Le turc officiellement 25e langue officielle de l’Union européenne
Les discussions sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne s’éternisent, voire même battaient de l’aile avec les événements actuels au Moyen-Orient ; l’attitude pour le moins ambigüe du Premier ministre Erdogan via-à-vis de l’État islamique – à tel point qu’on ne sait plus vraiment s’il combat celui-ci ou lui apporte en réalité une bienveillante neutralité – redonnaient quelques espoirs à tous ceux qui refusent cette entrée au motif de bon sens que ce pays n’est ni géographiquement, ni historiquement, ni religieusement, un État européen…
Las ! Un pas important vers son entrée en Union européenne vient d’être franchi sans que les médias institutionnels n’aient crû bon de trop le faire savoir : à l’initiative du président chypriote Nicos Anastasiades, le Parlement européen a accepté par 375 voix contre 133 d’ajouter le turc aux 24 langues officielles de l’Union européenne… au motif que cela faciliterait les efforts en faveur de la réunification de l’île !
Quelques réactions irritées ont tout de même eu lieues… David Davis, partisan du Brexit et ancien parlementaire de l’opposition en charge de l’Intérieur, a fustigé cette initiative, acceptée par la présidence néerlandaise de l’Union : « En appuyant l’adhésion de la Turquie – un pays aux frontières poreuses avec l’Irak, l’Iran et la Syrie – l’UE n’aide pas vraiment à la sécurité de la Grande-Bretagne. »
Outre que cette décision va gonfler de 31 millions d’euros le budget annuel de l’UE, « c’est la première fois qu’une langue autre que celles des États membres accède au statut de langue officielle de l’UE » fait remarquer avec justesse le site helvétique Les Observateurs.
En France, c’est ce qu’on appelle entrer un pied par la fenêtre, pendant qu’on continue de frapper à la porte encore close… mais sans doute plus pour longtemps !
(Source : article paru dans le quotidien Présent du 19 avril 2016).