16 avril 2022

Brèves d’Europe

Par Patrick Parment

Union européenne. Les Européens sont face à la quadrature du cercle. Ils souhaitent se sevrer au plus vite de leur forte dépendance aux hydrocarbures russes tout en s’attaquant au remplissage des stocks à hauteur de 80 % pour pouvoir être certains de passer l’hiver 2022-2023. Le tout à un tarif contenu, du moins pas scandaleusement élevé.

Deux grands groupes d’États membres s’affrontent. D’un côté, les pays du « Sud », emmenés par l’Espagne, la France et la Belgique notamment, qui plaident pour un plafonnement des prix de gros de l’énergie, voire un découplage entre l’électricité et le gaz.

De l’autre côté, l’Allemagne, les Nordiques et les Néerlandais, beaucoup plus frileux sur la question, plaident pour accélérer le développement des énergies renouvelables.

L’Union européenne a annoncé avoir donné mandat à la Commission pour effectuer des achats de gaz groupés, afin de limiter la flambée des prix de l’énergie. Un accord massif d’approvisionnement en GNL américain a déjà été annoncé. Mais, ils ont échoué à se mettre d’accord sur un plafonnement des prix.

Cette plateforme d’achats en commun sera ouverte aux pays des Balkans occidentaux et aux trois États liés à l’UE par des accords d’association – Moldavie, Ukraine, Géorgie.

La pandémie ayant révélé les besoins en dépenses publiques supplémentaires (santé, réindustrialisation,…), l’UE met en place le plan « Next Generation » : 750 Mds€ de prêts et dons fléchés vers les pays les plus en difficulté. Résultat : l’UE abandonne l’austérité mortifère héritée de Merkel et mutualise les investissements.

Selon Eurostat, les pays de l’Union européenne ont exporté en 2021 pour 196,9 milliards d’euros de produits agricoles vers le reste du monde et en ont importé pour 150 milliards d’euros, dégageant un excédent commercial record de 46,9 milliards d’euros, contre 3,8 milliards d’euros en 2002.

Les ONG représentent 3 500 des 13 000 entités de lobbying – entreprises, fédérations professionnelles, cabinets, think tank, etc. –, inscrites au registre de transparence de la Commission européenne. Et leur influence est bien réelle.

Allemagne. La dépendance du pays à l’égard du gaz russe a été abaissée en quatre semaines de 55 % à 40 % et cette part ne devrait plus atteindre que 30 % à la fin de l’année. Donc, achat de gaz américain. Mais à quel prix ?

« Les entreprises allemandes semblent se rendre compte que les implications économiques de la guerre sont plus importantes pour l’économie allemande que la pandémie », commente Carsten Brzeski, chef économiste à la banque néerlandaise ING.

Le gouvernement allemand étudie la possibilité d’acheter le système de défense antimissiles israélien Arrow 3. L’opposition se montre favorable tout en appelant l’exécutif à privilégier une approche européenne de sa défense.

Angleterre. L’explosion du coût de la vie, poussée par les prix de l’énergie et de la nourriture, met en danger les classes sociales les plus pauvres. La moitié des enfants du pays vivront dans des foyers en difficulté financière.

L’inflation est entretenue par la hausse des salaires enregistrée après la fin des confinements, le manque d’accès à la main-d’œuvre étrangère européenne depuis le Brexit, et surtout l’explosion des prix de l’électricité, du gaz et de l’essence.

Première sortie de la reine Elisabeth II, 96 ans, devant ses sujets lors de la cérémonie religieuse à l’abbaye de Westminster en hommage à son défunt mari, le prince Philip.

Le Royaume-Uni a représenté 21 % des exportations de produits agricoles de l’Union européenne en 2021. Les États-Unis en ont capté 12 % et la Chine 8 %.

Chypre. L’île est particulièrement prisée par les Russes et environ 18 000 d’entre eux y sont installés de manière permanente. Et à Limassol, la station balnéaire accueille entre 60 et 70 % de clientèle russophone chaque année. D’où les inquiétudes des entreprises touristiques pour cette année avec l’embargo sur tout ce qui porte le label « Russe ».

Pologne. La ville de Niebylec (à proximité de Cracovie) avait décidé de s’intituler commune « libre de l’idéologie LGBT ». Le tribunal polonais a annulé la résolution estimant que « l’idéologie des personnes LGBT n’existe pas, tout comme il n’existe pas d’idéologie des personnes hétérosexuelles » et que cette résolution contrevient à la Constitution.

Russie. En réponse aux sanctions, Moscou a mis la main sur les 500 avions occidentaux loués par des compagnies russes. Le coût pourrait atteindre les 10 Mds€ pour les assureurs. Toutefois, faute de pièces détachées, l’Aeroflot a d’ores et déjà divisé ses vols par dix.

Serbie. Le président Vucic a rappelé le souvenir du 24 mars 1999 et « l’attaque criminelle » contre son « petit pays » par les forces de l’Otan. Le bilan n’a jamais été officiellement dressé. Selon les Serbes, il y aurait eu 2 500 morts.

Pour l’écrasante majorité des Serbes, l’Otan reste l’ennemi. Un ressentiment que nourrit le président Aleksandar Vucic, qui était en 1999 un jeune ministre de droite du gouvernement nationaliste travaillant sous la présidence de Slobodan Milosevic.

Ukraine. Pendant la guerre, le business continue. Alors que les cyberspécialistes israéliens plient bagage, les entreprises américaines accourent à Kiev à l’image de l’expert en reconnaissance faciale Clearview.

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