29 juin 2025

De Gaulle, arrogance et appétit insatiable de pouvoir (2e partie)

Par Daniel Cadet

Les rapports avec les alliés et l’élimination des gêneurs

Churchill joue plusieurs cartes et notamment le gouvernement légitime de la France (conversations secrète avec Pétain et Weygand) puis avec le général Catroux que Churchill voudrait voir à la place de De Gaulle pour prendre la tête des « Forces Françaises Libres ».

Roosevelt quant à lui ne veut pas entendre parler de De Gaulle (pas de militaire prenant la tête d’un gouvernement d’une France libérée) et entretien des contacts avec le gouvernement français à Vichy où il envoie l’amiral Leahy comme ambassadeur officiel et en Afrique du Nord où il délègue le diplomate Murphy qui soutiendra le général Weygand par l’envoi de ravitaillement et de matériel militaire.

Roosevelt considère que l’Afrique du nord est son « domaine réservé » et tient à l’écart du débarquement de 1942 en AFN De Gaulle et les FFL. Il traite avec Darlan, haut-commissaire du gouvernement français pour l’Empire et qui a sous ses ordres l’armée française (dite « armée d’Afrique ») reconstituée par Weygand et commandée par le général Juin.

Après l’assassinat de Darlan, le général Giraud, récemment évadé des prisons allemandes (et qui a le soutien confidentiel de Pétain) arrivé en Afrique du Nord, est désigné comme commandant en chef des armées françaises de l’Empire par les gouverneurs (nommés par « Vichy ») de l’Algérie, Maroc, Tunisie et Afrique Noire. Les américains « entérinent » cette désignation et traitent avec Giraud.

De Gaulle est fou de rage d’être ainsi tenu à l’écart par les américains. Pour « calmer le jeu » Roosevelt organise la conférence d’Anfa (AFN) pour mettre autour d’une table De Gaulle et Giraud ; ce qui ne règle pas les problèmes car De Gaulle n’a plus qu’un objectif : éliminer Giraud. De Gaulle commence par marginaliser Giraud en lui laissant les opérations militaires (notamment le débarquement en Italie) avant de le « mettre en touche » définitivement par une suite de « coups fourrés ».

De Gaulle et ses « hommes de main », hommes politiques prêts à toutes les basses œuvres pour conquérir le pouvoir, vont s’employer à éliminer les gêneurs que sont les représentants légaux de la France (et qui par loyauté et cohérence se refusent à entrer dans le jeu gaulliste). Toute cette phase essentielle qui se déroule après le débarquement américain en AFN est fort bien décrite par Claude Paillat dans « L’échiquier d’Alger ». Christophe Nick dans son ouvrage « Résurrection », paru en 1998 , dit clairement que l’ordre de supprimer Darlan a été donné de Londres.

Paul Dungler, chef prestigieux d’une résistance réelle et efficace dès 1940 en Alsace, rencontre à cette époque De Gaulle à Alger. Désirant rester indépendant il s’attire la colère de De Gaulle qui cherche à le liquider dans des accidents dont on ne peut bien sûr prouver le commanditaire.

De Gaulle fait mettre en touche le général Juin, qui vient de s’illustrer brillamment à la tête de l’armée française (« l’armée d’Afrique »), dans la reconquête de l’Italie et veut poursuivre le combat contre l’armée allemande au-delà de Rome. Camarade de St-Cyr, tutoyant De Gaulle, le général Juin avait refusé « l’appel du 18 juin » et ce qu’il appelle les « outrances verbales » de De Gaulle. Juin s’attache avec Weygand à mettre sur pied une véritable armée française (qui atteindra 300 000 hommes) , apte à combattre aux côtés des Alliés. De Gaulle ne lui pardonnera jamais son « légalisme », il en sera de même pour le général de Lattre de Tassigny (pourtant gaulliste de cœur) mais qui après son évasion des prisons « françaises » rejoint, à la demande de Giraud, l’Afrique du Nord et succède au général Juin à la tête de l’armée française pour le débarquement de Provence et le combat contre l’armée allemande jusqu’en Alsace et au-delà.

