1 avril 2021

Ces drôles d’États grands comme un mouchoir de poche

Par Fabrice Dutilleul

Entretien Jean-Claude Rolinat, auteur Ces drôles d’États grands comme un mouchoir de poche, Jean-Claude Rolinat, éditions Dualpha, préface d’Olivier Pichon.

Jean-Claude Rolinat, élu local pendant 37 ans, successivement cadre administratif, documentaliste et journaliste aimant parcourir le monde et découvrir ses curiosités, est l’auteur de nom­breux ouvrages.

Jean-Claude Rolinat.

(propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

Ces drôles d’États grands comme un mouchoir de poche : qu’est-ce qui vous a plus spécialement attiré vers ce sujet ?

Tout d’abord ce livre s’inscrit, je pense, dans une trilogie. Après avoir publié chez le même éditeur un Dictionnaire des États éphémères ou disparus, il m’apparaissait normal d’y intégrer cette amusante parenthèse avant de clore la série, plus tard, par un Ces drôles d’États qui n’existent pas.

Pourquoi, plus spécifiquement, des « petits États » ?

Certes, la cause est entendue, seules comptent pour la marche du monde les « grandes puissances », la Chine, les États-Unis et la Russie. Les puissances moyennes européennes – Royaume-Uni, France, Allemagne, voire l’Italie –, sont effacées, elles ne font plus le poids, même si France et Grande-Bretagne siègent au « club » des puissances nucléaires. Mais, curieux, étrange, il y a de petites entités qui ont survécu aux grands empires. Mon étonnement a grandement contribué à la rédaction de ce livre.

Nous savons depuis Paul Valéry que « les civilisations sont mortelles », et il en est de même pour les États comme vous l’avez décrit dans votre livre précédent. Comment se fait-il que des entités minuscules aient survécu ?

La mort d’un État est identique à celle d’un empire. Byzance, après presque mille ans d’existence, est tombée sous les coups des Turcs en 1453. Qui aurait pensé que l’empire austro-hongrois disparaîtrait, lui aussi, au lendemain de la Ire Guerre mondiale ? Tout comme le Saint empire romain germanique, mosaïque de principautés et de duchés, dont le petit Liechtenstein est le seul survivant… Monaco, enclavée en France, n’a pas été « anschlussée » par la Révolution française contrairement aux États du Pape, le Comtat Venaissin. La petite République de Saint-Marin, en Italie, est toujours là, alors que les monarchies indépendantes de la botte ont été annexées au domaine de Victor-Emmanuel pendant le Risorgimento. Oubli, forte personnalité du petit pays, résistance d’un prince d’un moment, risque de rébellion, intérêt diplomatique ? Un peu tout cela explique cette survivance anachronique et… rassurante.

D’autres curiosités juridiques ?

Oui, la Coprincipauté d’Andorre, avec ses deux souverains, le Français et l’Espagnol, ou la Repubblica di San-Marino citée ci-dessus, avec ses deux capitaines-régents élus au suffrage universel tous les six mois, ou encore un État quasiment immatériel, l’Ordre souverain de Malte, qui n’est physiquement présent que dans quelques centaines de mètres carrés à La Valette et à Rome, comme la Cité du Vatican d’ailleurs, sans oublier des pastilles insulaires, presque indépendantes, telles que les îles Féroé, Åland, Jersey, ou Aruba dans les Antilles.

Mais s’agit-il vraiment, pour certains, disons, de véritables « États » ?

Sans aucun doute. Ils siègent à l’ONU à côté des « grands », accréditent des ambassadeurs, ont une police, font flotter leur drapeau et ont, bien souvent, des banques accueillantes ! Nombre de ces pays que l’on assimile à tort à des « principautés d’opérette » servent de discrets lieux de négociations, même si leur périmètre est modeste, tenez deux km² pour Monaco et 31 000 habitants pour Saint-Marin. Et si je vous dis « îles Seychelles », ça vous parle tout de même ? Ces îles paradisiaques sont de véritables « bronze-cul » pour « élites » fortunées. Leur population n’est que de 100 000 citoyens pour beaucoup moins de 400 km².

Quels critères avez-vous retenus pour sélectionner vos « clients » ?

Justement, moins de 500 km² de superficie et un chiffre égal ou inférieur à 100 000 habitants, un statut d’État indépendant siégeant à l’ONU, ou celui d’État-associé, comme les îles Cook et Niue vis-à-vis de la Nouvelle-Zélande, ou encore les Mariannes par rapport aux États-Unis. Il y a aussi des « pastilles » souveraines issues de la décolonisation, comme Antigua et Barbuda, la Dominique ou les îles Marshall dont le pavillon de complaisance flotte sur tous les océans. D’autres archipels, moins chanceux, comme Tuvalu ou Nauru, risquent de disparaître si, d’aventure, les prédictions des climato-catastrophistes se réalisaient. Mais, pour certains de ces confettis de l’océan Pacifique, tant que Taïwan assurera leurs fins de mois en échange de la reconnaissance diplomatique de Taïpei, tout ira bien !

Un mot pour conclure ?

C’est à la découverte de toutes ces « anomalies » géographiques, historiques et juridiques dans un monde dominé par les puissants, que j’invite le lecteur à découvrir mon livre ; il l’emmènera voyager sur tous les continents, et naviguer sur toutes les mers du monde, à la recherche de l’île idéale ou de la principauté de ses rêves, voire de la république idéale.

Ces drôles d’États grands comme un mouchoir de poche, Jean-Claude Rolinat, éditions Dualpha, Préface d’Olivier Pichon, 280 pages, 31 euros.

Ces drôles d’États grands comme un mouchoir de poche,  Jean-Claude Rolinat, éditions Dualpha, préface d’Olivier Pichon.

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