Emmanuel Macron, champion de la Terre

Les récompenses internationales donnent bien le ton d’un politiquement correct totalement déconnecté des réalités, ainsi que de l’idéologie dominante.

Emmanuel Macron.

Prix Nobel, Homme de l’année de Time Magazine, ONU, ne laissent pas de surprendre par leur sens politique acéré et leur perspicacité renversante.

Ce fut encore le cas lorsque le 26 septembre, Emmanuel Macron fut sacré « Champion de la Terre », titre plus que ronflant autant que dérisoire si ce n’est risible. Il est le couronnement du verbiage lénifiant dans lequel Emmanuel Macron est passé maître. Le décalage entre les mots et les faits du président français est flagrant dans tous ses discours et constitue la marque de fabrique de cet expert en angélisme. Bien sûr on est loin de Démosthène, mais beaucoup plus proche d’un travestissement de la politique en une hypocrisie que même Machiavel renierait. Ainsi le « Make our planet great again » de Macron en 2017 était seulement un pied de nez politique à Trump, plus qu’une évidence écologiste. Il n’y a qu’à entendre Nicolas Hulot pour s’en convaincre si les faits n’y suffisaient pas.

Ce titre mégalomaniaque de « Champion de la Terre » pour un « champion de la sphère » économico-financière mondialisée est une injure au bon sens, mais n’est pas sans rappeler le Prix Nobel de la Paix attribué à Barack Obama en 2009, empêtré dans ses guerres en Irak et en Afghanistan.

Mais le phénomène n’est pas nouveau. Le célèbre Time Magazine décerne depuis près d’un siècle le titre d’« Homme de l’année » puis « Personnalité de l’année ». Ainsi Hitler pour l’année 1938, l’ayatollah Khomeiny en 1979, Poutine en 2007, Obama en 2012, Trump en 2016. C’est une auberge espagnole indescriptible ! Mieux encore, en 1999, Time Magazine hésita longuement pour décerner le titre d’« Homme du Siècle » finalement à Albert Einstein, après avoir écarté en dernière minute… Adolf Hitler ! Cet inventaire à la Prévert mélange des hommes d’état de puissances majeures (pourtant le président chinois n’a pas encore eu cet honneur…), des intégristes islamistes terroristes (Khomeiny), deux papes (?)… manque un raton laveur !

Le prix Nobel de la Paix, lui, est attribué à Franck Kellogg pour le pacte Briand-Kellogg en 1929, dont les signataires sont convenus de résoudre tous les conflits par des moyens pacifiques et ont renoncé à la guerre comme instrument de politique nationale. On a vu le résultat ! Mais aussi Martin Luther King pour les droits civiques aux USA, Mère Theresa pour ses compassions charitables lointaines, Elie Wiesel en 1986 pour son action concernant l’Holocauste. On le voit, tous les intérêts catégoriels ou locaux sont récompensés au titre d’un exemple universel du « bien à penser ».

Mais gageons que Macron s’est certainement vu reconnaître à sa juste valeur par l’attribution du titre de « Champion de la Terre », mais dans un sens plus général, lui qui se rêve en leader du monde de la mixité et de la toute-puissance des GAFAM et des firmes multinationales. Leader de l’Europe « progressiste » contre l’Europe des peuples aujourd’hui, demain champion du monde toutes catégories et porteur de toutes les vertus démocratiques, migratoires et compassionnelles pour sauver le monde.

On vit une époque formidable…

Amen !

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