Il y est parti, en prison, il en est ressorti. Il y retourne, il en repart : Patrick Balkany, c’est Fregoli ! Car dans le genre transformiste, capable de changer d’habit en moins de temps qu’il n’en faut pour se retourner, qui dit mieux ? Un jour en butte à la justice de son pays (en laquelle il a toute confiance, il va sans dire) ; l’autre, démocrate offensé de voir ses augustes fonctions foulées au pied, l’ancien maire de Levallois-Perret nous en aura fait voir de toutes les couleurs.
Après cinq mois passés à Fleury-Mérogis, aux frais du contribuable, il est d’abord libéré, tout en demeurant prisonnier d’un bracelet électronique, tel les premiers Jérôme Cahuzac, Joey Starr ou Nicolas Sarkozy venus. Nonobstant, cet homme, à l’évidence épris de grands espaces n’aime rien tant que de dépasser le périmètre que la justice lui a dévolu. Son jardin est certes grand, mais il lui faut manifestement arpenter deux ou trois kilomètres à l’aller, sans compter le retour, pour s’en aller relever le courrier dans sa boite aux lettres. Et pas moins de trente pour promener son chien, matin, midi et soir autour du pâté de maison et de ses proches environs.
D’où des libertés prises avec ce régime, pourtant inclusif et bienveillant, l’ayant ramené direct à la case prison, le 7 février dernier. De son côté, sa chère épouse Isabelle tentait une nouvelle fois de se suicider – une habitude chez elle –, en tentant probablement d’avaler des torchons de cuisine ou en menaçant d’engloutir, cul sec, trois barquettes de Capitaine Igloo, deux tubes de mayonnaise et le reste de la bouteille de Fernet-Branca.
Être et avoir été ? Pas facile tous les jours et ce que c’est de nous autres… Car les Thénardier de Levallois-Perret étaient naguère autrement plus flambards, ayant emporté cette mairie de gauche à la hussarde en 1983, avec l’aide de gros bras se situant à la droite de la droite, avant de s’auto-désigner parrain et marraine de Nicolas Sarkozy, afin de mieux se hisser dans les couloirs du pouvoir. Notons qu’à cette intrusion, une autre dame un peu mieux née, mit fin : Carla Bruni. Il est vrai que ce couple plus que tapageur commençait à faire tâche, une fois le maire de Neuilly propulsé à l’Élysée…
Ne pouvant influencer le père, Balkany & Co mettent alors tout en œuvre pour se rattraper sur le fils, Jean, le propulsant au Conseil général des Hauts-de-Seine, essayant d’en faire un autre maire de Neuilly et allant même jusqu’à manœuvrer pour le faire nommer à la tête de l’prison (Établissement public pour l’aménagement de la Région de la Défense) ; soit l’un des plus prestigieux fromages de la République. Comme souvent avec Isabelle et Patrick, la ficelle est si grosse que, même avec le discret entregent de Nicolas Sarkozy, elle prend des allures de câble. Chou blanc, donc…
Entre-temps, le sémillant Patrick Balkany – celui qui dansait la zumba devant les caméras – histoire de fêter sa précédente sortie de prison pour état physique plus que dégradé –, n’aura jamais cessé de faire parler de lui. En 1996, il aurait exigé une fellation d’une conseillère municipale de Boulogne-Billancourt, sous la menace d’un revolver ; signe d’un homme en cruel manque d’affection. Avant de se vanter, quatre ans plus tard, dans ses mémoires, Une autre vérité, la mienne, d’avoir entretenu jadis une liaison avec Brigitte Bardot ; ce dont cette dernière ne garde pas le moindre souvenir. De deux choses l’une : si c’est faux c’est grotesque. Et si c’est vrai et que BB ne s’en souvient pas, cela laisserait à penser que ce fanfaron devant l’éternel puisse être le plus mauvais coup de Paris…
Mais tels sont les Balkany. Après, on est en droit de préférer les têtes de premiers de la classe d’écoles de commerce, marque de fabrique des élites macronistes. Ou aucune des deux, tant qu’à faire…
PS : À l’heure où ce texte allait être mis en ligne, cette nouvelle de dernier minute : le parquet suspendrait cette remise en liberté. Mais il est vrai qu’avec Patrick Balkany, on n’est jamais surpris…
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Ancien directeur du bi-mensuel Flash !, journaliste au site Boulevard Voltaire, collaborateur de revues (Éléments et Réfléchir & Agir), il est l’auteur d’une douzaine de livres, romans, documents historiques. Dernier livre paru : Les Grands Excentriques (Éd. Dualpha, préface d'Alain de Benoist).