17 mai 2016

Andres Guzman, dit Don Tocsinos

Par Bernard Plouvier

Issu d’une famille de noblesse espagnole, né à Grenade, Andres, Maria Guzman (1752-1794) est admis à l’École militaire de Sorèze, puis naturalisé en 1781.

Il commence à faire parler de lui, en 1793, à la section parisienne des Piques et aux « Cordeliers », où il est un « ultra », fréquentant les deux rivaux Marat et Jacques Hébert, mais aussi l’espion autrichien Proli.

Comme de nombreux « ultra-révolutionnaires », il est en relations d’affaires avec le baron de Batz et fréquente divers tripots, exerçant la noble activité de rabatteur de pigeons à plumer, notamment dans celui de la Sainte-Amaranthe (Jeanne Desmier d’Archiac de Saint-Simon, prostituée de haut vol, agente royaliste et des services de renseignements britanniques et autrichiens… Ses imprudentes activités entraîneront non seulement son exécution, mais aussi celles de sa fille Émilie, âgée de 19 ans, et de son fils, Louis, 16 ans : tous seront guillotinés le 17 juin 1794).

Membre du Comité de l’archevêché au printemps de 1793, c’est lui qui fait sonner le tocsin de diverses églises du centre de la capitale, le 31 mai, pour rameuter les sectionnaires anti-girondins… Il y gagne naturellement le surnom de « Don Tocsinos ».

Dénoncé par Fabre « d’Églantine », le 14 octobre 1793, comme « agent de l’étranger » et corrompu, il est jugé par le Tribunal Révolutionnaire, du 2 au 4 avril 1794, et guillotiné le 5, avec ses complices et les « Dantonistes », auxquels ils ont été amalgamés, pour accréditer l’idée d’une collusion entre les « citras » (ou « indulgents », ou « modérés »), les espions étrangers et le comploteur royaliste de Batz, personnage fascinant qui survivra jusqu’en 1822, étant fort mal récompensé de ses services par Louis XVIII, un monarque beaucoup moins intelligent qu’on ne l’a prétendu.

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