Poutine, un commercial au service des intérêts américains
Bien davantage qu’un pacte militaire, l’OTAN, c’est d’abord un marché et un fantastique débouché pour doper l’économie Américaine.
« L’Union européenne ne doit pas se substituer à l’OTAN » et « ne doit pas fermer ses marchés de défense aux Américains » (Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN).
Il sera entendu : violant les accords Gorbatchev/Kohl et l’engagement de ne pas étendre le pacte atlantique après la dissolution du pacte de Varsovie, les États-Unis seront les instigateurs de cinq vagues d’expansion de l’OTAN : 1999 (Pologne, Tchéquie, Hongrie) ; 2004 (Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) ; 2009 (Albanie et Croatie) ; 2017 (Monténégro) et, en 2020, la Macédoine du Nord.
La guerre en Ukraine va donc justifier une nouvelle fois cette expansion et constituer une magnifique occasion pour surarmer l’Europe made in USA. En janvier 2022, Greg Hayes, PDG de Raytheon Technologies, se félicitait de la perspective d’un conflit en Europe de l’Est : « Nous y voyons des opportunités de ventes internationales… Les tensions en Europe de l’Est, les tensions en mer de Chine méridionale, toutes ces choses font pression sur certaines dépenses de défense là-bas. Je m’attends donc à ce que nous en tirions un certain profit. »
C’est chose faite : après le camouflet des sous-marins au marché pipé dès le début par les Australiens qui se contrefoutaient de sous-marins électriques, mais voulaient simplement faire baisser les prix des sous-marins nucléaires (les seuls dont ils voulaient se doter), ce ne sont pas le Rafale de Dassault que l’Allemagne a choisi, mais le Lockheed F-35, avion pourtant controversé et apparemment moins fiable. Dernière couleuvre à avaler, la mise au rebut prévisible de 117 000 fusils de la firme allemande Heckler & Koch commandés en septembre 2016 pour doter l’armée Française en remplacement des Famas, puisque la manufacture d’armes et cycle de Saint Étienne qui fabriquait ces armes a fermé en 2001. Pourquoi ? Parce que le Pentagone a décidé d’imposer une nouvelle munition de calibre 6,8 mm en remplacement du calibre standard de l’OTAN, jusqu’alors de 5,56 mm. Comme les membres de l’Otan doivent avoir du matériel interopérable il convient de se doter d’armes adaptées à ce nouveau calibre. Or qui les fabrique ? Sig Sauer, entreprise faussement suisse, un peu allemande, mais effectivement américaine et située en Virginie.
Si Raytheon Technologies, Lockheed Martin, Carlyle, et autres profiteurs de guerre en font un bizness, ce ne sont pas les seuls. Les céréaliers du Midwest vont se substituer à ceux de Russie et d’Ukraine. Quant au gaz, l’Union européenne en a commandé aux États-Unis 15 milliards de m3 issus du gaz de schiste, au grand dam de l’écologie.
Poutine a déclenché la guerre mais les Américains ont tout fait pour l’y pousser. Ils en perçoivent désormais les dividendes en espérant qu’elle durera. Au contraire de l’économie américaine qui tire des profits colossaux de cette guerre désirée, (813 milliards de dollars de l’administration Biden pour la sécurité nationale, budget hallucinant, trois fois plus que la Chine et dix fois plus que la Russie), l’Europe en subit l’impact économique et s’y enfonce au nom de la solidarité européenne et au détriment de son indépendance pour le plus grand bénéfice des États Unis. Autre conséquence : le dollar en sort renforcé, bras armé au service de l’extraterritorialité du droit américain puisqu’un juge américain peut tirer prétexte de son utilisation pour engager des poursuites au motif du lien de rattachement direct aux États-Unis. Souvenons-nous des sanctions de BNP Paribas en 2014 qui avait dû payer près de 9 milliards de dollars d’amendes pour avoir violé les embargos américains.
Il reste aujourd’hui la Suisse, le Liechtenstein, la Moldavie, l’Autriche, la Suède, la Finlande, l’Irlande, et Malte qui ne sont pas encore totalement convaincus des bienfaits de l’OTAN. Mais prenez garde : la menace est là !
Sources :
https://www.nytimes.com/2022/04/14/world/europe/european-union-oil-embargo-russia-ukraine.html
Dossiers déclassifiés publiés par le National Security Archive, Svetlana Savranskaya & Tom Blanton, 12-12-2017
https://www.quora.com/Is-SIG-Sauer-American-or-German
Scheer Post, William D. Hartung et Julia Gledhill / TomDispatch, 18-04-2022
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez au 06 77 60 24 99