« Roi immortel des siècles, Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu et Sauveur ! En cette année jubilaire du 1050e anniversaire du baptême de la Pologne, en ce jubilé extraordinaire de la Miséricorde, nous, Polonais, nous nous tenons devant Toi, avec nos autorités spirituelles et laïques, pour reconnaître Ton règne, nous soumettre à Ta loi, Te consacrer notre patrie et tout notre peuple. »
C’est avec ces mots que commençait l’Acte d’accueil de Jésus-Christ comme Roi et Seigneur lu pendant l’adoration du Saint-Sacrement après une messe samedi 19 novembre au sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-Lagiewniki, qui a attiré près de cent mille fidèles et qui s’est déroulée en présence du président Andrzej Duda et de deux ministres du gouvernement de Beata Szydlo. Ce même acte a ensuite été lu dimanche dans toutes les églises de Pologne et c’est toute la Pologne catholique qui a renouvelé son serment ce week-end pour le 1050e anniversaire de son baptême.
« Notre rôle n’est pas de déclarer le Christ Roi, mais de reconnaître Son règne et se soumettre à Sa Loi, Lui confier notre patrie et tout notre peuple, nous-mêmes et nos familles », a dit Mgr Andrzej Czaja pendant l’homélie de samedi. « Nous voulons que ce soit un pas significatif vers la restauration de la place qui revient à Jésus dans notre vie privée, professionnelle et sociale », ont écrit les évêques dans leur lettre pastorale. Cet acte, qualifié de manière non officielle d’intronisation, était au départ une initiative partie de la base, de mouvements qui se réfèrent aux apparitions de la servante du Seigneur Rozalia Celakowna (1901-1944), en cours de béatification. Dans ces apparitions, Jésus a dit à la mystique : « La Pologne peut être sauvée si elle me reconnaît comme son Roi et Seigneur dans son ensemble, par intronisation, pas seulement dans les différentes parties du pays mais dans tout l’État avec le gouvernement à sa tête ». Dans ses notes, Rozalia Celakowna a également écrit : « Ne survivront que les États où le Christ régnera. Si vous voulez sauver le monde, il faut procéder à l’Intronisation du Sacré-Cœur de Jésus dans tous les États et nations du monde ».
La veille à Cracovie se déroulait le troisième Congrès social chrétien auquel participait notamment Bernard Antony, président de l’AGRIF, venu parler de deux siècles de résistance en France. Le député européen Marek Jurek y a quant à lui évoqué l’Intronisation du lendemain comme accomplissement des vœux de la nation.
Un autre vœu de la nation polonaise était accompli le 11 novembre dernier avec la messe d’inauguration du Temple de la Providence divine, imposante église située dans le quartier varsovien de Wilanow. Prévue au départ par la Diète polonaise de la fin du XVIIIe siècle en remerciement de l’adoption de la Constitution du 3 mai 1791, la construction avait été interrompue par le troisième partage de la Pologne en 1795. Planifiée à nouveau après l’indépendance en 1918, la construction avait cette fois achoppé sur la Deuxième guerre mondiale suivie de la période communiste sous occupation soviétique. Ce n’est qu’avec l’indépendance une nouvelle fois retrouvée en 1989 que le projet a pu être relancé par le primat de Pologne et, cette fois, mené à bien.
Article d’Olivier Baul paru dans le quotidien Présent.
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