Ne pas dépasser 80 km/h : une mesurette bien insuffisante !

C’est fait ! À partir du 1^er juillet, la vitesse sera limitée à 80 km/heure. Mais de qui se moque-t-on ? Cette mesure est scandaleusement insuffisante ! Le gouvernement inféodé aux pétromonarchies continue de reculer les vraies solutions pour s’en tenir à des demi-mesures !

Jusqu’alors, pour opprimer le conducteur écartelé entre la loi, le fisc et l’écologie, le principe était de lui tolérer la possibilité d’user d’un véhicule non sur des compétences, mais sur des interdits. Apprenez à piloter un avion ou un bateau, l’instructeur vous mettra en difficulté pour que vous sachiez vous en sortir.

Pour la voiture, surtout pas ! Sa conduite doit se borner uniquement au seul respect scrupuleux des panneaux. En Islande, où l’accidentalité est la plus basse du monde avec la Grande-Bretagne, une vidéo rappelle aux étrangers qu’en cas de dérapage, il faut débrayer. Propos rigoureusement interdits chez nous où le permis est d’abord une épreuve de droit : si le conducteur respecte le code, il ne doit pas se mettre en dérapage. CQFD ! Et tant pis pour la neige ou le verglas ! Conduire, donc, mais en sorte que ce soit avec suffisamment de médiocrité pour entretenir la crainte et éviter la tentation de toute initiative.

Pourtant, la France est le pays au monde où le permis est le plus difficile, sans parler du coût : 40 % d’échecs au premier examen. Et trois mois pour le repasser. Les inspecteurs, fonctionnaires de catégorie B dont le niveau de recrutement est consternant, n’ont aucune compétence en matière de conduite, leur formation étant essentiellement centrée sur le droit. Certains passent même le permis A en formation. C’est dire…

Mais tout ceci laisse encore trop de place à l’initiative ! Heureusement des solutions apparaissent. Techniquement, la bagnole va nous apprendre la morale. Notez qu’elle nous rappelait déjà à l’ordre si nous ne mettions pas la ceinture. Mais le MIT développe de nouveaux trucs : « The moral machine ». Ce n’est pas un gag : il s’agit de programmer une voiture à des réactions autonomes en lui demandant de décider dans une situation inopinée lesquels doivent être tuées : les passagers ou les piétons (cliquez ici).

Lorsqu’on étendra ça à des drones de surveillance pour lutter contre les clandestins, ça fera sûrement le buzz. Mais bon, revenons à la voiture.

Psychologiquement, il est important que les constructeurs d’autos continuent de développer sa puissance d’autant plus qu’elle sera inutilisable. C’est très important pour entretenir le sentiment de frustration, indispensable dans une société concurrentielle, entre l’objet désiré et l’impossibilité de l’utiliser. À terme, il faudrait exiger son interdiction totale tandis que les constructeurs de leur côté continueraient de l’améliorer.

Détachée alors de toute utilité, l’automobile ainsi toujours plus perfectionnée, mais devenue définitivement inaccessible, serait enfin dédiabolisée. Elle prendrait alors un statut d’objet mystique ouvrant la possibilité d’une nouvelle religion matérialiste.

D’ailleurs le Turkménistan est précurseur puisque dans ce pays, c’est sur la connaissance des versets du Ruhnama que le permis est délivré.

Quant aux déplacements, des solutions authentiquement écologiques sont possibles : voitures à cheval, genre Amish, tirées par des chevaux nourris sans gluten. Évidemment le bilan carbone d’un percheron dépasse largement celui d’un 4×4, mais on devrait pouvoir s’inspirer des masques à gaz chevalins de la Ire Guerre mondiale pour les doter d’un filtre à CO2 et même à particules (Il y en a sûrement).

Dans la transition, il faut multiplier par 5 l’attente du permis, exiger la possession d’une licence en droit, imposer un minimum de 1 000 heures de conduite, le limiter à 2 points, 1 pour les jeunes conducteurs pendant dix ans, auxquels on imposerait la première année de faire précéder leur voiture par un piéton agitant un drapeau rouge.

Voilà le minimum de mesures indispensables à envisager. Au gouvernement de prendre maintenant ses responsabilités !

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