29 octobre 2016

Scandale musical en Suisse

Par Philippe Randa

 

En France, Manuel Valls a interdit le spectacle du saltimbanque Dieudonné pour propos scandaleux… avant même que ceux-ci ne soient (éventuellement) prononcés ! Par principe de précaution de moralité citoyenne, en quelque sorte…

En Suisse, c’est un concert, donné à Wildhaus-Alt Sankt Johann, au nord-est du pays, qui en déclenche désormais un autre, et bien plus bruyant : celui des autoproclamées autorités morales, choquées qu’un tel événement ait pu avoir lieu… dans la plus stricte légalité !

Non seulement, une demande avait bien été déposée pour la tenue de cet « événement privé », mais aucune infraction n’a été commise et à deux heures du matin, tout était terminé.

Alors, où peut donc bien se nicher le scandale ? Mais, c’est bien sûr !… Parce que c’est un concert « organisé par la mouvance skinhead » qui n’a pas rassemblé 3 tondus et 2 rasés, 4 boutonneux et 6 alcoolisés, mais… 5 000 participants !

« C’est l’un des plus gros rassemblements qui ait jamais eu lieu depuis l’apparition de cette mouvance à la fin des années 1970 », estime Stéphane François, maître de conférences à l’Université de Valenciennes, qui s’en est ému dans les colonnes du Figaro.

Du coup, cet « événement privé », s’il n’a aucunement troublé l’ordre public, mais fortement les sévères gardes-chiourmes de la bien-pensance, est automatiquement estampillé « néonazi » : « Paradis pour concert néonazis », écrit ainsi Le Figaro qui s’indigne par ailleurs qu’un « t-shirt (a) même été fabriqué pour garder un souvenir de l’événement… »

Ce scandale musical ayant par ailleurs dérangé Monsieur le Maire en plein match de football, ce dernier envisage désormais de décortiquer les paroles des chansons du concert pour y dénicher matière à déposer plainte…

Décidément, Ubu règne plus que jamais en maître en ce XXIe siècle !

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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