Joinovici. L’empire souterrain du chiffonnier milliardaire
« Comment faire fortune quand on ne sait ni lire ni écrire ? Facile : il suffit de s’appeler Joseph Joinovici
et de n’avoir aucun scrupule »
Voici un pavé dans la mare de l’Occupation et de la Libération comme il commence à en apparaître, maintenant que les passions, toujours funestes à la vérité historique, ne sont plus aussi vives que par le passé.
Joinovici… Son nom se pare de connotations sinistres car il ressuscite lugubrement le temps hideux des fortunes fabuleusement édifiées durant l’Occupation allemande.
Petit ferrailleur et chiffonnier juif et analphabète, Joseph Joinovici n’est qu’un… « petit » en 1940… Cinq ans plus tard, il est à la tête d’une fortune colossale grâce aux trafics les plus louches, les plus éhontés.
Mais il n’est pas le seul pour qui l’Occupation fut une aubaine. Henry Lafont, Pierrot le Fou, le docteur Petiot, dont l’auteur trace des portraits suggestifs, surent aussi tirer parti des « années noires ». Mais eux ne négocièrent pas aussi brillamment que ce « Monsieur Joseph », le virage de la « Libération », car géniale astuce, sentant le vent tourner, le ferrailleur avait soutenu dès 1944 le réseau « Honneur de la Police » ce qui lui permit ensuite de se hisser au sommet de la IVe République naissante…
Ainsi, vêtu de sa défroque patriotique, bardé de faux certificats de Résistance, ce prestidigitateur rusé et matois aurait pu prospérer longtemps. Et pourtant, il allait chuter, victime de la vengeance de ceux que l’on n’attendait pas…
Si certains pensent qu’un livre d’histoire doit forcément être difficile à lire, ils seront détrompés par Joinovici. L’empire souterrain du chiffonnier milliardaire d’Henry Sergg. Le suspense gardé jusqu’à la dernière page, il est écrit comme un thriller, sans jamais céder pourtant aux conventions d’époques.
Oui, la majorité des Français fut sinon favorable, du moins passif vis-à-vis de la collaboration avant de se découvrir résistantialiste… Oui, des Juifs ont offert leurs services aux nazis… Oui, la « Libération » fut aussi celle des pires instincts.
Henry Sergg le montre, le démontre. Il n’hésite pas, en outre, à rendre justice à certains et à poser certaines questions gênantes… auxquelles l’Histoire devra bien, tôt ou tard, apporter les réponses.
Joinovici. L’empire souterrain du chiffonnier milliardaire, Henry Sergg, French Pulp éditions, 300 pages, 18,99 euros.
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