3 septembre 2016

Suprématie russe et débilité occidentale

Par Nicolas Bonnal

 

L’occident perd le nord avec le Pokémon.

Les as des médias et les USA veulent faire la guerre à la Russie qui n’est pas née de la dernière pluie et qui n’est pas dirigée par François Hollande ou Nicolas Sarkozy.

Nietzsche, dans Par-delà le bien et le mal, dit que l’empire russe est le seul sérieux, que lui seul a de l’avenir : «… la Russie étend ses conquêtes en empire qui a du temps devant lui et qui ne date pas d’hier – eux se transforment suivant la maxime : « Aussi lentement que possible ! » »

Elle a aussi la meilleure armée du monde et elle est sur ses gardes. Enfin, elle a des alliés car l’occident-oxydé est dirigé par des idiots et fait peur à tout le monde. Il faudrait faire aussi la guerre nucléaire à la Turquie, à l’Iran, à la Chine, au Kazakhstan, à tout le bloc de l’île-monde qui se révolte contre le bloc abruti des « fous alliés » et de leur flotte à la noix (presque tous les porte-avions US sont en réparation !). Revanche de McKinder sur Spykman, le Hollandais qui avait théorisé sur ces questions.

Personne ne traite mieux ces questions que Philippe Grasset aujourd’hui. On lui laisse la parole : « Ainsi cela commence-t-il à devenir une habitude, essentiellement depuis mars 2014 et l’investissement de la Crimée par les forces russes : les services de renseignement du bloc-BAO, malgré des moyens considérables et une dialectique à mesure, ratent régulièrement les plus importantes initiatives stratégiques, même quand elles sont massives, de la Russie. (Par contre, elles ne sont pas avares, les sources proches du renseignement BAO, de longs et péremptoires bavardages sur des opérations de communication – comme les invasions fantômes russes de l’Ukraine – qui satisfont les narrative en cours). »

L’occident croit en ses mensonges. Sa seule réalité est virtuelle et médiatique (ou démoniaque). Grasset toujours : « Le bloc-BAO est réellement transmuté par ses propres démons qu’il produit pour déstructurer le « reste du monde » (tout ce qui n’est pas lui) et qui finissent inéluctablement par se retourner contre lui-même… Cela va de Soros aux réfugiés porteurs du « new normal », des « producteurs » de Daesh (le POTUS et son ex-secrétaire d’État Hillary Clinton) au déterminisme-narrativiste imposé à la pensée, aux manœuvres-paillettes orchestrées par l’OTAN le long des frontières de l’OTAN sans autre moyen militaire sérieux, enfin jusqu’à l’immense alarme lancée à l’assaut de Donald Trump « agent de Poutine » et Siberian Candidate selon le mot d’un Prix Nobel de l’Économie. »

Pour démolir le pauvre Trump, on en arrive au caquetage très débile.

Philippe Grasset rappelle que le triomphe russe avec l’Iran est éclatant : «… ce que les Russes ont fait avec l’Iran, sans aucune pression, en laissant intact le sens de l’indépendance et de la souveraineté nationale et par conséquent le soutien constant et loyal des Iraniens, jamais les USA ne le réussirent avec le shah Mohammed Reza Pahlavi, pourtant véritable marionnette de la CIA de son installation sur le trône en 1953 à son départ précipité à la fin de 1978. »

Et il souligne qu’Israël aussi comprend qui est le plus fort.

« Même les Israéliens, notamment grâce à leurs Juifs d’origine russe, finiraient bien par laisser aller leurs lubies anti-iraniennes car ils ont beaucoup appris, en une année, combien il s’agit d’être sérieux et attentif avec les Russes, et l’intérêt d’avoir de bonnes relations avec eux. »

Les relations russo-israéliennes sont d’ailleurs bonnes. Mais ce qu’il faut souligner c’est le génie stratégique russe, qui contraste avec la débilité larmoyante de Merkel-Juncker ou l’hystérie de Clinton-Obama.

Car : « La Russie, puissance et masse continentales par essence, fait « vivre » sa puissance stratégique dans son propre espace, et notamment depuis les débuts de la Guerre froide. »

On espère que la France s’alliera à la Russie comme le voulaient les grands voyants De Gaulle et Chateaubriand. Sans doute faudra-t-il un effondrement intérieur ou financier pour se réveiller.

Je cite pour finir un texte méconnu qui présentait bien le problème : « C’est un nouveau venu dans la géopolitique, l’Américain Nicolas John Spykman, qui montra au président Roosevelt la naïveté de cette futurologie.

Dans un monde industriel, affirmait Spykman, la guerre est inévitablement une opération industrielle qui exige une alimentation en matières premières et en équipements lourds pour laquelle la liberté de ravitaillement, donc de circulation, est vitale.

L’essentiel n’est pas de posséder des territoires, mais d’être maître des lignes de communication. Plus le territoire conquis est étendu, plus la conduite de la guerre dépend des possibilités de renouvellement de matériel de la guerre. À ce moment-là, la maîtrise des mers l’emporte sur la maîtrise des continents. Il importe peu, plaidait Spykman qui fut le conseiller de Roosevelt à l’entrevue de Yalta, qu’on refuse ou qu’on abandonne des lambeaux de territoire, si l’on est le maître du chapelet d’îles, de bases et de points d’appui qui entourent comme une grande ceinture le continent euro-asiatique : car on est alors le maître de la circulation économique et stratégique dans les territoires dont la sécurité et la prospérité dépendent des mers qui les entourent. Une armée ou un groupe d’armées engagé dans ces territoires sont alors des otages que les maîtres des mers peuvent priver de ravitaillement. »

Mais faire croire que quelques porte-avions en panne et quelques chaînes télé vont faire plier l’île-monde eurasiatique, c’est se moquer du monde. Et la Russie n’est pas l’Allemagne !

Et un peu de Guénon pour comprendre le problème fatigant et méphitique de l’accidentel oxydé : « Les Vaishyas, venant en troisième lieu, prennent place au sud, et avec eux se termine la succession des castes « deux fois nées », il ne reste plus pour les Shûdras que l’ouest, qui est regardé partout comme le côté de l’obscurité. »

L’occident anéanti, l’Europe se réveillera.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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