23 mars 2018

Le destin fracassé du général Walter v. Seydlitz

Par Philippe Randa

Entretien avec Franz Seydlitz, auteur de Le destin fracassé du général Walter v. Seydlitz aux éditions Dualpha

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

Franz Seydlitz.

Franz Seydlitz.

Traître ou héros ?

Le général Walter von Seydlitz, issu d’une famille prestigieuse, a connu un destin hors du commun, cumulant deux condamnations à mort : la première par Hitler, l’autre par Staline. Entraîneur d’hommes, il se distingue pourtant par son humanité, et préconisera la reddition de Stalingrad, le combat étant devenu suicidaire. Prisonnier, il crée en 1943, la « ligue des officiers allemands » et imagine de lever une armée constituée de prisonniers allemands antinazis. Son but : que cette participation militaire évite à son pays de devenir une colonie soviétique.

1) Le Feld-maréchal Paulus est connu du grand public pour avoir capitulé à Stalingrad, mais les officiers qui l’entouraient sont restés étrangement dans l’ombre… Comme votre parent ; pourquoi ? Et quel a été son parcours ?

N’étant qu’un parent éloigné, je ne me suis surtout intéressé au général Seydlitz qu’après avoir étudié la bataille de Stalingrad. Son destin étonnant (suivant une carrière très classique) m’a poussé à me mettre d’une certaine façon dans sa peau, confronté aux mêmes interrogations. On regarde trop l’Histoire de son canapé, dans un confort totalement décalé du réel.

Seydlitz est un officier de tradition, qui n’est sorti de l’ombre (pour les historiens) que parce qu’il cumule une double condamnation à mort : par Hitler et par Staline… pour finalement mourir dans son lit.

Alors qu’il figurait dans les manuels de l’Allemagne de l’Est, avec Paulus et quelques autres, l’Allemagne de l’Ouest l’a oublié. Seydlitz fait juste penser à un square, à une rue de Berlin, mais il s’agit d’un autre parent éloigné, général préféré du Grand Frédéric, dont la statue figure, à cheval, sur l’Unter den linden.

Si Paulus est encore connu, c’est comme signataire de la reddition de Stalingrad, la plus grande défaite de la IIe Guerre mondiale. Sa personnalité falote ne justifiait pourtant pas un commandement aussi prestigieux (la 6e armée), mais il était fervent nazi et Hitler l’appréciait pour son absence de particule (dont les historiens l’affublent souvent).

 

2) Vous sous-titrez votre livre « Traître ou héros ? »… Avez-vous œuvré à une réhabilitation du général Walter von Seydlitz dont la réputation reste entachée par la capitulation à Stalingrad, tournant crucial de la IIe Guerre mondiale et ensuite par ses compromissions avec le régime soviétique ?

Mon ouvrage, c’est l’histoire d’un accident de carrière, un officier étant fait pour obéir, même à des ordres imbéciles.

Walter v. Seydlitz a été le seul à avoir préconisé une sortie en masse, permettant de sauver peut-être cent mille hommes, alors que Paulus, lui, acceptait l’idée que meurent deux cent mille hommes de froid et de dénutrition, dans leur trou de neige, parce qu’Hitler l’avait ordonné. Sur les deux cent mille hommes de Stalingrad qui se rendront, cinq mille seulement reviendront des camps russes.

3) Finalement, votre parent semble avoir été convaincu que Staline l’a manipulé dans son projet de lever une armée constituée de prisonniers allemands antinazis… Rétrospectivement, regrettait-il la capitulation de Stalingrad, puis ses projets avortés de se retourner contre le pouvoir d’Hitler ?

Seydlitz n’a jamais été communiste, c’est un nationaliste convaincu. Une fois prisonnier, il n’a plus qu’une obsession, que des soldats allemands prisonniers participent à la chute du régime hitlérien. Il monte même un plan de parachutage sur Berlin, toujours persuadé que cette participation allemande obligerait les Soviétiques à les considérer, à leur accorder une place, dans d’éventuelles négociations.

Exploité par la propagande de Moscou, il a enfin réalisé son erreur : il n’y aurait jamais une armée allemande de « libération » et seuls les vrais communistes auraient une place dans « l’état-colonie » à bâtir en Allemagne occupée.

C’est le cas de Paulus (ex feld-Maréchal) devenu modeste formateur à l’école militaire de Berlin Est.

Seydlitz, lui, sera condamné aux travaux forcés jusqu’en 1955, (sa condamnation ayant été commuée), avant de réapparaître à l’Ouest (son choix) et d’affronter le tribunal militaire.

Jugé, sa peine de mort sera enfin annulée, mais l’armée lui retirera ses droits à la retraite. Il n’a jamais regretté ses choix, mais plutôt sa naïveté.

J’ai voulu dans cet ouvrage, suivre le destin de l’Allemagne, du début du siècle jusqu’à la guerre froide, à travers le destin d’un homme, secoué par la tempête de ce siècle ou l’Europe perdra trente millions d’hommes.

 Le destin fracassé du général Walter v. Seydlitz de Franz Seydlitz (éditions Dualpha, 240 pages, 31 euros). Pour commander ce livre, cliquez ici.

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