Derrière les nouveaux titres proposés aux populations s’affrontent ceux qui modélisent les identités des peuples de demain. Ces derniers mois, Hellfest, Forbans, In Memoriam, FTP, antifas, Brigandes fournissent quelques exemples pratiques de la vitalité de la chanson dissidente.
Ennio Morricone, l’Européen qui a refusé Hollywood
Après les succès des westerns de Sergio Leone et de ses musiques, un pont d’or lui a été offert pour s’installer aux USA, il a préféré rester en Italie, « par affection ».
La musique est un outil essentiel d’expression du lien collectif, ainsi le rap est une musique pour les populations africaines et nord-africaines, comme l’electro et le rock metal est un courant musical pour les jeunes blancs. Le métissage musical fonctionne très mal. Les musiques les plus actuelles témoignent de la difficulté à mélanger les cultures, puisque l’on essaie de faire croire que les races n’existent pas.
Un autre exemple :
Hellfest, de la musique pour gays ?
Quasiment que des Blancs cet été au Hellfest, le gros festival de metal, qui annonce un chiffre de 180 000 spectateurs largement exagéré puisque l’organisateur comptabilise trois fois ceux qui ont pris un pass pour les trois jours. Des Blancs et des hommes à 82 %, les femmes n’accrochent pas, ce que ne relève jamais la presse généralement dithyrambique. Le Metal, de la musique pour homos ?
L’édition 2017 de ce « festival de l’enfer », suivant la traduction littérale, a maintenant deux procédures à gérer. Le collectif « Provocs Hellfest Ça Suffit » a déposé une plainte au pénal pour « incitation à la haine, à la violence et au meurtre » et pour « provocation au suicide ». Il s’appuie sur un dossier rigoureux qui a passé au crible les prestations d’une trentaine de groupes s’étant produits entre 2014 et 2016.
La deuxième plainte pour injures car les organisateurs n’ont manifestement pas apprécié la première. Chacun agit avec ses moyens. Les audiences de ce genre de rassemblement n’ont évidemment aucune mesure avec celles des concerts de musique dissidente. Sauf que ces concerts doivent être organisés dans un contexte très différent.
Début septembre, la commune d’Hayange avait invité le groupe de rockabilly, Les Forbans, pour animer sa fête du cochon.
En réponse au lynchage médiatique qu’a déclenché cette prestation, le chanteur du groupe, Albert Kassabi, a eu des mots bien sentis : « Quand on veut punir Hayange […] on veut punir les villes en empêchant que la culture arrive. Alors à ce compte-là, on a qu’à aussi couper l’électricité, couper l’eau chaude, couper le gaz et puis pourquoi pas fermer les portes de Carrefour », profitant de l’occasion pour distribuer quelques noms d’oiseaux à certains journalistes musicaux. Le groupe est un abonné du FN, il avait animé en 2012 une soirée de son conseil national, manifestement les oukases médiatiques ne l’impressionnent pas.
Antifas, préfecture et gendarmerie unis pour traquer la musique dissidente
À Bordeaux en juillet dernier, on se souvient de la traque organisée par les antifas – ceux qui brûlent les véhicules de police et les policiers – pour empêcher le concert d’In Memoriam, avec la gendarmerie pour porter l’arrêté municipal d’interdiction sous l’habituel prétexte de « risque de troubles à l’ordre public ». Belle collusion d’intérêts « contre le racisme et la haine ». Même scénario à Lyon pour un concert à la mi-octobre avec In Memo, FTP et des groupes italiens. Lieu soigneusement tenu caché, prestataire particulièrement solide et discret. Malgré les efforts des antifas, le concert a eu lieu sans dommages, les casseurs n’avaient pas l’adresse. Antifas, municipalités, gendarmerie, la collaboration est rodée, sauf quand les informateurs défaillent. On est dans le pays de la liberté d’expression et des droits de l’Homme, paraît-il.
Pour maintenir l’illusion et, surtout en ce qui le concerne personnellement, pour lancer son nouvel album, Bertrand Cantat veut faire le buzz avec un titre en chantant le désespoir des migrants. L’année dernière, il avait bien participé à un clip contre l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Relayé sans vergogne par tous les médias bien contents de trouver un musicien qui veuille s’engager sur ce terrain. Les journalistes veulent tous oublier qu’il s’était plutôt spécialisé dans les causes féminines, les antifas aussi. C’est quasi dans la Constitution, les musiciens ne peuvent s’engager que dans le conformisme, jamais dans la dissidence.
