28 mars 2018

Mars 1962, mars 2018 – Un parallèle insupportable ?

Par Jean-Pierre Brun

Le mois de mars qui s’achève a été marqué, médiatiquement parlant, par le tsunami d’indignation déclenché par les troupes syriennes attaquant le réduit islamiste de la Goutha.

Hommage combattants AFN 1952-1962

Et la grande presse de dénoncer les turpitudes du monstrueux Bachar El Assad et de ses séides, écrasant par les feux du ciel et de la terre une population civile désarmée, devenue de fait le bouclier humain des forces de libération de la Syrie asservie. On pourrait gloser des heures durant sur ces événements douloureux. Mais là n’est pas notre propos. Encore que…

23 mars 1962 – À la suite d’un accrochage meurtrier entre un commando de l’OAS et un véhicule de militaires français, les Forces de l’Ordre investissent le quartier algérois de Bab el Oued avant d’en interdire l’accès par un bouclage hermétique. La population civile est de ce fait dans l’impossibilité d’en sortir. Son approvisionnement est suspendu.

Des explosions de grenades et des fusillades interviennent, opposant des commandos de l’OAS aux forces de l’ordre qui bientôt utilisent les canons de 37 et les mitrailleuses lourdes de leurs véhicules pour tirer sur les balcons et les fenêtres des immeubles. Des avions T6 et des hélicoptères survolent le quartier, avant d’en mitrailler les terrasses. Vers 20 heures les derniers commandos organisés de l’OAS décrochent et quittent le quartier.

Hormis quelques détonations isolées, on peut alors considérer que celle qu’on appellera plus tard la bataille de Bab el Oued, est pratiquement terminée. Les accrochages on fait une vingtaine de morts du côté des forces de l’ordre et des dizaines dans la population civile. Le bilan concernant les pertes de l’OAS n’est pas connu.

Nous ne nous étendrons pas sur la nature et la genèse de ces combats. Nous nous en tiendrons simplement à ses conséquences qu’aujourd’hui nos grands reporters qualifieraient d’humanitaires.

Le 24 mars les Gendarmes Mobiles entreprennent la répression contre une population abasourdie, littéralement sidérée. Ils investissent les immeubles, fouillent et vandalisent les appartements (7 148 selon les rapports de gendarmerie). Ils molestent leurs occupants quel que soit leur âge ou leur sexe.

Le bilan de l’opération établi par les forces de l’ordre suffit à mesurer le fossé existant entre les moyens qu’elles ont mis en œuvre et la puissance de feu « redoutable » de la résistance du quartier investi : sont saisis 43 armes de guerre et 3 kg d’explosifs sans compter des fusils de chasse qui, en la circonstance, n’ont pas même été utilisés.

Les témoignages de l’inhumanité des forces de l’ordre sont multiples. Retenons simplement celui de Nicolas Loffredo, Maire de Bab El Oued, intervenu auprès d’un officier de gendarmerie pour tenter de résoudre quelques problèmes d’une urgence incontestable.

Concernant le sort de bébés en cours d’asphyxie du fait des gaz des grenades utilisées à profusion pour débusquer les insurgés, il lui est répondu : « Tant mieux ! Plus il en crèvera, mieux ça vaudra ! Il y en aura moins pour nous tirer dessus ! Et concernant l’évacuation des morts : « Vos cadavres, mangez-les ! ». »

C’est pour protester contre ce bouclage inhumain et la violence disproportionnée d’une opération de maintien de l’ordre que va s’organiser une manifestation, le 26 mars suivant. Nous connaissons malheureusement la suite : le massacre, rue d’Isly et devant la Grande Poste d’Alger, de populations civiles qui prétendaient par ailleurs apporter des vivres à leurs concitoyens assiégés.

Aujourd’hui une question continue encore de tarauder ceux qu’on appelle « Les Pieds-noirs ». Pourquoi ces événements tragiques ne leur ont-ils pas valu la moindre once de compassion de la part de leurs compatriotes métropolitains auxquels il est demandé aujourd’hui de verser des larmes grosses comme des olives sur le malheureux peuple syrien ?

Pourquoi cinquante-cinq ans plus tard, continue-t-on de répandre le gros sel de la repentance éternelle sur leurs plaies mal cicatrisées ?

Il suffit de consulter la presse nationale de l’époque pour en comprendre la vraie raison. Le peuple français abrité frileusement derrière son président ne pouvait qu’adhérer à son mot d’ordre crucifiant : « La question capitale est de briser par tous les moyens et de réprimer l’insurrection armée. »

Par tous les moyens ! Et ce bon peuple de veaux, ainsi qualifié par leur totem gaullien, de murmurer : « Et qu’on nous foute enfin une paix royale ! »

Cinquante-cinq ans plus tard le même bon peuple français ne souhaite qu’une chose : qu’on ne trouble pas cette paix royale lâchement acquise, en lui occasionnant le moindre des remords. Mais puisqu’on vous le dit ! Comment oser comparer Bachar el Assad le Monstrueux au Grand Charles le Vertueux ? Comment assimiler ces Pieds-noirs, fachos et arrogants, aux malheureux syriens asservis ?

Allez, mes très chers frères, la messe est dite. Les « Rapatriés » ne reposeront jamais en paix. Par la volonté des Créon élyséens, il sera interdit aux Antigone de l’Algérie française d’inhumer dignement la dépouille de leur petite mère patrie. Ainsi soit-il !

Ainsi soit-il ? À moins que… L’ironie de notre histoire nationale, toujours primesautière, n’est pas une légende. Ne ressentez-vous pas déjà comme une forte odeur d’islamisme qui, ayant franchi la Méditerranée, commence à indisposer sérieusement ceux qui furent leurs compatriotes métropolitains. Et ceux-ci, n’en seraient-ils déjà à expier par où ils ont péché ?

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