par Bruno Lain.
Le 17 juin dernier s’est tenu dans le XIIIe arrondissement de Paris une réunion de travail à l’initiative du laboratoire d’idées paneuropéen Eurhope, animé par Gabriele Adinolfi. Divers invités expliquèrent pourquoi « Une autre Europe est impérative ».
N’ayant pu venir à Paris, Enric Ravello Barber et Laslo Sipos s’exprimèrent par l’intermédiaire d’Internet. Si le bref message de Ravello connut quelques problèmes d’ordre technique, Laslo Sipos pour le Jobbik évoqua la situation politique hongroise. Il prévint l’auditoire de ne pas se satisfaire de l’action gouvernementale de Viktor Orban, bien trop atlantiste et libre-échangiste à son goût, et insista sur la primauté de la culture et de la morale.
Une centaine de personnes écoutèrent le professeur Gérard Dussouy, auteur de Contre l’Europe de Bruxelles. Fonder un État européen (2013), qui revint sur la nécessité de fédéraliser la France elle-même intégrée au sein d’une Europe fédérale solide. Ancienne élue du Vlaams Blok, Hilde de Lobel développa, elle, un point de vue nationaliste flamand et européen en faveur d’une Europe des nations populaires souveraines alliées. Ancien sous-secrétaire d’État à la Justice et député européen de la Ligue du Nord, Mario Borghezio rappela son engagement dans les années 1960 parmi les jeunes du mouvement Jeune Europe de Jean Thiriart.
Arnaud Naudin improvisa son intervention. Il estima qu’une autre Europe se conçoit non sur des abstractions idéologiques, mais sur des réalités militaires tangibles. Il prit acte de l’échec complet du nationalisme souverainiste populiste dans plusieurs États d’Europe et souhaita que les Européens acquièrent enfin un sentiment de puissance continentale.
Bien connu des lecteurs d’EuroLibertés, Georges Feltin-Tracol fit sensation. Citant autant Julien Freund et Régis Debray que Michel Jobert, Dominique Venner et Oswald Spengler, le rédacteur en chef d’Europe Maxima en appela à « une vraie union européenne ». Sa conférence sera disponible dès cette Rentrée dans un nouveau recueil intitulé L’Europe, pas le monde.
L’attaché parlementaire européen d’Aube Dorée, Konstantinos Boviatsos, signala que l’Europe et la démocratie naquirent, il y a cinq mille ans, en Grèce. Or, aujourd’hui, la nation grecque subit une véritable extorsion politique, morale et financière. L’argent versé par la Troïka mondialiste à Athènes ne sert qu’à rembourser des intérêts d’une dette qui ruine le pays. Des milliers de Grecs partent travailler en Allemagne et en Grande-Bretagne et sont remplacés aussitôt par des migrants à très bas coût… Le « Grand Remplacement » y est effectif et très avancé ! Dans ce contexte gravissime, les militants d’Aube Dorée font en permanence l’objet de menaces et d’agressions de la part d’une extrême gauche qui bénéficie d’une impunité totale. L’assistance apprit, stupéfiée, que des contractors anglo-saxons arrêtèrent au mépris de leur immunité parlementaire les députés d’Aube Dorée qui passèrent ensuite dix-huit mois de prison préventive !
Gabriele Adinolfi sut clore avec brio cette demi-journée de réflexions. Constatant la vacuité du combat strictement national-souverainiste, il informa le public de plusieurs entreprises en cours. Il relança aussi le concept géopolitique d’Eurafrique, car si cette dernière ne se fait pas, ce sera alors – et c’est déjà ! – l’Afriqueurope !
Cette première réunion parisienne fut un beau succès. Tenue dans un cadre agréable, elle démontra une nouvelle fois que les idées qui deviennent des projets concrets ne peuvent que susciter l’intérêt d’un public dissident.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
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