22 juin 2018

Une sacrée Macédoine

Par Euro Libertes

par Francoise Monestier.

Les mafieux albanais, les anciens titistes et tous les musulmans de la région doivent rire à gorge déployée : ils ont gagné la première manche du combat macédonien en obtenant qu’Alexis Tsipras mette un genou à terre et accepte, après avoir juré ses grands dieux que jamais Skopje ne gagnerait la bataille du nom, que la FYROM, ancienne République fédérative socialiste de Yougoslavie, devienne la République de Macédoine du Nord. Même enthousiasme, à coup sûr, chez les Albanais qui viennent en tête des demandeurs d’asile forçant la porte de la maison France (alors que leur pays est officiellement en paix) et qui, constituant plus du quart de la population de la république de Skopje, reçoivent un soutien constant de Tirana mais aussi de leurs frères kosovars, tant en combattants qu’en fournitures d’armes.

L’ombre du Kosovo musulman

En mai 2015 à Kumanovo, une ville proche des frontières du Kosovo et de la Serbie, un groupe de rebelles albanais avait tué huit policiers de Skopje lors d’affrontements interethniques menés par ces indépendantistes musulmans qui ont perdu dix des leurs, enterrés comme des héros au Kosovo voisin. Aujourd’hui, ces mêmes groupes revendiquent que la langue albanaise soit reconnue comme la deuxième du pays et multiplient les provocations de toutes sortes. Autant dire qu’ils voient d’un bon œil l’accord signé par Athènes et Skopje le 17 juin, puisque la FYROM sera bientôt partie intégrante de l’Europe et rejoindra dans quelques semaines l’Alliance atlantique. Tout ce beau monde va donc se précipiter très rapidement en Grèce avant de prendre la route de notre pays sachant qu’ils ne sont pas les bienvenus en Italie et en Allemagne. Le Kosovo et l’Albanie, quant à eux, sont les prochains sur la liste, alors que Belgrade attend toujours. Peu importe donc que la décision finale soit ratifiée, in fine, par un référendum automnal en Grèce – on sait d’expérience ici que les résultats des référendums restent souvent lettre morte – et que le Parlement de Skopje donne son accord. Les eurocrates, Washington, l’Otan et les réseaux Soros ont d’ores et déjà gagné leur pari. Quant à Tsipras, il a mangé son chapeau mais il a réussi à sauver sa tête puisque la motion de censure déposée par la droite a été repoussée par la Vouli grecque.

Une mortelle erreur

Le quotidien yougoslave Nova Makedonija se félicite que son pays soit parvenu à une « solution historique ». En effet, il récupère son nom de « république de Macédoine » perdu depuis l’indépendance de la Yougoslavie en 1991 et peut donc à nouveau utiliser ce vocable – ô combien symbolique – pour la nationalité et la langue. Tous ceux qui ont en mémoire l’âpreté des deux guerres balkaniques de 1912 et 1913 et les renversements d’alliances entre pays européens à l’époque savent que ces combats avaient pour but principal de libérer ces pays du joug ottoman. Il n’est que de se rappeler les reportages d’Albert Londres et son livre sur les comitadjis, indépendantistes macédoniens qui avaient mis la Grèce à feu et à sang et notamment la ville de Salonique, pour savoir que la Grèce a payé au prix fort les combats macédoniens. Comme l’a dit avec juste raison Antonis Samaras, ancien Premier ministre grec qui a toujours ferraillé contre Skopje, « vous avez reconnu une aberration qui ne stabilisera pas la zone, elle la minera ». Certes, l’opposition nationaliste de Skopje aurait souhaité récupérer l’intégralité du mot Macédoine, mais le ver est dans le fruit.

Depuis des années, Bruxelles inonde la FYROM d’euros sonnants et trébuchants. L’autoroute principale est flambant neuve, payée avec nos sous, et l’Europe finance également l’agriculture du pays et notamment des grands domaines vinicoles qui produisent d’ailleurs d’excellents crus.

Athènes grand perdant

Ce voisin gênant n’a jamais cessé de vouloir récupérer l’héritage symbolique d’Alexandre ; c’est ainsi qu’il a affublé sa capitale, pratiquement détruite par les tremblements de terre de 1963 puis de 1991, de monuments à sa gloire, et baptisé son aéroport et son autoroute principale du nom de celui qui a conquis l’Asie. Aujourd’hui pour faire passer la pilule et endormir les dirigeants d’Athènes, Zoran Zaev, jeune Premier ministre social-démocrate de Skopje a accepté de débaptiser l’aéroport et d’appeler « route de l’amitié » la fameuse autoroute frontalière de la Grèce. Mais les autorités n’ont pas renoncé à la propagande macédonienne exercée sur les minorités slavo-macédoniennes vivant en Grèce et la Constitution du pays revendique toujours l’héritage d’Alexandre. Quant à Moscou, il soutient les revendications identitaires de la Macédoine qui, par ailleurs, bénéficie de l’appui d’Ankara, tout heureux de pouvoir contribuer à l’affaiblissement de la Grèce à laquelle il ne pardonne pas de soutenir et d’accueillir des opposants déterminés au sultan Erdogan.

L’héritage grec volé

Cette revendication de l’héritage d’Alexandre est d’autant plus scandaleuse qu’Alexandre et son père Philippe de Macédoine étaient de culture et de langue grecque – Aristote fut le précepteur du futur empereur – et constituent le tronc principal de l’hellénisme et de l’histoire de la Grèce, comme peuvent en témoigner les sites de Vergina et de Pella. Et ce n’est pas un hasard si les voisins slaves d’Athènes ont pris le soleil de Vergina, symbole de Philippe de Macédoine, comme drapeau de leur pays. D’origine slave ou bulgare, ils se revendiquent d’un hellénisme dont ils ne peuvent prétendre être les héritiers tant d’un point de vue linguistique qu’historique et racial.

La menace musulmane

Mais le pire est ailleurs. La république de Skopje comporte un grand nombre de musulmans d’origine albanaise ou kosovare, sans oublier l’importante communauté turque, qui pratiquent tous un islam rigoureux et ne peuvent que se réjouir d’une ouverture des frontières vers l’Europe. Et surtout vers la Thrace grecque déjà affaiblie par une forte communauté musulmane sous la coupe d’Ankara. En réalité, tout cela relève d’une grande hypocrisie de la part de Tsipras. A moins qu’il n’ait été obligé de lâcher du lest par Bruxelles. Mais certains Grecs comme le philosophe Apostolos Doxiadis l’accusent carrément de trahison : « Tsipras ne sera jamais Churchill. Il est Tsipras et c’est tout. Il a donné l’identité et la langue macédoniennes à nos voisins et est ainsi l’auteur d’un crime historique contre nos racines. »

Une analyse qui rejoint celle du mouvement identitaire Aube dorée qui sait combien un tel revirement est comparable à celui d’un De Gaulle au moment de l’Algérie française. Les Grecs attachés à leurs racines ne peuvent, bien sûr, pas oublier tout ce que leur civilisation doit à Philippe de Macédoine et à son illustre fils. Ils savent aussi le rôle délétère que jouèrent les partisans titistes pendant la guerre civile qui mit le pays à feu et à sang. Et c’est précisément à proximité des maquis rouges les plus sanglants des Balkans, près du village de Psaradès, que Grecs et Yougoslaves ont eu le mauvais goût de signer leur funeste accord.

Article paru dans le colonnes du quotidien Présent.

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