4 décembre 2016

Socialisme : Hollande « m’a tuer »

Par Olivier Pichon

 

Ne boudons pas notre plaisir, dans la famille des nuisibles, voilà le troisième qui « dégage », après Juppé et Sarkozy dont il a mis d’ailleurs en pratique un des immortels principes « Casse-toi, pauv’ con ! ».

La vraie question est : nous aura-t-il débarrassés des socialistes et du socialisme ?

En 2014, j’avais usé de cette formule dans un article pressentant que ce pourrait être le seul bénéfice historique de François Hollande.

En fait d’historique, le socialisme, né avec la révolution industrielle, commence à dater sérieusement et le mérite de Hollande est d’en avoir achevé le cycle historique. Ce cycle s’achève non pas avec l’extinction de la pauvreté, parce que les socialistes aiment tellement les pauvres qu’ils en créent ou en importent, mais dans l’impuissance de l’État à distribuer plus qu’il ne le fait aujourd’hui. Déjà depuis la démonstration Mitterrand, il apparaissait clairement que redistribuer du pouvoir d’achat consistait à gonfler un pneu crevé, tant ce pouvoir d’achat distribué profitait aux importations.

Dès lors le socialisme n’avait plus, pour lui, que le sociétal dont le mariage homosexuel est apparu comme le sommet sociétaliste, divisant gravement les Français et provoquant le plus grand « mouvement social » depuis 1968. Ici, on mesure le paradoxe d’une gauche qui traditionnellement accompagnait le « mouvement social » et en revendiquait le monopole et qui aujourd’hui le provoque contre elle. Quoiqu’il advienne de la primaire à venir et des candidatures de la gauche, nous avons deux catégories de gauche : la première, se voulant pragmatique, n’ira pas beaucoup plus loin que Hollande dans le réformisme, sauf Macron peut-être, et le recours au marché, tandis que l’autre campera sur des fondamentaux archaïsants du socialisme, le vrai. Un siècle et demi pour s’en apercevoir en France ! La bonne nouvelle étant que cette faille risque d’empêcher pour longtemps toute union de la gauche.

Un socialisme latent

Pour ce qui est de nous débarrasser des socialistes, Hollande y aura œuvré avec une certaine persévérance, comme quoi on peut réussir même si l’on est sans talent.

Bien entendu, il n’aura pas réussi à éradiquer le socialisme latent des Français qui choisiront toujours la sécurité avant la liberté. Ils ont sucé le lait de l’alma mater éducation, où l’enseignement de l’économie est plus que désastreux (voir mon livre Les dernières nouvelles du Mammouth, éd. le Trident, 2002).

Curieusement la culture politique des Français crédite l’État d’un a priori de surhumanité faisant des hommes de l’État, par automatisme, des hommes au-dessus des intérêts particuliers. C’est là un contresens sur l’intérêt public que de lui faire déborder les seules questions régaliennes.

En ce domaine, on peut admettre que, sur ces fonctions, il faut une volonté supérieure qui transcende les intérêts particuliers. Mais dès lors que l’État vient funestement dans le champ de l’économique, les hommes de l’État sont très éloignés d’agir dans le sens du bien commun.

Élection oblige, ils nous diront que les inégalités croissent, jouant habilement du sentiment de jalousie qui sommeille en chacun d’entre nous.

« Ce n’est pas tout de réussir dans la vie, encore faut-il que vos amis échouent », disait Sacha Guitry. Et beaucoup de Français sont encore convaincus qu’en faisant les poches des riches, on réduira le nombre de pauvres. S’exprime ainsi, disait Tocqueville, notre « goût dépravé pour l’égalité qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau et qui réduit les hommes à préférer l’égalité dans la servitude à l’égalité dans la liberté » (De la démocratie en Amérique).

Gageons que dans la campagne à venir on entendra beaucoup parler, d’un « ultralibéralisme » que pour ma part je continue, en vain de chercher en France (57 % du PIB en Prélèvements obligatoires), ne rencontrant généralement qu’un socialisme latent.

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Philippe Randa,
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