2 mai 2019

Le parlement parle

Par Pierre de Laubier

Richelieu mourut trop tôt pour assister à la bataille de Rocroi (1643), première victoire d’une série qui allait mener aux traités de Westphalie et des Pyrénées.

Avant de mourir à son tour, le roi avait institué un conseil de régence afin d’écarter des affaires la reine et le duc d’Orléans. Mais Anne d’Autriche fit casser cette décision par le parlement, qui la nomma régente. Et elle nomma à son tour principal ministre le cardinal Mazarin, homme de confiance des dernières années de Richelieu (après le père Joseph). Choix judicieux, parce qu’il était le seul à tenir les fils des négociations diplomatiques en cours. Mais aussi parce qu’il devait tout à la faveur de la reine et serait donc tout entier dévoué à la cause royale.

Or, à la mort de Richelieu, ceux qu’il avait malmenés (c’est-à-dire tout le monde) relevèrent la tête, à commencer la noblesse : c’est ce qu’on a appelé la « cabale des importants ». On tâcha de les désarmer par des largesses, comme on l’avait fait en 1610, mais le trésor était plus que vide. La gloire n’a pas de prix, mais elle n’est pas gratuite : les recettes avaient été dépensées avec quatre ans d’avance ! Particelli, Italien arrivé dans le sillage de Mazarin, inventa des taxes nouvelles, retarda le paiement des rentes et de ce qu’on devait aux fournisseurs et aux fonctionnaires.

Mais, sourds et aveugles aux avantages de la gloire, les sujets ainsi lésés eurent le toupet d’en montrer quelque humeur, notamment les Parisiens, particulièrement visés. En 1649, Mazarin et Particelli annoncèrent qu’on cesserait de payer pendant quatre ans les magistrats des cours souveraines (cour des comptes, cour des aides et grand conseil), en échange d’une reconduction pour neuf ans de l’hérédité des charges (laquelle avait été concédée moyennant le paiement… d’un autre impôt, la paulette).

Par prudence, ils n’étendirent pas cette mesure aux membres du parlement. Ceux-ci n’en prirent pas moins la défense des autres magistrats. Inspirés par l’exemple du parlement anglais, alors en révolte contre Charles Ier Stuart, ils se posèrent en représentants de la nation, une sorte de commission permanente des états généraux qu’on ne réunissait plus.

Ils n’étaient, il est vrai, qu’une cour de justice, tandis que les deux chambres du parlement anglais formaient une assemblée représentant toutes les élites du royaume. Certes. Mais le parlement anglais était à l’origine, lui aussi, une cour de justice. Rien n’interdisait d’envisager en France une évolution similaire. Le parlement appela donc les cours souveraines à délibérer ensemble de la réforme des institutions. La régente interdit cette assemblée, qui eut lieu quand même et adopta en juin 1648 vingt-sept articles énonçant les droits de la nation, inspirés de la Grande Charte anglaise.

Le parlement n’était certes pas, ou pas encore, une assemblée représentative, mais, il semble que ses revendications ne laissaient pas la population indifférente, puisqu’elle prit parti pour lui. La reine avait fait mine d’accepter ses demandes, mais, deux mois plus tard, à la faveur de la victoire de Lens, elle fit arrêter les chefs de l’opposition, notamment Broussel. Aussitôt, des barricades s’élevèrent dans Paris et la régente s’inclina de nouveau (août 1648). Qui allait sauver la monarchie ?

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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