Via Mayotte, 50 000 migrants étrangers pour La Réunion et l’Europe ?
par Francis Bergeron.
La petite île française de Mayotte est submergée par une migration économique d’une ampleur sans précédent. Un glissement de terrain survenu le 10 janvier en a fait prendre conscience au-delà des Mahorais eux-mêmes. Ce jour-là, une mère et ses quatre enfants, qui vivaient dans un bidonville du nord de l’île, ont trouvé la mort dans des conditions atroces, emportés par une coulée de boue. On savait que la population clandestine est considérable, à Mayotte, île accessible, au prix de mille dangers, d’ailleurs, par des bateaux venus d’Afrique, de Madagascar, mais surtout des îles comoriennes (celles qui avaient refusé de rester rattachées à la France lors du référendum de 1974).
Mais ce que révèle le drame du bidonville de Koungou, et ce que laissait déjà entendre la montée vertigineuse de la criminalité locale, c’est que 50 % des actuels habitants de l’île sont des migrants clandestins. Oui, vous avez bien lu : 50 % ! L’île compterait 250 000 à 300 000 habitants. Elle connaît la plus forte croissance démographique de tous les territoires français, car elle constitue une porte d’entrée impossible à fermer. 100 000 à 150 000 de ses habitants pourraient donc être des clandestins. Il en arrive près d’une dizaine de milliers supplémentaires chaque année.
Des photos cachées
Les Mahorais manifestent en masse contre l’immigration. Le grand remplacement, ils le vivent en direct, au quotidien, et ils n’en peuvent plus. Personne, ici, n’oserait écrire que ces manifestations sont racistes ou traduisent une lepénisation des esprits. En effet, ceux qui manifestent ne sont ni « d’infâmes colons blancs », ni des métropolitains de passage sur l’île. Ce sont les Mahorais de souche, qui ne supportent plus l’insécurité, l’insalubrité et la montée inexorable du chômage que provoque cet afflux massif de migrants. En novembre dernier, comme régulièrement ces dernières années, les autochtones de ce 101e département français avaient bloqué les services de l’immigration, demandant un « moratoire », c’est-à-dire qu’il soit mis un terme à l’accueil provisoire systématique des migrants, accueil qui, en fait, se prolonge indéfiniment. La préfecture ne leur avait donné aucun espoir : « On applique la loi : un étranger en situation irrégulière a le droit de demander un titre de séjour (…). Nous sommes dans un état de droit. »
Mais les photos de ces manifestations de masse anti-immigration, vous ne les avez pas vues dans les médias métropolitains, sans doute « pour ne pas faire le jeu du Front national ». Car ces manifestants, qui brandissent le drapeau français, sont tous noirs de peau.
Aussi le collectif des associations de Mayotte modifie-t-il aujourd’hui ses arguments : puisque l’état de droit oblige à accueillir cette population migrante massive, et puisque cette population vit à Mayotte dans des conditions risquées, comme l’a encore montré la mort de cette mère de famille et de ses enfants, pourquoi ne pas en envoyer 50 000 vers l’île de la Réunion, voire en Europe ? Mais évidemment, conclut le collectif des associations de Mayotte, il serait beaucoup plus simple et logique d’empêcher « la traversée de gens qui risquent leur vie ». Cette prétendue impossibilité de la part d’un pays qui est pourtant la cinquième puissance au monde semble prouver que, si le problème est à Mayotte, la solution, elle, est à Paris.
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
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