8 août 2017

Vers la fin de l’agriculture industrielle ?

Par Marie-Simone Poublon

La nouvelle agriculture « agro-écologique » signe-t-elle la fin de l’agriculture industrielle ?

En tout cas, c’est ce qu’avance Madame Hillal Elver, juriste de nationalité turque, rapporteur(e) spécial(e) sur le droit à l’alimentation de l’ONU. Elle s’insurge contre les conséquences catastrophiques des pesticides sur les animaux, la nature et l’être humain.

Et pourtant ce débat est déjà vieux de 30 ans lorsque Madame Brundtland donnait la définition du développement durable dans son rapport. C’est ainsi que Madame Elver dira : « Être tributaire de pesticides dangereux est une solution à court terme qui porte atteinte au droit à une alimentation suffisante et au droit à la santé des générations actuelles et des générations futures. »

Donc, n’hypothéquons pas la santé des générations futures au profit d’une économie productiviste qui ne fait qu’appauvrir les sols !

La santé humaine et l’environnement sont en danger. 200 000 personnes meurent chaque année d’intoxication dans nos pays de grande consommation. Les maladies se développent : parkinson, alzheimer ou encore les troubles hormonaux. Et les États ne bougent pas…

Le principe de précaution s’appliquerait-il dès maintenant ? Il semblerait que oui car la Déclaration universelle des droits de l’homme subodore le droit de chacun à vivre dans un environnement sain (principe d’ailleurs réaffirmé dans notre charte constitutionnelle pour l’environnement). Ce principe de précaution considère que le droit à une nourriture saine s’applique dès aujourd’hui… pour demain, dixit l’ONU.

Les diverses pollutions déstabilisent les écosystèmes et les rendements s’effondrent. Il faut donc conclure que ceci va forcément léser nos générations futures.

Il faudra revoir la manière dont les comptables et les responsables de ces agissements (les industriels du pesticide !) vont être poursuivis ! Et plus particulièrement pour les pesticides qui sont hors champ réglementaire, car ce qui est interdit chez nous se retrouve souvent dans les pays en voie de développement (non réglementés) et nous retrouvons tout ceci dans nos assiettes !

Les adeptes du productivisme se verront contrariés par le fait que le problème de la famine ne pourra se régler à coups de pesticides ! Ils s’opposeront aux soutiens d’une nouvelle « agroculture-écologique ».

« Réglementer ne suffit plus », concluait Madame Elver.

En France, le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, s’engageait sur quatre défis durant les états généraux de l’alimentation qui furent lancés le 20 juillet. Les agriculteurs, dont une bonne moitié gagne environ 300 euros par mois attendent en effet beaucoup sur la redistribution des 5 milliards d’euros promis lors de la campagne d’Emmanuel Macron pour l’aide à la modernisation de l’agriculture.

Le premier des quatre défis, pour rester en cohérence avec l’ONU, est de réduire l’utilisation des pesticides en France de 30 % sans modifier les rendements. L’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) dit avoir des solutions.

Viennent ensuite la lutte contre le gaspillage (30 % de ce que nous vendons dans le monde ne sont pas consommés), pour l’amélioration de la qualité des eaux, des sols et de l’air, l’empreinte climatique (avec la réduction des gaz à effet de serre du secteur agricole), puis la pollinisation.

Vous pouvez donner votre avis et participer car un nouveau site internet est à votre disposition. Une partie de vos propositions seront reprises dans « l’agenda des solutions » que le ministre de l’agriculture (eh oui ! Le fameux qui s’opposait à Nicolas !) Stéphane Travert a annoncé pour la fin de l’année.

Pour consulter ce site : www.egalimentation.gouv.fr

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Philippe Randa,
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