Les lumières de Jean-Louis Borloo

Ancien artisan de la politique de rénovation urbaine en 2003, Jean-Louis Borloo vient d’être missionné par Emmanuel Macron pour constituer un rapport sur les banlieues en difficulté. Formidable ! Mais combien de rapports ont-ils ainsi déjà été pondus pour « proposer les grandes lignes d’une politique visant à faire sortir de leur ornière les quartiers défavorisés » ? On ne les compte plus…

Philippe Joutier rapportait dans son livre Les Extrafrançais (éditions Dualpha, cliquez ici) son expérience personnelle, durant deux décennies passées au Ministère de la Jeunesse et des Sports, au service de la « Politique de la Ville », soit « l’antagonisme paradoxal entre deux options : celle de pallier le chômage en s’accommodant de la petite délinquance et celle de la contenir en s’accommodant de la religion ! Mais aussi l’absurdité et plus encore (l’)impuissance lucide. Absurdité lorsque, par de fières déclarations, ceux qui n’y vivent pas, expliquent qu’il faut reconquérir les quartiers ou les centres ville en y ramenant des populations qui n’aspirent qu’à en sortir. Absurdité lorsqu’on assoit la citoyenneté sur les valeurs républicaines modèle 1789 dans un monde où la citoyenneté est aujourd’hui fondée sur la pub, le matérialisme et la consommation. Absurdité lorsqu’on prétend combattre le communautarisme en subventionnant des actions communautaires, fêtes de quartiers et couscous party ! Absurdité lorsqu’un professeur d’histoire tente de justifier son enseignement avec un exemplaire du Coran traduit en français sur son bureau pour prévenir les objections de ses élèves… »

Jean-Louis Borloo  va donc faire bénéficier nos compatriotes de ses lumières et ne se sentira sans doute guère dépaysé : ne s’était-il pas reconverti ces dernières années dans l’électrification du continent africain ?

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