25 septembre 2018

Quel arabe enseigner dans les écoles françaises ?

Par Jean-Pierre Brun

J’ai eu le privilège de goûter à l’enseignement de la langue arabe au cours de ma scolarité constantinoise. Notre maître, un paternel pédagogue musulman, ne cessait d’enlever sa chéchia pour s’arracher les derniers cheveux qui lui restaient, devant les énormités proférées par ses petits coreligionnaires pour qui l’arabe était, paraît-il, leur langue maternelle.

Ouverture du stage annuel de langue arabe.

Ouverture du stage annuel de langue arabe.

Effet collatéral, pour le moins choquant, de cette méprise constante, les meilleures notes de la classe étaient obtenues par quelques métropolitains fraîchement débarqués en Algérie.

Les petits Pieds noirs, quant à eux, étaient déjà trop marqués par le sabir vernaculaire local, pour adopter les règles de l’arabe littéraire qu’on prétendait leur inculquer.

C’est d’ailleurs pour la même raison qu’aujourd’hui, les linguistes s’y perdent, reconnaissant volontiers que, par exemple, l’arabe algérien est difficilement compréhensible par les populations arabophones du Proche Orient.

Soit, mais encore faudrait-il s’accorder sur la définition d’une langue arabe algérienne.

Ayant épousé une tlemcénienne, j’avais découvert en échangeant avec mon beau-père, les substantielles différences existant entre l’arabe parlé à la frontière algéro-marocaine et celui pratiqué dans l’Est constantinois.

Et, prudence oblige, je ne me hasarderai pas à évoquer les langues tamazight dérivées du berbère ancien qui « polluent » la politique d’arabisation de l’Algérie promue par ses dirigeants.

C’est pour toutes ces raisons qu’il faut souhaiter beaucoup de subtilité et de vigilance aux diplomates et hommes politiques des pays prétendument arabophones appelés à se concerter. Que leurs acceptions approximatives d’un même terme, ne conduisent pas à des catastrophes. Inch Allah !

Les linguistes, évoqués plus haut, s’accordent à dire que l’arabe classique, langue prestigieuse, rigoureusement liée à la religion, étrangère à la vie quotidienne, est peu parlée par les populations concernées.

Pour le grand islamologue et philosophe algérien Mohamed Arkoun, l’arabe est aujourd’hui une langue idéologique qui bride le développement intellectuel du monde qui la pratique. Il dénonce clairement le dogmatisme qui irrigue son enseignement.

Nos instances éducatives devraient donc intégrer cette réalité avant l’élaboration des programmes qu’ils prétendent mettre en place.

Beaucoup plus prosaïquement, qu’ils imaginent un instant le désarroi d’un jeune élève, devant l’incapacité de ses parents, pourtant originaires d’Algérie, à l’aider à faire ses devoirs ou à réciter ses leçons. « Hechma ! » (honte) pourrait-il s’écrier devant leur ignorance, écornant ainsi le prestige paternel si important dans la famille musulmane.

Remarque tout à fait incidente, il est curieux que les tenants de la suppression des programmes scolaires, du grec et du latin, au motif qu’elles sont des langues mortes, promeuvent l’enseignement de l’arabe littéraire qui l’est tout autant. Alors ?

« Cui bono ? Makache bono ! », comme l’affirme un chanteur de raï polyglotte de mes relations.

Ne doutons pas un instant de la clairvoyance sur ce point de notre actuel ministre de l’Éducation, fils de Pieds noirs très impliqués par ailleurs dans la défense de la mémoire de l’Algérie française.

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