12 avril 2019

Les « nouveaux philosophes »

Par Henri Feng

À travers sa première apparition au « Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro » (dimanche 24 mars), Raphaël Glucksmann a fait officiellement son entrée dans l’arène médiatico-politique en tant que tête de liste PS (liste commune avec Place Publique, son propre mouvement) pour les prochaines élections européennes (cliquez ici).

Celui qui fut seulement le fils de son père, André Glucksmann – intellectuel dont la trajectoire idéologique brilla par sa cohérence, de Mao à Sarkozy –, entend se faire un prénom face à François-Xavier Bellamy – tête de liste LR – et Emmanuel Macron. Le peuple français voit bel et bien l’émergence d’une nouvelle génération d’intellectuels qui ne veulent plus se contenter de commenter l’actualité : l’élève de « Glucks » senior, l’ancien animateur de Sens commun, mais aussi le disciple de Paul Ricœur. Une génération qui n’est pas là par hasard.

L’adjoint au maire de Versailles (depuis 2008) est aussi l’espoir de la droite libérale-conservatrice, le Président Macron un authentique philosophe-roi (depuis le 14 mai 2017) et le nouveau Glucksmann le compagnon de la journaliste politique Léa Salamé (depuis 2015). Quoi qu’il en soit, ils ne restent que les produits de leur époque, l’ère du spectacle hypernumérisé. Lorsque le spectacle n’était que cathodique, Glucksmann père et Bernard-Henri Lévy s’étaient autoproclamés « nouveaux philosophes » (dès leur participation à l’émission « Apostrophes » de Bernard Pivot, du 27 mai 1977). Ces Messieurs Grasset, issus de mai 1968, avaient parfaitement compris que les images et les sons seraient plus efficaces, aux yeux des masses, que les mots et les essais. De toute façon, la crise de l’édition devait créer ses abominations.

BHL en compagnie d'André Glucksmann à Paris le 23 mai 1994

BHL en compagnie d’André Glucksmann à Paris le 23 mai 1994.

Ces « nouveaux philosophes » étaient plutôt fiers d’être des sophistes. Depuis, les tablettes ont écarté les textes et l’économique a dilué le politique. « Je crains le jour où la technologie dépassera l’homme. Le monde aura une génération d’idiots », avait déclaré Albert Einstein. Car, quand les citoyens ne discernent plus le vrai du faux, ceux-ci sont d’autant plus prompts à se laisser séduire par des postures réduites à des impostures. Et comme il est pathétique de vouloir le pouvoir là où il n’y en a plus. Ainsi, de l’école à l’université, ces mêmes « philosophes » n’ont plus que des postes à partager. Parce que le goût de l’éloquence a effacé toute tendance pour les essences. Mais que dire du goût pour l’indignation sélective ? Contre les Serbes hier, et contre les Russes aujourd’hui. Dans tous les cas, ces idiots futiles font le lit des trafics des salafisto-caïds, de l’Europe de l’Est jusqu’en France.

Platon – à qui nous devons l’idée de philosophe-roi ainsi que celle d’une caverne dirigée par les sophistes – avait donné une consigne très claire en la matière : « Il faut aller à la vérité avec toute son âme ». La première mission assignée au philosophe n’est-elle pas de dissiper les écrans de fumée ? En l’occurrence, Bellamy, Macron et Glucksmann sont soumis à la philosophie de l’homme, et non à celle de l’être en tant qu’être. L’homme est, en effet, l’épicentre de toutes les valeurs depuis le XVIIIe siècle. Aucun de ces trois-là n’est, donc, à même de sortir de l’ornière équationnelle « humanisme = scientisme », autrement dit, « qualité = quantité ».

À l’évidence, l’homme moderne n’est plus qu’un animal comptable. Telle est la tragédie d’une génération pour qui la quantité doit annihiler la qualité. Ou telle est la comédie qui fait primer le paraître sur l’être, voire l’avoir sur le savoir. Alors, pourquoi se montrer quand il n’y a plus rien à démontrer ?

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