Mayotte… Bien sûr, il faut venir au secours de ce département du bout du monde frappé par un cyclone sans précédent. Mais pour les Français majoritairement incapables de situer l’île, les seules informations qu’ils retiennent sont sa pénurie d’eau, sa criminalité incontrôlable, son économie indigente soutenue à bout de subventions, sa démographie galopante et son côté « open bar » pour tous les accouchements permettant ipso facto l’acquisition de la nationalité française quel que soit l’origine des parturientes. S’y ajoute pour la même raison un trafic florissant, celui des reconnaissances frauduleuses de paternité ! En 1975, les Comores c’était moins de 200 000 habitants dont 20 000 pour Mayotte. Aujourd’hui la population de Mayotte multipliée par quinze atteint plus de 300 000 personnes. Autant d’aspects péjoratifs à gommer pour appeler à la solidarité métropolitaine d’où cette offensive politico-moralisante tous azimuts martelant le mantra : « Il s’agit de français comme nous ». Mais au fait, pourquoi ?
C’est au XIXe siècle, sous Louis-Philippe, que la France achète au sultan local les deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, qui constituent Mayotte. Elles sont culturellement musulmanes et, géographiquement, appartiennent à l’archipel des Comores, haut lieu, jadis, des pirates barbaresques et constitué principalement de quatre îles : Grande Comores, Anjouan, Mohéli et Mayotte.
En 1848, Mayotte est rattachée à la République française. Au début des années soixante, une revendication indépendantiste émerge. Sur Mayotte, une partie de la population, les Créoles, d’origine française, s’y oppose, souhaitant demeurer française.
Le 3 décembre 1972, à une écrasante majorité (plus de 90 %), les populations comoriennes votent l’indépendance des Comores. Consécutivement, le 22 décembre 1974, la France organise, sur l’ensemble de l’archipel un référendum pour en décider. Il s’y révèle favorable et le président Ahmed Abdallah déclare, le 6 juillet 1975, l’indépendance immédiate des Comores, dont Mayotte. Mais la France, au grand dam du gouvernement comorien, ne l’entend pas ainsi et dissocie Mayotte, qui a voté contre l’indépendance, du sort des trois autres îles, qui l’ont souhaitée. Pourtant, dans une déclaration du 26 août 1974, le gouvernement français soutenait que la consultation pour l’indépendance serait globale. Principe rappelé par l’ONU, le 12 novembre 1975, réaffirmant « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores ». Mais la France n’en tient pas compte : si, en décembre 1975, elle reconnaît bien l’État des Comores, elle décide pourtant et unilatéralement d’organiser le 8 février 1976, un référendum, mais uniquement pour les habitants de Mayotte, lesquels se déclarent massivement pour le maintien dans la République française.
L’Union des Comores fulmine qui revendique toujours sa souveraineté sur Mayotte. L’Union africaine, dénonce la manipulation électorale, refuse cette séparation qui attente à l’intégrité territoriale de l’archipel, accuse la France de ne pas avoir tenu parole. En 1976, la République fédérale des Comores saisit le Conseil de sécurité des Nations unies qui vote par 11 voix la reconnaissance de la souveraineté des Comores sur Mayotte, mais la décision est bloquée par la seule voix de la France grâce au droit de veto dont elle dispose au conseil de sécurité. La France est alors condamnée par plus de vingt résolutions différentes pour son annexion illégale de Mayotte. La résolution 3385 du 12 novembre 1975 affirme ainsi « la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores ». Depuis, la souveraineté sur l’île de Mayotte est toujours revendiquée par l’Union des Comores et l’Union africaine, appuyée par la ligue arabe, considère toujours ce territoire comme occupé par une puissance étrangère.
Je ne résiste jamais à faire remarquer l’analogie avec la situation aujourd’hui de la Crimée, revendiquée à la fois par la Russie, et l’Ukraine.
Mais finalement pourquoi tant d’amour pour Mayotte qui est un boulet ? Faut-il y voir la possibilité pour la France de contrôler l’intégralité du canal du Mozambique ? Ou bien le souci de sanctuariser tous ces territoires ultramarins qui permettent à la France de posséder le deuxième domaine maritime mondial ? Ou peut-être l’avantage d’y maintenir des « Grandes Oreilles » ces stations d’écoute de la DGSE situées à l’ouest du lac de Dziani Dazna, sur l’île de Petite-Terre à Mayotte qui espionnent les communications dans le sud de l’Afrique et de l’océan Indien ? À moins qu’il ne faille y voir rien d’autre que notre altruisme universaliste…
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Inspecteur, puis Directeur départemental au Ministère de la Jeunesse et des Sports. Titulaire d’un DEST de biologie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il est également ancien auditeur de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale et a fait partie d’un groupe ministériel de lutte contre les sectes… Il est l'auteur des livres “Les Extrafrançais” et "Les corruptions religieuses" aux éditions Dualpha.