par Claude Haenggli.
À l’occasion de Pâques, Christophe Blocher, qui depuis plusieurs semaines ne parlait plus aux journalistes, a de nouveau accordé un entretien à la Weltwoche. Comme toujours, il n’a pas mâché ses mots et il a entre autres désigné nommément ceux qui veulent soumettre la Suisse à l’Union européenne. Son message général reste toutefois optimiste, que ce soit sur ce sujet, sur l’hystérie climatique ou sur le futur de l’UDC. Nous reprenons ici quelques-unes de ses déclarations.(cliquez ici).
Traduction (Claude Haenggli) :
La Neue Zürcher Zeitung est actuellement le porte-parole de ceux qui refusent à la Suisse le droit de se gouverner elle-même. Au cœur de ceux-ci, on trouve le Credit Suisse et son entourage. Son ancien président, Walter Kielholz, veut que la Suisse adhère à l’Union européenne. C’est pourquoi ces gens réclament un traité de soumission, quel qu’en soit le contenu. Par exemple, l’Union européenne n’accepte pas que nos banques aillent chercher des clients depuis la Suisse chez ses membres. Les banques croient que cela pourrait changer avec l’accord-cadre. Ce n’est pourtant qu’une broutille. Et c’est pour cela que les citoyens suisses devraient renoncer à leur liberté ? L’industrie se rend au moins lentement compte que cet accord ne peut pas être signé. Beaucoup de chefs d’entreprise ont commencé à le lire. Ils me disent qu’on ne devrait jamais signer un tel document. Les citoyens suisses n’auraient plus le libre pouvoir de décision sur notre politique fiscale, sociale et étrangère, ainsi que sur bien d’autres choses.
Les organisations faîtières de l’économie sont dominées par les grandes sociétés, qui ont des intérêts particuliers à l’étranger. Et par des gens ayant partie liée avec l’État. Dans le comité restreint d’Economiesuisse, on trouve Hans-Ueli Loosli, le président de Swisscom et de Coop. Des grands de la distribution comme Coop sont évidemment pour des frontières ouvertes, qui leur permettent d’importer à bon marché. Monika Rühl, la directrice d’Economiesuisse, vient directement de l’administration fédérale. Peter Grünenfelder, le directeur d’Avenir Suisse, est un ancien chancelier d’État. Tous des gens intègres, mais ne venant pas de l’économie. Depuis le temps où j’ai été conseiller fédéral, je sais que toute l’administration veut adhérer à l’Union européenne, et même à l’OTAN, cela va du département des affaires étrangères à celui de la défense.
En ce qui concerne le débat sur le climat, l’UDC a toujours été pour de l’air pur, de l’eau propre et un sol sain. Mais c’est insupportable et quasiment dictatorial de vouloir imposer des réglementations, des impôts, des charges, des taxes, des interdictions et des mises sous tutelle représentant de lourds fardeaux pour les gens, tout en étant pratiquement sans effet sur le climat. Nous devons plutôt demander aux citoyens s’ils sont d’accord de payer 20% de plus pour l’essence ? 1400 Francs de plus pour le chauffage? renoncer aux voyages? ne plus manger de viande? Et aux interventionnistes : que signifient ces mesures pour les pendulaires ? pour les employés de l’économie privée ? pour nos zones d’habitation et nos régions périphériques? pour les paysans ? l’artisanat ? la classe moyenne ? Les gens doivent payer leurs factures à la fin de chaque mois. Maintenant, pas en 2050.