17 avril 2021

Entretien avec Jean-Michel Vernochet, auteur de Retour de flamme en Syrie,

Par Fabrice Dutilleul

Un livre essentiel

pour comprendre la genèse d’un conflit international

dont nous « fêtons » le 10e anniversaire

Entretien avec Jean-Michel Vernochet, auteur de Retour de flamme en Syrie, éditions Dualpha

(propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

Jean-Michel Vernochet.

Où en sommes-nous aujourd’hui de la crise syrienne ?

La crise, ainsi nommée par euphémisme, est loin d’être terminée pour la bonne et simple raison qu’il s’agit d’une guerre, et même d’un embryon de guerre mondiale – le mot n’a rien d’exagéré – dont je détaille la naissance et le développement dans mon livre.

Un conflit international tout à fait analogue à la guerre civile espagnole qui fut le préambule à la grande conflagration intervenue le 1er septembre 1939.

Maintenant, si les choses ne sont pas toujours claires aux yeux du grand public, c’est bien parce que les grands médias font excellemment leur travail de manipulation, d’intoxication et de mensonge par omission. Ce serait une erreur gravissime de penser que l’on puisse comprendre ce qui se passe à quatre ou cinq heures d’avion de la France simplement en allumant sa lucarne.

Certes la Syrie semble lointaine, pourtant les terroristes du Bataclan ou leurs petits frères y avaient été formés et fanatisés. Nous devrions ne pas perdre cela de vue. Nous sommes d’ailleurs toujours en pleine actualité…

Plusieurs avocats ne viennent-ils pas, ce 30 mars, de s’adresser à la Cour pénale internationale afin de dénoncer la responsabilité du chef de l’État, Emmanuel Macron, coupable à leurs yeux de crimes de guerre voire de crimes contre l’humanité, pour avoir laissé se morfondre des femmes (de) djihadistes et leurs enfants, retenues depuis deux ans en Syrie dans des camps gardés par des peshmergas kurdes ? Nous n’en avons de toute évidence pas encore fini avec le chancre purulent de la guerre qui ronge le Levant. Une plaie ouverte depuis plus d’un demi-siècle qui court de Gaza à Téhéran via Beyrouth et Bagdad.

Vous écriviez en effet, à propos de l’expansion de la superpuissance Atlantique – référence à l’Otan – que les Printemps arabes ne sont que le prolongement du furieux bombardement de l’Irak en février 1991, peu après la chute du mur de Berlin…

Sauf pour les populations occidentales des deux bords de l’Atlantique, désinformées à outrance – à un degré jamais atteint au cours de l’histoire comme le montre la si pénible affaire de la grippe de Wuhan – il est difficile d’ignorer que la succession de révoltes populaires au Maghreb et au Machrek a été au mieux récupérée – c’est-à-dire manipulée a posteriori – ou au pire, fomentée sur le modèle des révolutions de couleurs dans lesquelles la CIA a acquis une expertise certaine.

Cela est sans équivoque pour la Libye… Le Conseil de Sécurité des Nations Unies s’est fait piéger – en l’occurrence Russes et Chinois – et a voté en faveur d’une ingérence minimale à caractère humanitaire. Opération qui s’est vite transformée en violente guerre aérienne pour les membres de l’Otan qui y étaient engagés – France/Royaume-Uni/Italie – lesquels agissaient pour le compte et sous le commandement de l’Administration démocrate américaine, celle du Nobel de la Paix, Barak Obama.

Aussitôt la Jamahiriya tombée avec au sol l’aide des forces qataries, les armes des arsenaux de Kadhafi furent acheminées – outre vers les maquis sahéliens – en Syrie dans le cadre et en application de la politique « regime change » du Département d’État dirigé à cette époque par la bonne Mme Clinton.

Comprenez que le but était, par tous moyens, le renversement des gouvernements non totalement alignés sur Washington et constituant une menace supposée, potentielle ou réelle, pour Tel-Aviv. Ce que j’écrivais au cours des premières années de crise, des personnalités comme le colonel Richard H. Black, ancien sénateur de l’état de Virginie et ancien chef de la Division du droit pénal au Pentagone, le disent maintenant sans aucune réserve ni détour, tout en précisant que la décision de renverser le pouvoir syrien avait été prise dès 2001 par le Secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld. Démocrates et Républicains même combat pour l’hégémonie des oligarchies occidentalistes !

Par conséquent, lorsqu’on parle de crise syrienne, on habille avec des mots presque anodins ce qui est en réalité une véritable guerre et non le simple soulèvement d’un peuple contre un pouvoir minoritaire et autoritaire ?

Mon livre prouve au moins une chose, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’attendre dix ans ni plus pour voir, comprendre, analyser, démêler le vrai du faux et montrer que l’histoire peut, elle aussi, s’écrire en temps réel. Comme il apparaît que le chapitre syrien est loin d’être clos, ce qu’indique clairement le chaos libanais, une juste appréciation des défis et des périls – car il n’y a pas que le coronavirus qui pèse sur nos destins – s’impose à nous, surtout en ce qui regarde le choix de nos dirigeants et de leurs allégeances… Et il n’est pas question ici de gauche ou de droite, mais de servilité mondialiste ou de souverainisme bien tempéré.

Or tout est actuellement fait, en raison d’un féroce embargo, énergétique notamment, pour que le régime baasiste de Damas sombre dans la tourmente alors que le pays est en grande partie sous occupation turque et kurdo-américaine. Cela signifiera que les minorités alaouite, chrétienne, druze, ismaélienne seront jetées à la mer parce que cette guerre n’a jamais rien eu de civile et qu’il s’est fondamentalement agi d’un conflit interethnique, interconfessionnel où le sunnisme dans sa version radicale, celle des Frères musulmans, a toujours mené la danse avec l’aide opérationnelle des grands représentants de la Démocratie universelle. Merci à eux !

Jean-Michel Vernochet, Retour de flamme en Syrie, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », 316 pages, 31 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Jean-Michel Vernochet, Retour de flamme en Syrie, éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », 316 pages, 31 euros.

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