Brèves d’Europe mars 2016
Union européenne. Les leaders des USA et de l’UE mettent les bouchées doubles pour conclure le traité de libre-échange transatlantique (TTIP) avant qu’Obama ne soit plus en fonction, mais les chances d’y parvenir s’amenuisent à l’approche des élections américaines en novembre, puis françaises et allemandes en 2017.
Faute d’accord pour l’entrée des Bulgares et des Roumains au Canada et aux États-Unis, l’Union européenne envisage d’imposer – et donc de rétablir – des visas aux ressortissants d’Amérique du Nord, Américains et Canadiens.
Frontex, l’agence européenne pour la coopération dans la gestion des frontières extérieures, a révélé que l’ensemble des pays de l’UE ont répertorié environ 1,82 million de cas de traversées illégales des frontières au cours de l’année 2015. Et combien de terroristes ?
Danemark. Le 11 mars, une Danoise, Lisbeth Zornig Andersen, et son mari ont été jugés coupables de trafic d’êtres humains par le tribunal de Nykobing Falster et condamnés chacun à verser 22 500 couronnes (3 000 euros) pour avoir aidé une famille de Syriens à entrer au Danemark en voiture. Depuis, ils se sont « réfugiés » en Suède.
Grèce. Yanis Varoufakis publie un nouveau livre, Et les faibles subissent ce qu’ils doivent ? (Les liens qui libèrent), qui va lui permettre d’entamer une tournée mondiale, via l’agence London Speaker Bureau. Moins gourmand qu’un Bill Clinton ou un Nicolas Sarkozy, il facturerait ses discours 55 000 euros hors d’Europe contre 4 500 euros en Europe.
Autriche. La maison natale d’Adolf Hitler à Braunau am Inn (Nord) pourrait bientôt être saisie. C’est l’intention du ministère autrichien de l’Intérieur afin de mettre un terme à une bataille judiciaire de cinq ans et d’empêcher qu’elle ne devienne un lieu de pèlerinage nazi.
Après avoir fait fermer la route des Balkans au début du mois de mars, l’Autriche prépare depuis le mardi 12 avril les travaux de construction d’une nouvelle clôture très symbolique, cette fois à sa frontière avec l’Italie, provoquant la colère de Rome, de Bruxelles et du pape François.
Or, l’élection présidentielle approche. Les Verts et les Populistes feraient largement la course en tête. La société se polarise de plus en plus entre les pro et les antiréfugiés, laissant les partis traditionnels affaiblis par la gestion de la crise. Sociaux-démocrates et conservateurs actuellement au pouvoir commencent à angoisser.
Russie. La Russie n’avait jamais, depuis la fin de l’URSS, prévu de forces d’attaque ou de contre-attaque face à l’Ouest, malgré les avancées de l’OTAN. Avec la Première Armée blindée de la Garde, c’est fait. « En bref, la Russie est enfin arrivée à la conclusion que l’agression de l’OTAN l’obligeait à préparer une grande guerre ». C’est un officier américain qui le dit.
La Russie renforce son contrôle sur ses limes, des zones de conflits qu’elle gère dans la plus grande indifférence de l’Union européenne. Ce sont le Donbass à l’extrémité de l’Ukraine, la Transnistrie, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, territoires revendiquées par la Georgie, mais sur lesquels la Russie a mis la main.
Espagne. Aux dernières élections, ce devait être à la gauche de prendre la direction de la nation. Faute de majorité, c’est le marasme et, joyeux paradoxe, c’est toujours le peu charismatique Mariano Rajoy qui gouverne le pays. Il y a fort à parier qu’il va y avoir de nouvelles élections. Et les sondages le donnent déjà gagnant.
Italie. Le penseur du Mouvement 5 étoiles – animé par Beppe Grillo –, Gianroberto Casaleggio vient de mourir d’une tumeur au cerveau à l’âge de 61 ans. Dans un livre disponible seulement sur Internet, Veni vidi Web, paru en 2015, il pronostiquait l’arrivée prochaine d’une société de décroissance dans laquelle Internet aurait libéré les citoyens de toutes contraintes, à commencer par le travail.
Dissident du mouvement, le maire de Parme, Federico Pizzarotti, a estimé que Gianroberto Casaleggio était « un rêveur qui d’un rêve a construit un projet politique dont le pays avait et a encore vraiment besoin ». Utopiste, se disant ni de droite ni de gauche, Casaleggio gardait toutefois les pieds sur terre et une main de fer pour gérer le Mouvement 5 étoiles.
Allemagne. Le gouvernement d’Angela Merkel a présenté jeudi un plan de mesures jugé « historique » pour favoriser l’accueil des populations réfugiées dans le pays. « C’est une première dans l’histoire de la République fédérale », s’est félicitée la chancelière. Le plan sera présenté en mai.
Michael Roth, ministre allemand des « politiques européennes », a déclaré au journal italien Il Giornale : « Trois millions de nouveaux migrants sont prêts à prendre la mer pour venir en Europe » et d’ajouter, « sans Erdogan nous n’avons aucun moyen de gérer leurs mouvements. Et il nous faut concéder qu’à ce jour, il a pu agir avec les migrants d’une manière dont nous Européens sommes incapables. »