En mai 1943, De Gaulle crée le CNR (Comité National de la Résistance) et marginalise définitivement Giraud (excellent stratège militaire et meneur d’hommes mais inapte politiquement, accumulant les bévues et les maladresses) , De Gaulle « s’impose » en chef de Gouvernement. Le 4 avril, De Gaulle « achève » Giraud en le relevant de son commandement de l’armée française et le nomme inspecteur général des armées, ce que Giraud ne peut que refuser. Relégué en AFN, Giraud reçoit une balle dans la nuque d’un tirailleur « mal inspiré » qui sans lui ôter la vie, lui ôte ses dernières illusions.

De Gaulle mobilise toute son énergie et celle de son entourage pour éliminer tous ceux qui peuvent lui « faire de l’ombre » et pour disqualifier le gouvernement légitime de la France l’appelle le « gouvernement de Vichy » ou « Vichy » tout court. De Gaulle ne cherchera à aucun moment à dissocier ceux qui faisaient le jeu des allemands, par opportunisme ou par conviction ( comme Laval) de ceux qui ont sauvé la France (comme le maréchal Pétain malgré ses défauts , son grand âge et ses décisions inadmissibles à partir de 1942) et surtout de ceux qui ont constitué la véritable résistance à l’occupant et préparé la reconquête (comme Weygand qui sera jeté en prison à la Libération). Tous furent mis « dans le même sac » et quand ils ne furent pas éliminés physiquement (comme Darlan) furent écartés à jamais de toute vie politique et sociale.

Les mouvements de résistance

François Grossouvre, conseiller privilégié de François Mitterand, dira « c’est la gauche qui a exploité la Résistance mais ce sont les gens de droite qui l’ont créée ». La véritable résistance à l’occupant n’est pas à Londres mais en France et tout d’abord à partir du gouvernement légal du maréchal Pétain qui en négociant l’armistice a permis de délimiter une « zone libre » sur le territoire métropolitain mais aussi de garder l’ensemble de l’Empire français, libre de toute occupation allemande et enfin de pouvoir conserver pour la défense de l’Empire une armée de 100 000 hommes.

Le général Weygand est peut-être le plus glorieux résistant à l’occupation allemande, lui qui a tout tenté militairement jusqu’à l’armistice et qui ensuite reconstitue en Afrique du Nord une véritable armée qui atteindra 200 000 hommes ( 300 000 avec la mobilisation des européens d’Afrique du Nord, les seuls à être mobilisés pour la libération de la France, De Gaulle ne prenant jamais cette décision sur le sol métropolitain après le débarquement en Normandie ce qui pourtant aurait permis d’intégrer dans l’effort de guerre et la légalité le cas des FFI et des FTP). L’armée reconstituée par Weygand, équipée dès 1942 par les américains et que l’on appelle « l’armée d’Afrique », va participer glorieusement aux combats : en Tunisie dès nov. 42 pour repousser l’armée allemande du général Rommel, puis la libération de la Corse , en Italie avec les terrible combats du mont Cassino où seule l’armée française réussira à percer les défenses allemandes et enfin pour la libération de la France proprement dite avec le débarquement de Provence en août 1944.

Sur le territoire français métropolitain, dès le début de l’occupation allemande une « organisation de résistance armée »(ORA) est mise en place par le général Frère (avec l’accord secret de Pétain) au sein de l’armée ou à partir de militaires démobilisés après l’armistice. A travers tout le territoire des groupes se constituent, plus ou moins spontanément, généralement isolés les uns des autres : activités d’espionnage, camouflage d’armes, aides aux évadés (il ne faut pas oublier que les allemands ont fait deux millions de prisonniers), secours aux personnes recherchées par la Gestapo. Plus tard les juifs « étrangers » qui n’avaient pas quitté à temps le territoire occupé vont bénéficier de l’aide de ces réseaux et ultérieurement les juifs de nationalité française quand Vichy accepte de prendre des mesures contre eux de regroupement (la plupart des juifs pourront heureusement se cacher en zone libre).

