2 mai 2016

Touchez pas au grisbi, « Nazis » !

Par Philippe Randa

 

Le Parlement européen est en émoi… Enfin, certains sévères garde-chiourmes autoproclamés défenseurs de la moralité citoyenne, soit en l’occurrence, du bon usage de l’argent des contribuables européens à leur seul profit !

Un regroupement de formations politiques cataloguées comme « extrémistes » par les médias aura lieu le 28 mai prochain à Stockholm. Il s’agit de membres de l’Alliance pour la paix et la liberté (APF), qui regroupe entre autres le Parti national-démocrate allemand (NPD), l’Aube dorée grecque, des anciens du Svenskarnas Parti suédois ou encore le British Unity britannique, scission du British National Party… et quelques soutiens français ou italiens, notamment Roberto Fiore de Forza Nuova (à droite) et actuel président de l’Alliance pour la paix et la liberté.

Cette réunion serait sans doute passée quasi-inaperçue, ou pour le moins n’aurait déclenché que des commentaires marginaux (sauf en cas d’absence d’événements majeurs, il faut bien remplir les temps d’antenne ou les colonnes des journaux), si elle n’allait être en bonne partie financée par de l’argent provenant de fonds du parlement européen ! Et ce, dans la plus grande légalité !

À travers la fondation Europa Terra Nostra, l’APF a en effet obtenu 400 000 euros et 197 625 euros pour l’organisation de sa conférence.

« Constitués en association de droit italien et en « parti européen » – ce qui suppose notamment d’avoir des élus régionaux ou nationaux dans sept États membres au moins, ou d’avoir obtenu 3 % lors des dernières élections européennes dans sept États –, les partis de l’APF ont ensuite visiblement berné les services du Parlement », écrit, visiblement indigné, le quotidien français Le Monde.

« Berné » ? On ne voit pas en quoi… sauf à en croire le même quotidien qui explique que « pour décrocher cette subvention non négligeable, ces formations ont bénéficié de l’indolence de la commission du budget de l’Assemblée, qui ne vérifie apparemment pas dans le détail les demandes. Si les demandeurs sont priés de respecter les valeurs européennes, ils peuvent apparemment se contenter, comme l’a fait l’APF, de mentionner dans leur charte que lesdites valeurs sont la démocratie ou le respect des droits de l’homme, sans indiquer qu’ils y sont attachés… »

Et pourquoi ne le seraient-ils pas ? Et que font ou que prouvent de plus les autres formations politiques représentées ou non au Parlement européen ?

Un procès d’intention, donc… et rien d’autres !

Quant à la réaction du président du Parlement Martin Schulz qui jure de « faire toute la lumière » sur ce dossier, elle fait assez grotesquement penser à cette scène mythique du films Les Tontons flingueurs, quand Francis Blanche, en compagnie de Lino Ventura, Bernard Blier et Jean Lefèvre, empêche une demoiselle très alcoolisée, de ramasser à pleines mains une masse de billets éparpillés sur la table en s’exclamant, quasiment au bord de l’apoplexie : « Touche pas au grisbi, salope ! »…

On imagine facilement les conversations échangées entre les « vertueux démocrates » européens, habitués à monopoliser jusque-là les subventions aux partis politiques : « Des subventions, à ces gens-là ! »… « Ah, c’est un scandale ! »… « Nous, par contre, on les mérite !… On pourrait peut-être s’en voter d’autres… »

Comme disait (aussi) Michel Audiard, les « vertueux » démocrates, ça peut tout oser ! C’est même à ça qu’ils sont parfaitement reconnaissables, en effet !

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