26 décembre 2019

Les taux négatifs ne sont pas une affaire de spécialistes

Par Olivier Pichon

Le risque de se répéter n’est rien en comparaison de n’être pas compris et cette affaire des taux négatifs ou nuls, qui revient souvent sous ma plume, n’intéresse pas que les banquiers et les économistes. Voici pourquoi.

taux negatifs

Les économistes nous affirment que cette affaire des taux négatifs ou nuls est sans précédent dans l’histoire, c’est à la fois vrai et faux, vrai dans l’histoire économique du monde capitaliste, faux car il y a un précédent. Qui s’est en effet avisé de nous dire que durant soixante-dix ans, un pays a connu des taux d’intérêt nuls et que c’était l’URSS ? En effet il était hors de question que les prêts rapportent de l’argent, le résultat fut que l’Etat, seul investisseur, procéda durant des décennies à des dons en capital dont il avait le monopole. Ainsi, et c’est là une des causes principales de l’échec de l’URSS, l’allocation en capital se faisait à l’aveuglette (en dépit du plan ou à cause de lui) sans aucune idée de l’issue productive. Les consommateurs soviétiques en savent quelque chose qui, pendant cinquante ans, firent la queue devant les magasins. Dame Pénurie était une figure du socialisme réel. Mais, me direz-vous, nous ne sommes pas en URSS, les magasins sont bien fournis et la frénésie consumériste trouve à s’exprimer. Voire !

Taux négatifs et systèmes sociaux

Il n’aura pas échappé à nos lecteurs qu’après la crise des Gilets jaunes, nous avons maintenant celle des retraites. Posons-nous donc la question : et si les taux négatifs ou nuls et la politique de la BCE, la Banque Centrale Européenne, remettaient en question nos système sociaux et, à terme, nous conduisaient à de plus graves soubresauts politiques et sociaux ?

On sait déjà que, pour les épargnants, des taux d’intérêt bas les contraignent à faire plus d’économies pour maintenir leurs revenus futurs, les régimes de retraite, même par répartition, en sont affectés. On sait qu’une banque commerciale sur trois est menacée de faillite. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elles craignent de prêter aux ménages et aux PME, et préfèrent déposer leurs réserves à la BCE (même à -0,5 % c’est moins risqué).

« Bienvenue dans un monde où je m’enrichis en empruntant et je m’appauvris en épargnant, où le feu ne brûle plus et l’eau ne mouille plus », a écrit Philippe Alezard (Contrepoints). Et le coupable ce ne sont pas les banques mais les politiques via le bras armé du pouvoir européen, la BCE et sa monnaie de singe. Certains analystes lucides parlent de la fin de notre civilisation. Jeff Deist, du Mises Institute, par exemple : « Les taux d’intérêt négatifs sont le prix que nous payons pour les banques centrales… La civilisation nécessite une accumulation et une production ; la dé-civilisation se produit lorsque trop de gens dans une société empruntent, dépensent et consomment plus qu’ils ne produisent. »

Nous avons donc toutes les composantes de la crise actuelle : la ruine des épargnants et futurs retraités et avec eux la disparition de la classe moyenne. La fin de l’assurance-vie, les bulles sur les prix des actifs (immobilier, bourse,) la perte de productivité avec des investissements peu productifs, et la survie des entreprises inefficaces. Entreprises zombies pour une économie zombie dont la grande truanderie financière n’a cure puisque la sphère spéculative est devenue sa propre fin. Et enfin, mais non la moindre, les pressions à la baisse sur les salaires, car la faiblesse des salaires autorise une inflation faible – donc des taux d’intérêt faibles –, ce qui permet à la dette de progresser et à la Davocratie (entendez nomenklatura) de prospérer.

Un des plus grands rackets de tous les temps ! Qui donne raison à Boukovski, le dissident soviétique récemment décédé, à qui on demandait ce qu’il pensait de l’Union européenne : « Nous avons déjà vécu dans votre avenir. »

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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