16 juillet 2019

L’impérialisme polonais

Par Georges Feltin-Tracol

Pris par des crises fréquentes de complotisme, l’Occident médiatico-politique voit l’ombre du Kremlin dans tous les événements qui lui seraient défavorables. Cette attitude paranoïaque cache le rôle sournois du gouvernement polonais.

Des législatives se dérouleront à l’automne prochain. Il est probable que les électeurs reconduiront la majorité actuelle, Droit et Justice (PiS), de Jaroslaw Kaczynski. Grâce à une efficace politique nataliste et sociale, les couches populaires et moyennes des petites villes et des campagnes retrouvent leur dignité et forment un solide socle électoral pour le PiS. Si l’actuel gouvernement de Varsovie mène une politique sociale exemplaire, son action diplomatique est en revanche plus que critiquable !

À la fois hostile à l’Allemagne et à la Russie, ne pardonnant pas à la France d’avoir « lâché » la République polonaise en 1939 et oubliant que la Pologne du colonel Beck s’empara, le 2 octobre 1938, du territoire tchécoslovaque de Teschen avec l’accord de Berlin, le PiS agit en auxiliaire zélé de l’atlantisme, de Donald Trump et des faucons néo-conservateurs. L’installation d’une base militaire étatsunienne est prévue non loin des frontières russes et bélarussiennes. En contrepartie, le 45e président des États-Unis en campagne pour sa réélection bénéficie du soutien de la puissante communauté américano-polonaise.

Par ailleurs, forte de ses 38 millions d’habitants, la Pologne, nostalgique de la République des Deux-Nations fondée en 1569 par l’union à Lublin du Royaume de Pologne et du Grand-Duché de Lituanie, cherche à redevenir la principale puissance de l’Europe centrale et à regagner une influence certaine des rives de la Baltique aux rivages de la Mer Noire, des frontières de la Russie aux Carpates. Varsovie s’intéresse au sort des Pays baltes, du Bélarus et de l’Ukraine. Alors que des centaines de milliers de Polonais s’expatrient chaque année vers l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Autriche, la Pologne a accueilli des milliers de réfugiés ukrainiens, d’où son refus d’accepter des immigrés extra-européens. Droit et Justice œuvre à la reconstruction d’un bloc « polonocentré » autour du Groupe de Visegrad… Cette volonté hégémonique indispose bien sûr son voisinage.

La Diète adopta l’année dernière une loi qui dénonçait les « massacres » de Polonais en Galicie par les nationalistes ukrainiens. Elle condamnait aussi la haute figure de Stepan Bandera. Ce vote mécontenta le gouvernement pro-occidental de Kiev pour qui Bandera est un héros national et non pas un criminel de guerre. Une autre loi mémorielle indigna Tel-Aviv. Favorable à l’État d’Israël, le PiS veut que la justice sanctionne toute étude historique qui imputerait une quelconque participation de Polonais aux persécutions antisémites pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les intentions impérialistes sous-jacentes de la Pologne contrecarrent toute réalisation grande-continentale tangible autour d’un noyau géopolitique informel Madrid – Rome – Paris – Berlin – Moscou. Droit et Justice écarte aussi toute autre réponse nationale différente de la sienne. Lors de sa première expérience gouvernementale entre 2005 et 2007, le PiS parvint à éliminer ses alliés gouvernementaux de la Ligue des familles polonaises et du mouvement populiste politico-syndical agricole Samoobrona dont le président-fondateur, Andrzej Lepper, se suicida en 2011. Aujourd’hui, il assèche le parti protestataire Kukiz’15 et les diverses formations nationalistes radicales. Au Parlement européen, les 27 élus du PiS ne siègent pas dans le même groupe que les élus du RN et de l’AfD bien trop russophiles selon eux.

Varsovie a enfin récemment interdit l’accès dans tout l’Espace Schengen à l’essayiste dissident étatsunien Jared Taylor dont les propos indisposent certainement la bande de Kaczynski. Par cette décision honteuse, le gouvernement polonais démontre que sa ligne souverainiste est aussi chauvine et cosmopolite. La Pologne du PiS pose donc un vrai problème politique aux Libres-Européens.

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