L’erreur d’avoir fait de la Présidentielle un référendum sur l’euro
Le député du Gard, Gilbert Collard, a remis en cause ce lundi, un des piliers de la présidence de Marine Le Pen, la dédiabolisation. Alors que le Front National connaît une rentrée mouvementée, les cadres sudistes du parti sont désormais à l’offensive pour en faire changer la ligne politique.
« La dédiabolisation est un piège à con »
Ce lundi 11 septembre, le député du Gard, Gilbert Collard, n’a pas mâché ses mots au micro de Sud Radio. Celui-ci est revenu sur l’un des fondamentaux du Front National depuis l’arrivée à sa tête de Marine Le Pen, la dédiabolisation :
« J’ai fait une véritable révolution copernicienne : j’ai toujours été un partisan de la dédiabolisation, et bien c’est un piège à cons. Parce que de toute manière ils ne cesseront de nous diaboliser pour une bonne raison, c’est qu’ils ont besoin absolument de nous mettre sur le côté pour continuer à combiner entre eux. On est le repoussoir qui permet de faire aller les uns et les autres dans leurs propres bras. Donc la diabolisation, même si on voulait nous canoniser, elle continuerait d’exister, parce que c’est un instrument politique majeur de la domination du pouvoir par le système, la classe, en place. »
Les cadres sudistes du Front National passent à l’offensive contre la ligne Philippot
En s’attaquant ainsi à la dédiabolisation, Gilbert Collard remet en cause la ligne politique du parti de Marine Le Pen. Dans le Sud de la France, il est loin d’être le seul à vouloir faire changer les choses. Après le double échec du Front National à l’élection présidentielle et aux législatives, bon nombre de cadres et de militants remettent en cause la ligne « Philippot ». Le vice-président du FN semble aujourd’hui particulièrement visé par les critiques.
i la première pierre a été lancée par le maire de Béziers, Robert Ménard, la critique a été mal perçue au sein des militants du Front National, non pas sur le fond mais sur la forme. « Robert Ménard a raison mais la façon dont il critique le FN est mauvaise » nous indique un cadre frontiste de l’Hérault.
D’ailleurs, d’autres ont emboîté le pas au maire de Béziers. A commencer par Gilbert Collard, qui a sommé Florian Philippot de ranger ses « patriotes qui ne riment à rien » et de rentrer dans le rang. Le député du Gard a également précisé qu’un éventuel départ de Florian Philippot ne le chagrinerait pas.
Plus discret médiatiquement, le nouveau député des Pyrénées Orientales, Louis Aliot, semble lui aussi à la manœuvre contre le camp Philippot. Dans une interview donnée à France 3, l’ex-présidente du groupe FN à la région Bourgogne-franche-Comté, Sophie Montel, proche de Florian Philippot, déclare :
« Il y a des clans à l’intérieur du FN, il y a le clan Aliot-Bay-Bilde, […], ces gens veulent l’union des droites, ce n’est plus le ni droite ni gauche, or moi je me suis toujours battue pour le ni droite ni gauche »
En région PACA, le sénateur Stéphane Ravier a déclaré au moment des législatives : « C’était une erreur de faire de l’élection présidentielle un référendum pour ou contre l’euro […]. Nous devons porter un programme moins anxiogène pour les Français. »
À quelques mois du prochain congrès du Front National, Marine Le Pen arrivera-t-elle à trancher ?
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