Se faire entendre est l’objectif principal du musicien. Dans la concurrence actuelle, il faut provoquer pour avoir une chance de passer la barrière médiatique. Un rappeur étasunien n’a donc rien trouvé de mieux que d’aller tourner son clip dans une église orthodoxe grecque de Santorin, mélangeant les icônes sacrées et les bikinis. Tout est blanc là-bas, les filles, les murs, l’écume des vagues, ses vêtements… sauf le chanteur. Le métropolite local n’a pas apprécié, il préfère sûrement le chant orthodoxe au rap.
La surveillance de la scène dissidente est aussi exercée par l’université. Celle de Portland s’est intéressée à l’infiltration de répertoires punk et metal par les mouvements fascistes (Against The Fascist Creep, Alexander Reid Ross).
L’auteur a décelé un « objectif conscient et secret » de l’extrémisme de droite actuel en lien avec les attentats terroristes étasuniens. Essentiellement centrée sur les États-Unis, l’étude tombe dans la caricature de ces courants musicaux, tout en suivant de près leurs évolutions diverses. Car il y a effectivement de multiples sensibilités musicales du Black Metal au neofolk, mais comme en Europe toutes sont dénoncées par les médias et combattues par les mêmes antifas.
Le 5e CD des Brigandes
Trois ans seulement après leur création, Les Brigandes sortent leur 5e CD, On a le temps de rien. Ce groupe de filles est exemplaire à plus d’un titre. D’abord ce sont des musiciens professionnels, une exception sur la scène dissidente française (tous leurs titres sont tournés en vidéo avec costumes et décors originaux). Ensuite elles ont été capables de survivre à une campagne médiatique lancée par la gauche et malencontreusement relayée par un hebdomadaire de la dissidence. Il faudrait arrêter de tirer contre son camp. Alors que ces médias se font pourtant profession de dénoncer le complotisme, ils reprenaient des accusations ridicules (secte, gourou,…).
Au fait de la réalité, les journaux locaux se sont bien gardés de reprendre ces élucubrations. Tous ne sont pas tombés dans le panneau et la Ligue du Midi avait invité le groupe pour sa fête de rentrée : « Après le dessert, cerise sur le gâteau, le groupe des Brigandes s’est produit devant un public conquis. Il a enchanté l’assemblée par le charme et la grâce de ses chanteuses, le style inimitable de ses œuvres ainsi que la pertinence des paroles de ses chansons à texte. Il a suscité des tonnerres d’applaudissements. »
Leur prestation est en ligne, cliquez ici.
Si les vidéos en ligne du groupe peuvent dépasser les 20 000 vues, leur titre Foutez le camp a franchi le cap des 510 000 vues en moins d’un an ce qui est une performance à souligner. Pour commander le CD, cliquez ici.
Le Chemin de la Croix
Passé inaperçu, l’enregistrement du Chemin de la Croix de Paul Claudel récité par Brigitte Fossey et accompagné à l’orgue par Pascal Vigneron sur des compositions de Jean Giroud a tout de remarquable. En ces temps de laïcité triomphante et d’islamisme militant, cette initiative témoigne d’un courage singulier car trop souvent les clercs ne montrent plus l’exemple dans la défense de la vraie foi. Quatorze stations du chemin de croix, quatorze poèmes, quatorze méditations musicales réservées ordinairement à la Semaine sainte, mais qui sont faites pour tous les jours de la vie. La puissance dramatique de la musique met en valeur des textes concis et percutants. Les arts au service de la spiritualité, un exercice particulièrement réussi par Brigitte Fossey et Pascal Vigneron pour s’extraire un moment de l’agitation du monde et se confronter aux réalités éternelles (Le Chemin de la Croix, CD Quantum QM7090, 2017).
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
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Journaliste, collaborateur du quotidien Présent ; historien de la musique et de la chanson, a publié plusieurs ouvrages et recueils de chants. Il a animé plus de cinq ans une émission musicale sur Radio Courtoisie et a participé à la réalisation de nombreux CD. Ce spécialiste réputé (du chant militaire) de la musique militaire mène une étude originale, complète et approfondie des différentes musiques (rebelles) dissidentes, depuis l’apparition de la chanson engagée. Dernier livre paru : "Des chansons contre la pensée unique" (édition des cimes, 2014).