10 septembre 2018

Sus aux dissidents

Par Rémi Tremblay

 

 

C’est bien connu, dans les dictatures, c’est le règne du parti unique. Des élections où seul un parti peut se présenter viendront donner un vernis démocratique à l’exercice du Pouvoir. Dans les démocraties, ce sont plusieurs partis qui s’affrontent, mais dans bien des cas, il ne s’agit que d’une illusion, les différents partis présentant des programmes semblables, voire interchangeables.

Lorsque quelqu’un sort de la ligne de Parti, il se voit expulser. Ainsi, on préserve l’illusion et on s’assure que tout le monde dit sensiblement la même chose, peu importe son étiquette partisane.

Au Québec, on en a récemment eu la preuve : deux candidats, presque trois, ont été expulsés du Parti québécois pour avoir osé faire des commentaires politiquement incorrects sur l’Islam. Ironiquement, plusieurs candidats soupçonnés de corruption ou de conflits d’intérêts n’ont quant à eux pas eu à s’inquiéter : ils ont bien leur place dans le grand jeu politique. Ce qui n’est pas le cas de ceux qui remettent en cause le beau narratif du vivre-ensemble harmonieux.

Dans l’échelle officielle des valeurs, l’intégrité n’est pas aussi importante que l’adhésion à la pensée unique.

La première candidate à devoir renoncer à se présenter fut Muguette Paillé. En mai dernier, celle qui devait représenter le parti souverainiste aux élections de l’automne avait dû retirer sa candidature après qu’un site lié à la mouvance anti-fa a publié des commentaires que Mme Paillé avait aimés sur les réseaux sociaux. Bien connue en Mauricie, la femme, une populiste dans laquelle se reconnaissent de nombreux de ses concitoyens, avait dû abandonner son combat politique pour quelques « like » ! Plutôt que de défendre sa candidate, le Parti québécois avait honteusement montré la porte à la dame.

Plus récemment, suite à des révélations du même site antifasciste, le Parti québécois a expulsé son candidat des Bois-Francs Pierre Marcotte. Dans ce cas-ci, le cas est grave, « dégoûtant » selon le chef péquiste Jean-François Lisée, M. Marcotte aurait lui-même écrit sur les réseaux sociaux des commentaires sur l’Islam il y a quelques années, notamment que « L’islam est dangereux. Point. Il faut interdire cette religion comme on interdit les pitbulls ».

La série noire s’est arrêtée à Michelle Blanc, qui, bien qu’ayant elle aussi dénoncé certaines dérives de l’Islam, n’a pas été expulsée. On peut fort bien imaginer que c’est parce qu’elle possède un atout de taille : Michelle Blanc est une transsexuelle et donc, fait automatiquement partie du camp du bien.

Le leader syndical Bernard « Rambo » Gauthier a, à raison, dénoncé ces expulsions déclarant que « TOUS les partis politiques à l’Assemblée nationale présentement sont une menace pour notre nation et notre territoire ».

Il est vrai que tous les partis professent un même amour de la diversité et du vivre-ensemble. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, les partis québécois parlent d’une seule et même voix.

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