Les déboulonneurs de l’Histoire
Comme il était prévisible, la période estivale fut riche en événements souvent tragiques. On pourrait revenir sur les attentats islamistes qui ont encore frappé l’Europe occidentale, la situation inquiétante au Venezuela, la crise nucléaire entre les États-Unis et la Corée du Nord ou le renvoi de Steve Bannon de la Maison Blanche.
Intéressons-nous cependant à un phénomène qui ne cesse de croître en Occident : la relecture idéologiquement correcte des traces matérielles de l’histoire.
On se souvient des incidents violents survenus à Charlottesville, le 12 août dernier, entre des militants de l’Alt Right étatsunienne et des contre-manifestants agressifs de gauche. La manifestation, autorisée et pacifique, des nationalistes blancs dénonçait le retrait prochain de la statue équestre du général Lee, le commandant en chef des armées sudistes pendant la Guerre de Sécession (1861-1865), située dans un parc public.
Or depuis des mois, la mémoire du Sud vaincu est violée et bafouée. Outre l’enlèvement de statues et de monuments dédiés aux héros tombés pour Dixieland, les autorités locales retirent aussi des emplacements publics le drapeau sudiste parce qu’il inciterait à la haine raciale… À ce rythme dément, les musées consacrés à la « Guerre entre les États » fermeront ou bien seront contraints d’expliquer aux visiteurs que les Sudistes étaient très très méchants et les Nordistes super-gentils.
Cette hargne contre le passé ne se limite pas à ce seul conflit. Le maire multiculturaliste de New York, Bill de Blasio, va enlever une plaque posée en 1931 – qui rend hommage au Maréchal Philippe Pétain – au motif qu’elle honore le futur chef de l’État français.
Une frénésie similaire concerne l’Espagne, l’Italie et la France. Les municipalités gauchistes hispaniques commencent à effacer toute trace de la période franquiste. Certains élus souhaiteraient même l’anéantissement du colossal monument de la Valle de los Caidos. Les descendants des perdants de 1939 se vengent avec huit décennies de retard de leur écrasante défaite.
S’ils continuent ainsi, ils estimeront bientôt que le gouvernement de la IIe République en exil au Mexique était le seul légitime, l’État franquiste une usurpation totale et l’actuelle constitution royale un compromis dépassé.
En Italie, un projet de loi envisage d’interdire tout hommage sur la tombe de Benito Mussolini à Predappio ainsi que la présence de son visage sur des maillots de corps, des étiquettes de bouteille et des gadgets touristiques. Le commerce a donc des limites…
La France a elle aussi connu cette hystérie dans les années 1990 avec la chasse aux notoriétés proches de l’État français du vieux Maréchal. Ainsi de nombreuses rues qui portaient le nom du prix Nobel de médecine, Alexis Carrel, furent changées.
En 1996, à l’Université Claude-Bernard – Lyon I, la faculté de médecine Alexis-Carrel devint Laennec. En 2010, la justice administrative a contraint le maire de Gonneville-sur-Mer, dans le Calvados, de retirer le portrait du Maréchal Pétain affiché en mairie, car cela susciterait un « trouble manifeste à l’ordre public. »
Un véritable négationnisme historique sévit donc des deux côtés de l’Atlantique Nord, mais ce n’est pas celui auquel on croit, car ce négationnisme-là est officiel, encouragé et valorisé. Trois bonnes raisons pour le combattre sans pitié.
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Cette chronique hebdomadaire du Village planétaire n° 42 a été diffusée sur Radio-Libertés le 1er septembre 2017.
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Philippe Randa,
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