Les eurosceptiques se sont réunis à Stockholm
Une formation politique eurosceptique
Dans le sillage des groupes au Parlement Européen, l’Union Européenne finance également les partis politiques au niveau européen. C’est ainsi qu’existe en parallèle du groupe EFDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe), dans lequel siège notamment l’UKIP de Nigel Farage, le parti politique ADDE (Alliance pour la Démocratie Directe en Europe) constitué en 2014.
L’appartenance à un groupe au Parlement Européen et à un parti européen n’est pas automatique. Ainsi, le Mouvement 5 Étoiles (qui siège dans le groupe EFDD de Farage) ne participe pas de l’ADDE.
Et il n’est pas indispensable de disposer d’élus européens pour participer à un parti européen : c’est par exemple le cas du Parti Populaire en Belgique, ou de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, tous deux membres de l’ADDE (ces deux formations ont des élus au niveau national).
L’appel de Stockholm
L’objet de la réunion de l’ADDE le vendredi 4 novembre à Stockholm était de signer l’appel de Stockholm, dont voici le contenu :
- Nous nous engageons à vous consulter sur les matières qui concernent notre avenir en tant que citoyens d’un État nation libre et souverain.
- Nous nous engageons à protéger nos valeurs culturelles et nos traditions nationales.
- Nous nous engageons à réduire le poids des taux d’imposition excessifs, à préserver notre pouvoir d’achat et à protéger notre épargne.
- Nous nous engageons à contrôler l’immigration et à garantir la suprématie des frontières nationales.
- Nous nous engageons à vaincre l’islamisme radical chaque fois qu’il menace notre propre civilisation.
Pour signer cet appel, des représentants des formations politiques suivantes étaient réunis : les Démocrates Suédois, le UKIP britannique, Debout la France, le Parti Populaire belge, l’AfD allemande, Ordre et Justice de Lituanie dirigée par l’ancien président et chef du gouvernement lituanien Rolandas Paksas, le parti tchèque Parti des citoyens libres, le parti néerlandais VNL.
Une déclaration similaire a été signée par les représentants des sections de jeunes des différents partis politiques constituant l’ADDE.
« If Brexit doesn’t mean Brexit, I will be back »
L’invité le plus attendu de la journée était la figure de proue du UKIP, le député européen Nigel Farage.
Celui-ci a donné ses premières réactions à la décision de la Haute Cour de Londres d’imposer une décision du Parlement du Royaume-Uni pour le déclanchement du Brexit. Il a affirmé ses craintes qu’un demi-Brexit soit mise en œuvre (avec maintien du Royaume-Uni dans le marché commun), ce qui serait selon lui contraire à ce que les citoyens britanniques ont décidé.
Alors qu’il s’est mis en retrait de la direction du UKIP, il a affirmé qu’en cas de trahison du vote britannique, la réaction des citoyens serait beaucoup plus forte que lors des autres passages en force de l’histoire de la construction européenne (votes français et néerlandais bafoués en 2005, re-vote en Irlande en 2008), et qu’il ferait son retour en politique pour mener la bataille.
Le « European Freedom Award 2016 » remis à Václav Klaus
Au terme de la journée organisée par l’ADDE, la fondation IDDE (Institut pour la Démocratie Directe en Europe) organisait le soir un dîner avec remise d’un prix: le European Freedom Award. Le dîner avait lieu au Grand Hotel de Stockholm, le même lieu qui vit la remise des premiers prix Nobel en 1901.
Celui-ci a été remis à l’ancien président tchèque Václav Klaus, président de 2003 à 2013, et connu pour sa critique des institutions européennes lorsqu’il était en fonctions.
Depuis, il s’est également montré extrêmement critique envers la gestion de la crise migratoire, estimant que cette politique d’accueil a pour objet de « durablement détruire la cohésion des sociétés existantes en Europe« .
Durant son discours, il s’est amusé de constater que parmi tous les prix qu’il a reçu durant sa vie, c’est la première fois qu’il était récompensé par un organisme basé à Bruxelles.
Si l’histoire des alliances entre partis populistes en Europe n’a jamais été un long fleuve tranquille, celles-ci évoluant au gré des affinements des lignes de conduite des partis ou de leurs succès (notamment lorsqu’ils intègrent des coalitions gouvernementales), la réussite de la journée de Stockholm est de nature à solidifier la collaboration entre les différents partenaires de l’ADDE.
Cela est particulièrement accentué par l’implication du UKIP à l’ADDE, alors que durant la précédente législature du Parlement Européen (2009-2014), le UKIP avait renoncé à prendre part à un quelconque parti politique au niveau européen.
Il restera à voir, si le Brexit devient effectif d’ici 2019, comment cette alliance sera en mesure de poursuivre alors sa route sans les Britanniques. Mais les événements de l’année 2016 (référendum néerlandais, vote du Brexit, présidentielle autrichienne, présidentielle américaine, référendum italien à venir) ont suffisamment montré qu’une accélération de l’Histoire était en route, rendant difficiles la prévision des événements politiques à long terme.
(Crédit photos : TV Libertés)
Vous avez aimé cet article ?
EuroLibertés n’est pas qu’un simple blog qui pourra se contenter ad vitam aeternam de bonnes volontés aussi dévouées soient elles… Sa promotion, son développement, sa gestion, les contacts avec les auteurs nécessitent une équipe de collaborateurs compétents et disponibles et donc des ressources financières, même si EuroLibertés n’a pas de vocation commerciale… C’est pourquoi, je lance un appel à nos lecteurs : NOUS AVONS BESOIN DE VOUS DÈS MAINTENANT car je doute que George Soros, David Rockefeller, la Carnegie Corporation, la Fondation Ford et autres Goldman-Sachs ne soient prêts à nous aider ; il faut dire qu’ils sont très sollicités par les medias institutionnels… et, comment dire, j’ai comme l’impression qu’EuroLibertés et eux, c’est assez incompatible !… En revanche, avec vous, chers lecteurs, je prends le pari contraire ! Trois solutions pour nous soutenir : cliquez ici.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.