6 novembre 2016

Immigration européenne

Par Richard Dessens

 

L’immigration massive vers l’Europe ne cesse d’augmenter depuis les années 1970 dans un contexte de remodelage global de notre monde.

Remodelage dû aux changements climatiques progressifs qui renforcent l’appauvrissement de zones complètes, et notamment en Afrique, et poussent leurs habitants à émigrer vers des terres plus hospitalières.

Remodelage dû aux changements économiques, et notamment depuis les années Reagan/Thatcher, de la mondialisation triomphante et de ses déréglementations, décloisonnement et déspécialisation, laissant libre cours aux méfaits pratiques de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, jumelée à la toute-puissance politique mondiale des USA.

Là encore l’Afrique en est la première victime avec son 1,2 milliard d’habitants dont quelques dizaines de millions seulement échappent à la pauvreté endémique (Afrique du Sud entre quelques autres). Le Nigéria et ses 200 millions d’habitants est le seul pays producteur de pétrole au monde à connaître un déficit budgétaire. C’est dire la situation d’une Afrique, dont l’exploitation par les Chinois a avantageusement remplacé celle des Européens, puis des USA, au bord d’un gouffre démographique et économique.

Mais si la mondialisation a favorisé l’émergence de nombreux pays pendant un temps, certains rejoignent logiquement la catégorie des pays développés et en même temps la stagnation de leur envolée de croissance. Avec les nouveaux problèmes des pays développés à gérer dans un monde en croissance globalement réduite, et avec le dépit de ne plus profiter de la manne miraculeuse de la mondialisation. Ces pays en seront d’autant plus déstabilisés à terme rapide.

Dans ces deux cas de figure, le phénomène migratoire risque de se renforcer encore plus.

Remodelage politique enfin. La domination des USA, militaire, économique, financière, et surtout dans les domaines si importants des communications (et notamment du Web) est remise en cause partiellement, pour le moment, par la Chine. Deux nouveaux camps sont en passe de se former dans des conditions encore jamais connues. Cette lutte politique entraîne des démonstrations de force brutale, de la part des USA pour l’instant, afin de maîtriser préventivement le monde futur. Sorte de « guerres préventives » si chères à Bush dès 2002, dont on voit les ravages en Afrique du Nord et au Moyen Orient depuis bientôt vingt ans, avec ses cortèges de désordre et d’émigration.

L’ensemble de ces éléments d’une grave déstabilisation du monde amènent à envisager des mouvements gigantesques de populations dans les années à venir, sous toutes leurs formes, telles que l’Empire romain les a connues à partir du IIIe siècle, pour des raisons similaires. On en a vu les conséquences : il a fallu mille ans pour s’en remettre. Bien sûr, notre situation n’évolue pas dans le même contexte et la comparaison s’arrête là de manière anecdotique et historique.

L’écologie politique n’est-elle pas la mieux placée pour combattre ces fléaux modernes ? Mais une écologie soucieuse des identités civilisatrices et des différences, ce qui n’est pas le cas.

On peut aussi se demander si certaines théories nouvellement développées aux USA notamment, sur la fatalité historique des changements climatiques finalement naturels et peu affectés par l’homme, ne doivent pas nous imposer d’anticiper sur un remodelage inéluctable du monde, au lieu de vouloir lutter contre ? Les politiques en seraient alors bouleversées vers des solutions opposées à celles prises aujourd’hui.

En tout cas, si les taux de natalité africain et asiatique ne sont pas réduits de manière draconienne, si les changements climatiques ne sont toujours pas gérés sur le terrain par des mesures d’assistance massive aux populations concernées, si la mondialisation poursuit ses ravages d’appauvrissement et si les identités des peuples et des civilisations continuent à se dissoudre dans le roi dollar, c’est la porte largement ouverte à une déstabilisation mortelle de l’Europe et de sa civilisation, et au triomphe relatif géographiquement, des rares peuples qui auront su préserver à toute force leur identité en refusant le nivellement suicidaire du monde… fût-ce au prix du terrorisme, d’abord, et d’une colonisation imposée et subie, ensuite, par des peuples finalement émasculés par la compassion, la tolérance chrétienne, la bien-pensance et la facilité.

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Philippe Randa,
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