Brèves d’Europe début juin 2017
Union européenne. La totalité des trois milliards d’euros d’aide promise par Bruxelles à la Turquie pour l’accueil de trois millions de Syriens aura été allouée à des projets humanitaires avant la fin de l’année, a affirmé mardi l’Union européenne.
En proposant à ses homologues européens de durcir les règles encadrant le statut des travailleurs détachés, la France risque de fâcher davantage les plus réfractaires, à savoir les pays de l’Est.
L’objectif : mettre un terme à la « concurrence déloyale » provoquée par les personnes, souvent originaires d’Europe de l’Est, venues pour travailler de façon temporaire dans un autre pays européen, comme la France et l’Allemagne.
Paris veut en particulier limiter à douze mois le détachement du travailleur, alors que le projet de révision initial prévoit vingt-quatre mois. La France a reçu un clair soutien de l’Allemagne, alors que les pays d’Europe de l’Est ont réaffirmé leur farouche opposition, explique une source européenne.
Russie. Lors de son premier voyage à Moscou, Narendra Modi a salué « le fort leadership » de Vladimir Poutine et « la confiance mutuelle » prévalant entre les deux pays. L’Inde, en effet, était l’invitée d’honneur du Forum de Saint-Pétersbourg, cette plateforme de discussion censée incarner l’esprit « d’ouverture » du Kremlin à l’égard des investisseurs étrangers.
Les Russes ont donné le nom de Christophe de Margerie, l’ancien PDG de Total, au méthanier brise-glace géant baptisé sur le port de Bronka, à l’ouest de Saint-Pétersbourg et en présence de Vladimir Poutine venu saluer « un vrai ami de la Russie ». Un signe pas tout à fait innocent du président russe.
Les principaux représentants des organes de sécurité, de la diplomatie et du pouvoir législatif russe, ainsi que des membres du gouvernement et des politologues se sont rassemblés au Conseil de la Fédération – le Sénat – pour dénoncer « l’ingérence de forces destructrices dans les affaires du pays. »
Le troisième personnage du pays, Valentina Matvienko, perçoit l’existence d’une « hystérie antirusse » ayant pour but « d’affaiblir notre pays et sa politique internationale indépendante, dont l’influence dans le monde est croissante. »
Irlande. Leo Varadkar a été élu vendredi à la tête du parti Fine Gael. Il remplacera dans 10 jours le Premier ministre démissionnaire Enda Kenny. Son arrivée au pouvoir témoigne des changements de la société irlandaise depuis 20 ans. Il est jeune, 38 ans, médecin, homosexuel et métis d’une mère irlandaise et d’un père Indien.
Grande-Bretagne. Samedi 3 juin, le pays a subi sa troisième attaque terroriste. Selon la police britannique, une camionnette est montée sur le trottoir avant de foncer sur les passants. La police déplorait au moins sept morts. On a également relevé 48 blessés dont un Français.
400 mètres plus loin, au Borough Market, le plus grand et le plus vieux marché de la capitale britannique, plusieurs médias locaux ont expliqué qu’il y aurait eu plusieurs attaques au couteau. Un témoin dit avoir vu trois hommes avec des couteaux de 20 cm de long poignarder des gens. Les trois hommes, dont deux d’origine pakistanaise, ont été abattus par les forces de l’ordre.
Les services de renseignements britanniques ont identifié 23 000 personnes comme étant susceptibles de commettre ou de soutenir des attentats. Parmi elles, 3 000 sont considérées comme véritablement dangereuses et font l’objet d’un suivi rapproché.
Theresa May a perdu la majorité absolue que détenait le parti conservateur aux Communes et plonge le pays dans une grande incertitude institutionnelle à onze jours de l’ouverture des négociations sur la sortie de l’Union européenne.
En ne recueillant que 319 sièges selon les ultimes estimations vendredi matin, alors qu’il en faut 326 pour disposer d’une majorité à la Chambre des communes et qu’elle en détenait 330 à la veille du scrutin, Mme May s’est tiré une balle dans le pied qui rappelle aux Français la décision de Jacques Chirac de dissoudre l’Assemblée nationale en 1997. La question de l’avenir de Mme May se pose.
On mesure aujourd’hui la vanité de ce projet et l’effet boomerang de ces élections anticipées : une majorité perdue, un pays ingouvernable et affaibli face à l’Union européenne, une opposition ragaillardie.
Allemagne. Dans la mesure où Ankara refuse que des parlementaires allemands rendent visite aux soldats stationnés sur la base aérienne d’Incirlik, l’Allemagne n’a pas d’autre choix que de retirer ses troupes de cette base, mise à disposition de l’Otan par la Turquie, a fait savoir le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.