13 février 2019

Nationalité, citoyenneté, identité. L’impossible débat

Par Jean-Pierre Brun

Dans sa chronique du 1er février, Richard Dessens fixe parfaitement le cadre dans lequel ce débat, jusqu’à présent confisqué, devrait intervenir. Résider dans un pays est une chose. Participer à sa vie politique en est une autre. Se fondre dans sa culture en est une troisième.

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Les idéologues qui à leur façon cadenassent le sujet, devraient pourtant avoir à l’esprit une vérité énoncée naguère par l’indécrottable Fustel de Coulanges : « Les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées, d’intérêts et d’affections, de souvenirs et d’espérances. »

Où mieux que dans l’histoire de France, trouver l’illustration d’un pareil propos ? Peut-être dans celle de l’Algérie Française ?

Arrivé au Pouvoir, le très humaniste Napoléon III se retrouve devant le dossier algérien comme une poule devant un cure-dent. Comment se débarrasser au mieux de ce bâton merdeux que ses prédécesseurs lui ont refilé dans un improbable relais ? Dès la chute du Dey d’Alger, la France, par Bourmont interposé, ne s’était-elle pas engagée, par traité, à respecter les us et coutumes locaux ?

« L’exercice de la religion mahométane restera libre : la liberté des habitants de toutes classes, leur religion, leurs propriétés, leur commerce et leur industrie ne recevront aucune atteinte ; leurs femmes seront respectées. »

Et depuis, l’armée et plus particulièrement ses « bureaux arabes » y veillent jalousement.

Écoutant les conseils de « spécialistes », notamment ceux d’Ismaÿl Urbain, l’empereur caresse l’idée d’un « Royaume arabe », vassal de l’Empire français, avant d’en venir au généreux senatus consulte du 14 juillet 1865 : « L’indigène musulman est français : néanmoins, il continue à être régi par la loi musulmane. Il peut être admis à servir dans les armées de terre et de mer. Il peut être appelé à des fonctions et emplois civils en Algérie. Il peut SUR SA DEMANDE, être admis à jouir des droits des citoyens français ; dans ce cas, il est régi par les lois civiles et politiques de la France. »

Ainsi, à la seule fin de sauvegarder la liberté de conscience de l’Indigène, le gouvernement n’a pas pris de mesure coercitive, mais a adopté la voie du libre choix individuel. Poussant des cris de porcs frais, les responsables religieux musulmans interdisent immédiatement à leurs ouailles une telle démarche en l’assimilant à une apostasie. En 1900, seulement 1 151 musulmans auront demandé le bénéfice de cette disposition qui restera néanmoins en vigueur jusqu’à l’ordonnance du 7 mars 1944. Celle-ci affirme l’égalité de tous les habitants tout en maintenant le tant décrié « statut personnel » qui sauvegarde l’application du droit coranique (famille, propriété, organisation judiciaire, administrative…). Et c’est cette discrimination prétendument imposée aux « Indigènes » qui, au lendemain de la IIe Guerre mondiale, indigne nos hautes consciences progressistes. Elles dénoncent ce statut de « sous citoyen » du Musulman d’Algérie qui pourtant l’a choisi de facto.

En 1870, par le fameux décret du 24 octobre, l’israélite Crémieux n’avait pas fait de détail pour imposer la citoyenneté française à l’ensemble de ses coreligionnaires. Il renvoyait les dispositions du droit mosaïque dans la stricte sphère privée. Il est vrai que, dans l’instant, certains dignitaires religieux locaux avaient vu d’un œil très critique pareille disposition et pourtant…

On peut aujourd’hui se poser deux questions.

Pourquoi l’intégration des Juifs d’Algérie a-t-elle été un incontestable succès ?

Pourquoi, en 2019, plus de cinquante ans après la décolonisation, bon nombre de frères prêcheurs musulmans exigent-ils la restauration d’un « statut personnel » naguère honni, par l’application de la Charia dans le domaine public ? On notera qu’ils ne contestent pas pour autant la pleine citoyenneté française des membres de cette Oumma universelle dont ils se réclament ardemment ?

Y répondre en son âme et conscience, c’est faire sauter le fameux cadenas évoqué plus haut.

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