La Suisse brûle : interview d’Uli Windisch
Uli Windisch, professeur d’université à la retraite et écrivain, dirige le désormais connu site Internet suisse de réinformation LesObservateurs.ch. Lionel Baland l’a rencontré pour Eurolibertés.
Parlez-nous de votre site Internet Les Observateurs…
LesObservateurs.ch est un site Internet domicilié en Suisse qui fait partie du courant de la réinformation et qui lutte contre la bien-pensance, le politiquement correct, le prêt à penser journalistique ambiant qui est, en Suisse comme ailleurs, très puissant, très profondément ancré, très dominant. Il est le seul site de réinformation de la Suisse francophone. Lorsque je l’ai créé il y a cinq ans, je ne savais pas du tout ce que cela allait donner. Nous sommes passés en l’espace d’une demi-décennie de quelques centaines de visiteurs par semaine à une audience qui varie de 15 000 à 30 000 visiteurs par jour. Cette percée montre implicitement que de plus en plus de gens ne supportent plus la bien-pensance journalistique, médiatico-politique, et cherchent autre chose. Visiblement, d’après les retours que nous recevons des lecteurs, beaucoup d’entre eux étaient conscients de ce formatage idéologique généralisé dominant et nous disent : « Vous nous redonnez espoir ! »
Le problème n’est pas qu’il y ait des organes de presse de gauche, etc., mais, quand cela est massif, cela ne va plus. La Suisse est dans l’image qu’elle donne un pays démocratique, pluraliste, diversifié, ce qui est vrai. Mais, le grand paradoxe est que, dans le domaine des médias, le puissant service public devient de plus en plus dominant et écrase tout le reste.
Les médias privés disposent en général de très peu de moyens…
Nous sommes face à un paradoxe : d’une part, un système politique qui sert de modèle de démocratie dans le monde, et, d’autre part, un système médiatique monopolistique qui ne doit pas se trouver dans beaucoup de pays démocratiques. C’est la raison pour laquelle j’ai créé ce site qui fonctionne autour de quelques bénévoles.
Cela montre que, contrairement aux médias dominants, nous disposons de personnes convaincues, passionnées, qui croient à ce qu’elles font, qui voient la nécessité de tenir un autre discours, d’essayer d’être simplement plus proches de la réalité, de ne pas toujours tenter de faire plier la réalité afin de la rendre conforme aux idées de l’idéologie bien-pensante.
Quoi qu’on pense de Donald Trump, il a rendu un service incroyable, inattendu à la réinformation. Jamais quelqu’un n’a osé, et sûrement pas un président d’un grand pays, critiquer à ce point les médias, les insulter et refuser lors d’une conférence de presse qu’un journaliste qui a dit des mensonges, trafiqué les informations relatives à ce président, puisse poser une question. Les médias du système sont sur la défensive. Les journalistes essayent de discréditer le président en tentant, comme à l’époque de l’Union soviétique, de le faire passer pour fou.
Le quotidien français socialiste Le Monde a attaqué votre site dans son Décodex en prétendant que vous ne disiez pas la réalité…
Cela nous a rendu un formidable service en nous signalant comme pas fiable : suite à cette attaque, nous avons connu un développement extraordinaire. Alors qu’en cinq ans, sur 44 000 articles publiés ou repris, nous avons eu seulement deux ou trois erreurs, c’est tout.
Cela montre que nous sommes entrés dans une période de vraie guerre politico-médiatique. C’est nouveau ! Le pouvoir politique et parlementaire pensait au début que la réinformation était une petite révolte passagère et, tout à coup, ils se rendent compte que c’est important. L’hebdomadaire suisse francophone L’Hebdo a dû fermer ses portes suite à une perte massive de lecteurs. Ces gens viennent vers nous. Plusieurs dizaines de journalistes ont perdu leur emploi.
Les journalistes du système demandent l’aide de l’État en prétendant que le seul journalisme de qualité vient des services publics. Ils veulent poursuivre aux frais du contribuable leur bien-pensance, plutôt que de se remettre en cause. Voilà où ils en sont.
Quels sont les sujets traités principalement par le site ?
Ce sont les problèmes brûlants que les médias n’abordent pas ou dont ils parlent de manière biaisée idéologiquement. Les sujets qui concernent la population au premier degré, que les médias officiels minimisent ou écartent, nous les traitons de manière objective.
Nous avons reçu en cinq ans plusieurs millions de commentaires de lecteurs sur notre site, desquels nous n’en avons retenu, suite à un énorme travail de modération, que 150 000. Ces commentaires montrent que les citoyens sont très mécontents de la situation actuelle.
Les journalistes du système nous attaquent de toutes parts de manière insidieuse et sournoise. Leur objectif est de détruire la réinformation. Nous devons nous préparer à cette guerre qui a pour objectif de nous abattre.
Vous publiez un ouvrage intitulé La Suisse brûle qui rassemble des articles que vous avez publié sur le site internet Les Observateurs ?
Un collaborateur du site Internet a créé une maison d’édition liée au site qui va permettre, en partie, de financer le site Internet. Pour le moment, trois ouvrages différents sont disponibles.
La Suisse brûle reprend divers articles que j’ai rédigés pour le site Les Observateurs. Ils sont classés par sujet : une table des matières détaillée permet de trouver les articles thème par thème sur les sujets les plus brûlants, minimisés ou tus par les médias bien-pensants. Le livre ne doit donc pas être lu du début à la fin, mais peut être consulté comme une « encyclopédie » des thèmes politiques les plus disputés et que les lecteurs veulent voir traités de manière déterminée, frontale, sans gêne, de manière anti-politiquement correcte.
WINDISCH Uli, La Suisse brûle, Bibracte Éditions, 2017.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.