6 février 2017

Brèves d’Europe début février 2017

Par Patrick Parment

Union européenne. Les Européens qui font reposer leur sécurité sur l’Otan ont été rassurés par Donald Trump qui leur a fait cependant comprendre qu’ils allaient devoir mettre la main au portefeuille et partager le fardeau de leur défense.

À Bruxelles, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk n’a pas hésité, dans une lettre aux dirigeants de l’Union mardi 31 janvier, intitulée « Unis nous resterons debout, divisés nous nous effondrerons », à qualifier les déclarations de la nouvelle administration américaine de « menace » pour l’Union, au même titre que la Russie ou l’État islamique.

Inquiétude renforcée par le fait que l’ambassadeur américain pressenti auprès de l’UE est Ted Malloch qui n’a pas hésité dans une interview à la BBC à prédire la fin de l’euro et à comparer l’UE à l’Union soviétique.

 

Angleterre. Vendredi 27 janvier, Theresa May est la première dirigeante à être reçue par Donald Trump à la Maison Blanche. Elle a obtenu un accord de libre-échange qui vient contrebalancer sa rupture avec l’UE. De son côté, le président américain a accepté une invitation de la reine Elizabeth II.

Plus d’un million de Britanniques ont signé le texte afin de protester contre les restrictions à l’immigration visant les musulmans prises par le président américain et contre la réticence de Theresa May à les condamner. Il devra être débattu par les députés.

 

Serbie/Kosovo. Depuis 2011 et l’ouverture de négociations entre les deux pays pour normaliser leurs relations, jamais le climat n’a été aussi tendu. Plusieurs incidents ces dernières semaines ont participé à cette brusque montée de fièvre : d’abord la construction d’un mur à Mitrovica, commune du nord du Kosovo peuplée en majorité de Serbes.

Enfin, il y a quinze jours, Belgrade affrétait un train russe en direction de Mitrovica barré du slogan « Le Kosovo est la Serbie ». Une provocation pour Pristina, qui a immédiatement envoyé des unités spéciales de la police.

« L’opinion publique serbe et la classe politique ont pris un net virage pro-russe, affirme Loïc Trégourès, chercheur à Lille II. Et Poutine a expliqué qu’il regarderait de très près l’élection présidentielle serbe. De là imaginer que la Russie veuille déstabiliser la région, il y a quand même un pas. »

Hongrie. Le président russe, Vladimir Poutine, et le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, ont affiché jeudi 2 février à Budapest leur entente pour renforcer la coopération économique entre les deux pays, plaidant pour une levée des sanctions européennes contre Moscou.

La Russie s’est aussi dite « prête » à financer non plus à 80 %, mais à 100 % la construction de deux réacteurs à la centrale nucléaire de Paks en Hongrie. Une enquête de Bruxelles empêche le démarrage de ce contrat.

Allemagne. Voyage à risques pour Angela Merkel en Turquie. Recep Tayyip Erdogan réclame le soutien des Européens dans son entreprise de purge de l’opposition, faute de quoi, laisse-t-il comprendre, l’accord sur le contrôle de la frontière, qui protège l’Union d’une éventuelle nouvelle crise migratoire, serait remis en cause.

Merkel veut aussi éviter un raidissement des relations diplomatiques qui pousserait Ankara dans les bras de Moscou. Au ministère des Affaires étrangères, on plaide pour le maintien du dialogue avec Ankara. On veut croire aussi que la Turquie n’a pas intérêt à rompre ses relations avec l’Europe.

Italie. Tous les indicateurs ou presque sont au rouge : Le chômage reste élevé et la dette publique inquiétante. Les réformes Renzi n’ont pas pu aboutir et les réformes adoptées ont eu un effet marginal. Le pays ne parvient pas à retrouver un nouveau souffle économique après la crise de la dette. Et on s’achemine vers des élections anticipées.

Autriche. Les sociaux-démocrates (SPÖ) et le Parti du peuple (ÖVP), coalition actuellement au Pouvoir, ont largement pioché dans le programme de la droite nationale du FPÖ pour élaborer leur programme : interdiction du voile dans les lieux publics, renforcement du contrôle aux frontières, une mesure interdite par l’UE.

Grèce. Les investisseurs bazardent à nouveau la dette grecque, à n’importe quel prix, car ils pensent que la Grèce ne pourra pas payer ses échéances cet été étant donné que les négociations entre le gouvernement, l’Europe et le FMI sont au point mort.

Ukraine. Les combats entre l’armée ukrainienne et les rebelles pro-Russes se poursuivent près de la ville industrielle d’Avdiïvka dans l’est de l’Ukraine, où des milliers de civils sont sans électricité ni chauffage. Moscou et Bruxelles ont fait part de leur préoccupation. Depuis dimanche, les combats ont causé la mort de 13 personnes près d’Avdiïvka, à dix kilomètres au nord du fief rebelle de Donetsk et contrôlée par Kiev.

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