Le premier français à constituer un vaste réseau organisé et discipliné est l’alsacien Paul Dungler. Autre initiative importante et dès 1940 celle d’Henri Frenay. Tous sont des gens de droite et catholiques convaincus. Au départ tous les réseaux ont une existence clandestine et discrète, sans provocations envers l’occupant allemand ; le but est avant tout la collecte de renseignements pour les Alliés et la protection des personnes recherchées par la police allemande. Mais après l’entrée de l’armée allemande en URSS tout va changer : Moscou demande aux communistes français de livrer une guérilla sans merci à l’occupant.

Le 21 août 1941, un chef communiste, ancien des brigades rouges espagnoles, abat un officier allemand dans le métro. C’est le départ d’un engrenage d’assassinats et de représailles allemandes sur des innocents pris en otage. Les actions de cette résistance aux ordres de Moscou sont totalement inconsidérées et provoquent la mort inutile de milliers d’innocents. Bon nombre de réseaux prennent hélas modèle sur les méthodes des FTP (Francs- Tireurs et Partisans, aux ordres de Moscou).

Fin décembre 41, Jean Moulin, ancien préfet de Chartres, prend contact avec De Gaulle à Londres. En janvier 42 il repart en France avec mission d’unifier tous les mouvements de résistance autour de De Gaulle et cela dans l’objectif de la prise du pouvoir politique après la libération du territoire par les Alliés.

La position de De Gaulle est extrêmement simple : quiconque n’a pas répondu à son appel ou n’accepte pas de se mettre sous son autorité (tant civils que militaires) est traître à la France. Tous les français qui ont accepté le gouvernement français replié à Vichy, c.a.d. la très grande majorité des français et notamment l’ensemble des fonctionnaires qui continuent de faire fonctionner la France, appliquant pour beaucoup les directives avec discernement (on oublie par exemple les fonctionnaires qui fournissaient des faux papiers aux résistants, policiers qui facilitaient la fuite des juifs recherchés etc.), tous ces français sont considérés comme des « collabos » des allemands. Car en réalité, malgré les énormités et les mensonges proférés à la radio de « Londres » et les appels à la désertion bien peu de français, civils ou militaires, rejoindront la « France Libre » de De Gaulle, préférant pour les plus courageux gagner l’Afrique du Nord et l’armée française légale.

Jean Moulin va donc sur le sol français imposer l’unification des mouvements de résistance au profit des gaullistes ; peut-être en réalité des communistes car il semble vraisemblable aujourd’hui que jean Moulin était un agent double, travaillant aussi pour Moscou. Les mouvements de résistance (souvent les plus anciens et les plus efficaces) qui avaient gardé leur indépendance (essentielle en réalité pour leur sauvegarde) doivent passer sous l’autorité des gaullistes, de gré ou de force. Curieusement ceux qui veulent garder leur indépendance sont livrés à la Gestapo par des dénonciations dont on peut craindre la provenance. Ce qui sera semble-t-il fatal à Jean Moulin, pris à son propre piège et arrêté par les allemands en juin 43.

Les mouvements de résistance gaullistes (Forces Françaises de l’Intérieur, FFI) et communistes (FTP) qui gardent en réalité leur indépendance et continuent d’obéir aux consignes de Moscou, suscitent la création de « maquis » (ce qui constitue une folie dans la France occupée)et se préparent à déclencher la « guérilla » au moment où les Alliés débarquent en France (plus dans l’objectif de prendre le Pouvoir que d’aider les Alliés).

Le recrutement des maquis s’effectue souvent parmi ceux qui ne veulent pas répondre à la convocation des allemands pour le STO (Service du Travail Obligatoire, imposé par l’occupant, s’effectuant généralement en Allemagne) et qui veulent se cacher. Cependant beaucoup de jeunes courageux préfèrent les « chantiers de jeunesse » mis en place par « Vichy » (formation paramilitaire) qui ensuite réussissent pour certains à rejoindre l’armée française en Afrique du nord.

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