Égypte : l’histoire usurpée
Le 3 avril, 22 momies, transportées sur des chars, ont rejoint le nouveau Musée national de la civilisation égyptienne.
Figurants, chars noirs illuminés, coups de canons, 60 motos, 150 chevaux, 330 figurants, 150 musiciens mobilisés pour l’événement, les autorités n’avaient pas mégoté sur la mise en scène. La dépouille du pharaon Seqenenre Tâa (XVIe siècle avant J-C.) ouvrait la marche, devant Hatchepsout et Ramsès II.
Peu avant le début du défilé, une chanson du chanteur Mohamed Mounir composée pour l’occasion avait ouvert les festivités. Plusieurs acteurs ont récité des textes sur la civilisation égyptienne. Après sept kilomètres et sous les coups de canon, les chars sont arrivés au nouveau musée, accueillis par le président Abdel Fattah al-Sissi.
De bien belles choses donc, qui visent à rehausser l’image d’une supposée civilisation arabo-égyptienne, mais qui n’est rien d’autre qu’une fiction. Car enfin de quoi parle-t-on ?
En Égypte, les Égyptiens de souche ne sont pas les Arabes, mais les Coptes chrétiens. Ce sont eux les descendants des Pharaons et des bâtisseurs de pyramides. Sûrement pas les Arabes qui les ont envahis au VIIe siècle. Au motif de la lutte contre l’islamophobie, les six siècles de l’Égypte chrétienne ont été tout simplement escamotés des manuels d’histoire. Les faits :
D’après le Coran, Mahomet invita les pays voisins à se convertir à l’Islam. Le gouverneur des Coptes en Égypte, Muqawqas, aurait reçu une lettre lui enjoignant de se convertir. Percevant mal tous les bienfaits de cette belle religion, il laissa la lettre sans réponse. Conséquence : en 639, la campagne militaire pour conquérir l’Égypte s’engage. Elle est confiée au général Amr Ibn El-As, compagnon de Mahomet.
Après s’être emparé d’Alexandrie et considérant la grande bibliothèque dépositaire de l’ensemble des connaissances du monde, Amr ibn al-’As, demande au calife Omar ibn al-Khattâb, autre compagnon de Mahomet ce qu’il convient de faire et Omar aurait eu cette réponse :
– Si les livres sont conformes au Coran, ils sont inutiles, s’ils le contredisent, ils sont impies et doivent être détruits. Conclusion : brûlez tout !
Vraie ou fausse, une chose est sûre, c’est que pour l’occupant arabe de ces territoires chrétiens, le respect du patrimoine sera le dernier de ses soucis. Seuls les Coptes tenteront de le protéger jusqu’à ce que les Arabes comprennent qu’ils tiennent une magnifique opportunité touristique et un merveilleux gisement de devises.
Aujourd’hui, ces Coptes, véritables descendants des pharaons, combien sont-ils ? L’État égyptien les estime à 10 % pour une population totale de 90 millions d’individus, soit entre huit et dix millions. Mais les chrétiens se disent plus nombreux et affirment représenter 20 % de la population.
Treize siècles d’occupation et de Dhimma, ce statut réservé aux « Gens du Livre » qui sont censés être tolérés sous réserve qu’ils payent une taxe, qu’ils la bouclent et qu’ils rasent les murs, n’ont jamais été suffisants pour que les Coptes échappent aux persécutions.
Aux discriminations s’ajoutent les assassinats qui n’ont jamais cessé.
En 1972 une église copte est incendiée à Khanka, au nord du Caire. En juin 1981, à El Zawya El Hamra, 81 Coptes sont tués, plus de cent sont blessés. En mars 1990, des rumeurs déclenchent deux semaines de pogrom anti coptes à Abu Quraqa. En septembre 1991 : nouvelle vague de violence envers les églises et commerces chrétiens d’Imbabah, une banlieue du Caire. En 1992 attaque d’un bus copte. Une église est incendiée à Dayrut.
En janvier 2000, 21 chrétiens, dont quatre enfants, sont tués à Al Kosheh. En 2010 à Nag Hammadi, huit chrétiens et un musulman sont tués par des hommes armés à la sortie de la cathédrale. Le 1er janvier 2011, c’est l’attentat d’Alexandrie, 21 chrétiens sont tués et près d’une centaine de blessés.
En avril 2011 les salafistes incendient deux églises au Caire. 12 morts et 232 blessés. Le 10 octobre 2011, la télévision d’État lance aux Arabes un appel à défendre leur pays contre les troubles interreligieux. 24 Coptes meurent. En février 2016, égorgement filmé de 21 Coptes égyptiens par des djihadistes en Libye. Le 26 mai 2017 pour l’Ascension, 28 Coptes, dont de nombreux enfants, sont assassinés alors qu’ils se rendaient en bus dans un monastère.
Les Arabes égyptiens n’ont donc aucune légitimité pour revendiquer l’héritage des pharaons. L’amertume des Coptes, ainsi dépossédés de leur histoire et persécutés par des envahisseurs qui ont su se refaire une virginité avec la complicité bienveillante de l’occident reste aujourd’hui sans écho. Outre le nouveau musée, l’Égypte doit inaugurer d’ici quelques mois le Grand musée égyptien (GEM) près des pyramides de Guizèh. Après des années d’instabilité politique, l’Égypte cherche ainsi à faire revenir les visiteurs en promouvant la culture, tout cela sur le dos des Coptes, ces Coptes qui dérangent l’Histoire et agacent notre bonne conscience occidentale.
Philippe Joutier a publié Les corruptions religieuses. Guerres saintes, antiféminisme et terrorisme aux Éd. Dualpha, 230 pages, 25 euos. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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