Mouvements de troupes dans l’est de l’Ukraine : fantasmes ou réalité ?
Le 14 avril, le représentant américain auprès de l’OSCE assurait lors d’une réunion spéciale convoquée pour parler des tensions entre l’Ukraine et la Russie : « Depuis des mois, la Russie a tissé des fantasmes sur les prétendus préparatifs militaires de l’Ukraine pour expulser les forces sous leadership russe de la région de Donbass, dans l’est de l’Ukraine. (…) Malgré les efforts de la Russie pour nous convaincre que ces allégations ont une once de vérité, il n’y a aucune preuve que Kiev prépare une opération militaire de grande envergure. Nous en sommes moins sûrs en ce qui concerne Moscou. »
Mardi, le président américain Joe Biden s’entretenait au téléphone avec son homologue russe Vladimir Poutine pour parler, entre autres, de l’Ukraine, tandis qu’Antony Blinken et Lloyd Austin, respectivement secrétaire d’Etat et secrétaire à la Défense des Etats-Unis, arrivaient en Europe pour des discussions avec leurs partenaires de l’OTAN. Lundi, les ministres des Affaires étrangères du G7 appelaient la Russie à cesser ses provocations et à engager une désescalade aux frontières de l’Ukraine. Le 9 avril, le secrétaire d’État américain et les ministres des Affaires étrangères allemand et français avaient déjà demandé à la Russie de cesser ses concentrations de troupes.
Dans l’est de l’Ukraine, les incidents se multiplient entre les forces des républiques populaires séparatistes de Donetsk et de Lougansk, soutenues par la Russie, et l’armée ukrainienne. Depuis le début de l’année, le cessez-le-feu qui était en place depuis juillet 2020 est de moins en moins respecté. Quant aux accords de Minsk qui devaient mettre fin au conflit, leur application reste gelée. Face aux accusations russes, l’Ukraine a répété vendredi dernier qu’elle excluait toute idée d’offensive militaire contre les républiques séparatistes. En revanche, depuis la fin du mois de mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky alerte les Occidentaux sur la présence de 40 000 soldats russes à la frontière entre la Russie et le Donbass ukrainien, dont le territoire est occupé par les républiques séparatistes pro-russes, et autant en Crimée.
Côté russe, on explique que les mouvements de troupes récents sont une réponse aux manœuvres Defender 2021 de l’OTAN. Ces manœuvres qui dureront d’avril à juin concerneront un total de 28 000 soldats de 27 pays.
La semaine dernière, le président ukrainien tenait des discussions avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg et des exercices conjoints OTAN-Ukraine étaient annoncés qui devraient impliquer un millier de soldats environ. Ces exercices sont présentés par l’OTAN comme étant de routine puisqu’ils ont lieu chaque année. Cette année, ils se déroulent toutefois dans un contexte de regain de tension et de tournant apparent dans la politique du président ukrainien, après la décision prise en février par son Conseil de la sécurité nationale et de la défense d’appliquer des sanctions contre des entités et des personnes considérées comme étant pro-russes ou liées à la Russie, parmi lesquelles un des leaders d’un parti ukrainien pro-russe, l’oligarque Victor Medvedtchouk.
Alors que Zelensky avait été élu en promettant de conduire rapidement à la paix dans l’est du pays, son tournant et sa volonté désormais affirmée de rejoindre un jour l’OTAN peuvent être lus comme un constat d’échec ou comme une tentative pour inverser la chute de sa propre cote de popularité et de celle de son parti « Serviteur du peuple ». Le président ukrainien devait rendre visite à son homologue français Emmanuel Macron ce vendredi à l’Elysée, la France étant depuis plusieurs années engagée avec l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine dans un dialogue quadripartie appelé « format Normandie ».
Chose intéressante, dans ses analyses publiées cette semaine, le centre polonais des études orientales (OSW), spécialiste des républiques de l’ancienne URSS que l’on ne saurait soupçonner d’être pro-russe, relativise fortement les allégations concernant la concentration de nouvelles troupes russes près de la frontière ukrainienne.
Article publié dans les colonnes du quotidien Présent.
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