Guerre dans le Donbass : la réalité cachée d’une prétendue trêve
Malgré le lourd silence que les médias du Système imposent sur la situation en Ukraine, la réalité est tout autre, et tous les jours les populations martyres du Donbass reçoivent leur lot de bombes, d’obus et de missiles, blessant ou tuant sans discernement, hommes, femmes et enfants. Donetsk offre le spectacle hallucinant d’une ville occidentale vivant de manière quasi normale, tandis qu’à moins de 15 km du centre, sur la ligne de front, les combattants des deux camps se font face et que la prétendue trêve issue des accords de Minsk est brisée quotidiennement par les tirs opérés par les forces dites « antiterroristes » du régime fantoche de Kiev.
Pour la troisième fois en un an, une équipe d’Urgence Enfants du Donbass, présidée par Emmanuel Leroy, a mené une mission d’aide et d’assistance aux enfants malades, blessés ou traumatisés par cette guerre odieuse dirigée en sous-main par l’OTAN et menée par procuration par les supplétifs extrémistes de Pravyi Sektor ou par les mercenaires polonais ou anglo-saxons payés par ACADEMI, entreprise de mercenariat plus connue sous son ancienne appellation de BLACKWATER.
Pour cette mission humanitaire, des vivres, des vêtements et biens de première nécessité avaient été achetés à l’hypermarché Auchan de la ville de Rostov en Russie, grâce aux dons des amis d’Urgence Enfants du Donbass, dernière étape avant la frontière de la république populaire de Donetsk. Deux véhicules ont été affrétés pour transporter les dizaines de cartons remplis de bonbons, couches-culottes, pots de bébé, lait maternisé, vêtements et chaussures, etc. qui seront convoyés sur les 220 km qui séparent les deux grandes villes du bassin du Don. Principal obstacle sur la route, le poste frontière de Matveev Kurgan, situé à peu près à mi-chemin, où les douanes russes inflexibles et sans complaisance, fouillent chaque véhicule et scrutent attentivement les passeports et les visas de toute personne en direction ou en provenance de cette jeune république, non reconnue officiellement par la Fédération de Russie. Les longues queues de véhicules et de piétons venant de Russie ou des territoires insurgés peuvent faire varier le temps de passage entre 2 et 5 heures selon l’humeur des douaniers ou l’état de votre Karma.
Durant ce voyage, la chance a souri à l’équipe humanitaire et l’attente n’a pas dépassé 2 heures. Une heure plus tard, nos chauffeurs nous avaient conduits à Donetsk, situé pourtant à près de 100 km du poste frontière ce qui représente une moyenne horaire plus qu’honorable compte tenu de l’état des routes dans cette ancienne zone de guerre, âprement disputée entre supplétifs de Kiev et séparatistes durant la première année de conflit.
Notre équipe, hébergé au Shaktar Plaza, hôtel situé juste en face du magnifique stade Arena où les grands champions Sergueï Bubka et Renaud Lavillenie ont établi les deux plus beaux records du monde de saut à la perche, dont le dernier réalisé par le Français en février 2014, peu avant le déclenchement des hostilités.
Après une nuit de repos bien méritée, Irina notre correspondante locale, nous attendait dès potron-minet pour entamer la visite des hôpitaux et des établissements de soins ou d’assistance pour les enfants que nous avions prévus de visiter.
Une journée complète à rencontrer des médecins, des infirmières, des responsables d’associations, des élus, et écouter les histoires terribles des enfants dont ils s’occupent, qu’ils soignent ou qu’ils tentent d’apaiser après les traumatismes qu’ils ont subis. De ces dizaines de témoignages sur les horreurs subies par les enfants martyrs du Donbass, un nous a particulièrement émus, celui d’une très jeune fille qui jouait sur le balcon quand des tirs de mortiers ukrainiens sont tombés sur le quartier. La mère demande alors à sa fille de rentrer immédiatement s’abriter dans l’appartement, devant le refus de l’enfant, la maman va alors la chercher et l’emmène dans la cuisine située de l’autre côté de la zone des tirs. En revenant fermer la porte du balcon, un obus de mortier explose juste là où jouait l’enfant quelques instants auparavant et tue la mère quasiment sous les yeux de sa fille. Depuis ce jour, l’enfant, dont le père est au front, ne cesse de répéter qu’elle est responsable de la mort de sa mère. Des témoignages comme celui-ci, nous en avons recueilli des dizaines au cours de nos trois séjours à Donetsk et ils témoignent tragiquement des crimes de guerre qui sont commis quotidiennement contre les populations civiles par les troupes du régime de Kiev.
Le lendemain 9 mai, nous sommes invités par les autorités à assister aux cérémonies officielles de la commémoration de la Grande Guerre patriotique. À cette occasion, nous rencontrons une autre délégation française présente à Donetsk et composée de Xavier Moreau, expert reconnu de la Russie et du monde slave en général, Philippe Migault, chercheur à l’IRIS et Nikola Mirkovic, auteur du martyre du Kosovo. Les autorités de la république de Donetsk proposent aux deux délégations françaises d’organiser pour le lendemain 10 mai une table ronde présidée par M. Denis Pouchiline, Président du Conseil du Peuple et numéro 2 de la DNR, sur les enjeux politiques de la guerre dans le Donbass.
Cette réunion tenue en présence de plusieurs personnalités de l’université de Donetsk, de militaires de haut rang, d’élus et de représentants du Ministère de la culture et couverte par la presse locale donnera lieu à de fructueux échanges entre les différents intervenants. (Cf. Intervention d’Emmanuel Leroy sur les causes de la guerre dans le Donbass.
Après la conférence, rencontre officielle entre la délégation d’Urgence Enfants du Donbass et la nouvelle Ministre des affaires étrangères de la république, Madame Natalya Nikonorova qui permettra de définir les besoins humanitaires en termes d’organisation et de priorité pour ceux qui en ont le plus besoin.
Le lendemain 11 mai, jour du deuxième anniversaire de l’indépendance de la République Populaire de Donetsk, toutes les délégations, françaises, italiennes, finlandaises, ossètes, abkhazes, allemandes… sont invitées à participer depuis la tribune officielle à la grande parade.
Contrairement aux affirmations d’un journaliste de l’AFP présent aux cérémonies et qui affirmera que les gens défilaient sous la contrainte (annonce reprise presque partout dans les médias occidentaux) nous avons vu des dizaines de milliers d’habitants du Donbass participant avec joie et fierté à ce défilé et déclarant leur attachement à leur jeune république. Tous préférant vivre sous les bombes, mais en liberté plutôt que de réintégrer l’Ukraine sous la férule occidentale et la coupe réglée des oligarques de Kiev ou de Dniepropetrovsk.
Après la parade, l’ensemble des délégations étrangères a été invité à une réception privée donnée par le Président Zakhartchenko en présence des principaux membres de son gouvernement et précédant la cérémonie officielle de remise des distinctions donnée au théâtre de Donetsk pour les héros, militaires ou civils, s’étant distingués dans la défense de leur jeune patrie.
Le lendemain, 12 mai, préparatifs pour le départ vers Rostov, passage épique et très long à la frontière (mauvais Karma) puis arrivée sans encombre à Rostov avant notre retour à Moscou, puis Paris. Prochain départ pour Donetsk pour soulager la misère des enfants du Donbass : septembre 2016. URGENCE ENFANTS DU DONBASS ne reçoit aucune aide de l’État français.
Pour faire un don à URGENCE ENFANTS DU DONBASS, déductible de vos impôts, vous pouvez envoyer un chèque à UED 7, rue de la Tuilerie 77750 ORLY SUR MORIN.