23 mars 2019

L’inculture de Valérie Plante

Par Rémi Tremblay

La mairesse de Montréal Valérie Plante fait partie des personnages qui reviennent trop souvent dans l’actualité et rarement pour de bonnes raisons. Une fois de plus cette semaine, celle qui se voit à la tête d’un petit état cosmopolite indépendant du reste du Québec et qui refuse d’afficher le fleurdelisé, a défrayé les manchettes.

Quelques mois après avoir dit qu’elle refuserait d’appliquer une éventuelle loi sur la laïcité qui obligerait les fonctionnaires, policiers et pompiers à ne pas porter de signes religieux, celle-ci revient dans l’actualité, car elle veut retirer les deux crucifix de l’hôtel de ville pour les envoyer dans une vitrine de musée. Hier elle défendait le droit de porter la kippa ou le hidjab à l’hôtel de ville, aujourd’hui elle combat le seul symbole catholique qui reste, soit le crucifix.

Bien que les fêtes du 375e anniversaire de Montréal aient été célébrées il y a à peine deux ans, Plante, qui porte très mal ce nom qui sous-tend des racines, semble totalement méconnaître l’histoire de la ville qu’elle administre. Se rappelle-t-elle que cette ville au milieu d’un territoire hostile fut d’abord et avant tout un projet missionnaire catholique et qu’avant de prendre le nom de Montréal la ville s’appelait Ville-Marie en honneur de la Vierge Marie ?

Non, elle ne le sait pas et n’en a cure. Si elle célèbre les cultures des autres, Plante, symptomatique de cette caste bobo qui réside dans les beaux quartiers de Montréal, se fait un devoir de ne pas en avoir une à elle. Elle incarne la citoyenne « post-nationale » de par son absence d’identité propre, toujours prête à saluer celle des autres.

Elle n’est ni contre la laïcité, ni contre la religion, elle est simplement contre les symboles catholiques. Pour elle le catholicisme, contrairement à l’Islam et au Judaïsme, représente l’obscurantisme. Et elle croit ardemment à ce genre de non-sens. Pas étonnant qu’elle ânonne sans vergogne que Montréal est « un territoire mohawk non cédé », une phrase qui fait sourire les historiens et quiconque a déjà ouvert un livre d’histoire. Certes, par honnêteté il faut admettre que ce n’est pas elle qui a inventé ce slogan, il était scandé depuis quelques années par la frange d’extrême gauche la plus radicale et marginale.

Le retrait du crucifix a eu un effet boule de neige et le débat a été lancé dans diverses municipalités du Québec. Au nom du vivre-ensemble, les Québécois ne devraient-ils pas abandonner leur patrimoine et leur histoire ? Certains pensent que oui ; c’est le prix à payer pour pouvoir accueillir ceux venus des quatre coins du monde venus pour nous enrichir. Qu’ils amènent leur culture, nous effacerons la nôtre pour être certains de ne pas les importuner avec. Certains ajoutent – visiblement ils n’ont de la France qu’une conception lointaine – que nous devrions faire comme la France et jeter aux poubelles notre patrimoine, ce qui forcera les Musulmans à se dévoiler. S’effacer au nom de la lutte contre l’islamisation. Voilà une idée pour le moins novatrice.

Ajoutons en guise de conclusion que cette même semaine, alors que Plante annonçait le retrait du très oppressif crucifix, le père Grou se faisait poignarder à l’oratoire Saint-Joseph alors qu’il célébrait la messe devant une poignée de fidèles.

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