Pierre Dujols : entre passé inconnu et présent qui cherche
Pierre Dujols : une passerelle entre un passé inconnu et un présent qui cherche à comprendre
Entretien avec Richard Raczynski, auteur de Bibliographie de l’Occultisme, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des Lettres », 470 pages, 37 euros
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Pierre Dujols (1862-1926) est le patronyme d’un homme devenu mythique pour certains. Pierre Dujols est un ami de Paul Decoeur, alchimiste opératif dont le nomen mysticum est Vulcain Solaire. Pierre Dujols est également un alchimiste opératif. Ils voient leur maître chouan, Paul Decoeur et lui-même, réaliser la Pierre Philosophale. Il verra plus tard son ami Paul Decoeur accéder également à l’adeptat. Pierre Dujols a animé la Librairie du Merveilleux, rue de Rennes à Paris, avec son associé A. Thomas, puis seul. Il a édité ou réédité plusieurs ouvrages (sources : http://hermetism.free.fr)
Comment en êtes vous arrivé à traiter ce sujet, mais ne devrait-on pas écrire ces sujets : la personnalité de Pierre Dujols le libraire, et une bibliographie de l’Occultisme ?
J’ai découvert Pierre Dujols par le biais de ses notices, reprises plus récemment dans les catalogues d’une librairie proposant des ouvrages ésotériques. J’ai été frappé par la justesse de ses analyses, la profondeur de ses observations.
Je pense qu’une telle science du livre a aujourd’hui totalement disparu.
Il ne s’agissait pas chez Pierre Dujols de simple érudition, il s’inscrivait dans une tonalité plus profonde se rapportant aux mythes universels et à quelques maîtres oubliés.
Ajoutons que son argumentaire, aussi détaillé soit-il, est toujours d’une extrême clarté, il est « luminescent ». On pourrait donc inscrire ce libraire dans une démarche de « passeur », établissant une passerelle entre un passé inconnu et un présent qui cherche à comprendre.
Ses commentaires ne sont pas de simples notes de lecture, mais bien plutôt des exposés critiques solidement argumentés. Il découle de cette extraordinaire ouverture d’esprit l’esquisse d’une « bibliothèque idéale » à bien des égards s’ouvrant sur des sujets inhabituels. Se pose d’ailleurs ici la définition d’occultisme, s’agissant du contenu de ses catalogues.
L’homme fut-il différent de ses confrères de l’époque ?
J’ai consacré un chapitre à ses sources, rapportant des observations sur l’ensemble de sa profession. Force est de constater que s’il connaissait une concurrence (souvent de libraires étrangers), on retrouve surtout dans ce milieu une saine émulation, permettant notamment de faire circuler l’information (catalogues, salles des ventes, bibliothèques privées). Il fut malheureusement victime de plagiaires (dont Albert-Louis Cailler), ce qui atteste bien de sa différence. Je reviens aussi dans le chapitre sur L’Eubage de Sion sur une autre facette de ses activités, liée au druidisme.
S’agit-il d’une biographie ou d’une bibliographie ?
Le livre se divise en deux parties distinctes pourtant indivisibles. La vie du libraire « épris de merveilleux », qualifié de « plus fin joaillier des bibliophiles occultistes » et dans un second temps un « Aperçu » de ses livres proposés à la vente (par thèmes et ordre alphabétique). Une démarche qui plongera le lecteur sur les traces de Fulcanelli, mais aussi du pré-maçonnique Dialogus de templo Salomonis, en passant par les activités liées à Paray-le-Monial, mettant en perspective plus de 3 500 références bibliographiques.
Un mot pour qualifier cette rencontre ?
La passion.
Bibliographie de l’Occultisme, Richard Raczynski, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des Lettres », dirigée par Philippe Randa, 470 pages, 37 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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