14 mai 2018

Macron suit son suzerain américain

Par Euro Libertes

Michel Grimard, président du ROUE.

La première se montre condescendante, l’interlocuteur étant docile, la deuxième se montre neutre, l’interlocuteur l’étant lui-même, la troisième se montre ferme, l’interlocuteur étant agressif. Telle est l’attitude du Président Emmanuel Macron, à l’égard, de Washington, de Téhéran et de Moscou. Il suit son suzerain américain, directement, dans ses aventures guerrières, comme en Syrie, où le prétexte invoqué pour frapper, masque les arrières pensées qui sous-tendent cette intervention militaire, qui est d’autant plus irresponsable, que sans la capacité à assumer l’avenir, elle ne peut qu’engendrer les mêmes désastres. Ceux qui jalonnent depuis trente ans nos interventions dans le monde arabe.

Macron Trump

Il le suit, par vassal interposé, en s’empressant de condamner la Russie pour l’empoisonnement, à Londres, de l’ancien espion russe, avant même que des preuves irréfutables, engageant la responsabilité de la Russie, aient été présentées. Il le suit, passivement, en demeurant particulièrement timoré, face à ses tirades agressives contre l’Iran et à son transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, en violation du droit international. Si le Président français se dit craindre l’escalade au Moyen-Orient, le mieux serait d’éviter d’y participer.

Rare pantomime, à laquelle s’est livré le Président Donald Trump, n’a été aussi déplacée pour une visite d’État et combien fut décevante l’apathie de son hôte, le Président Emmanuel Macron, qui n’est pas sorti grandi de cette gestuelle.

Si l’on a fréquemment recours à des symboles, pour illustrer positivement ou négativement des faits, ils ne peuvent se retrouver dans des mimiques ridicules, comme celles qui ont marqué cette visite d’État. Mais convenait-il de la hisser à un tel niveau, pour fêter les désaccords qui caractérisent aujourd’hui les relations entre les deux pays ?

Dans ce jeu stupide, lamentable, du leader qui mène le bal, dans cette compétition du dépassement de l’autre, c’est incontestablement Donald Trump qui l’a emporté et imposé son rythme. Il est vrai qu’en vantardises, mufleries et autres indécences, il est le plus doué.

Dieu merci, Emanuel Macron n’a pas eu ce comportement lors de ce match. Par contre, se prévaloir comme il le fait d’une relation très spéciale liée à un commun esprit de dissidence du système, laisse coi, car l’histoire recèle de nombreux rebelles au système, dont la proximité exhalait le soufre.

Pour arriver à se comprendre, quand tout vous oppose, n’en doutons pas, il s’agit bien d’une relation particulière. D’autant plus exceptionnelle, qu’elle débouche sur le vide. Aussi, affirmer que la France et les États-Unis sont porteurs d’idées communes, alors qu’ils divergent sur la plupart des problèmes d’actualité, est pour le moins déconcertant.

Attitude déroutante que celle du Président français, docile devant le Président Donald Trump, véhément devant le Congrès, démagogue devant les étudiants.

Sur l’Iran il pratique un double langage. Face au Président américain, il glisse vers sa position, considérant qu’un nouvel accord ne peut être exclu, mais devant le Congrès il martèle son attachement au texte en vigueur.

La discussion d’un nouvel accord n’est pas impossible, mais elle demeure subordonnée à l’exécution, pleine et entière, de celui conclu en juillet 2015 et à condition qu’il ne ligote pas la politique étrangère et de défense, de l’Iran.

Prendre en compte l’ensemble des craintes que peut susciter l’Iran n’impose pas de lui interdire, en dehors de la bombe nucléaire, d’assumer sa souveraineté nationale, en matière de défense et de relations internationales.

Le rejet du JCPOA montrerait une nouvelle fois le peu de considération et même le mépris des États-Unis et de Donald Trump, en particulier, à l’égard du Conseil de Sécurité. Cette attitude rejoint sa sortie humiliante, pour Emmanuel Macron, lorsque répondant à une question il s’en est pris violemment à l’accord, menaçant sans retenue l’Iran, lui prédisant un avenir apocalyptique.

La retenue d’Emmanuel Macron n’était pas de mise ; il devait, comme il l’a fait devant le Congrès, demander sans faiblesse, à Donald Trump de demeurer dans l’accord et d’en respecter concrètement sa mise en œuvre. Ces propos sur l’isolationnisme, le retrait et l’immobilisme, méritaient d’être adressés directement au Président américain.

La fougue qui l’animait lors de ces interventions critiques devant le Congrès ne justifie pas sa passivité avec Donald Trump, premier acteur de la politique des États-Unis. Le contraste entre la réception accordée par le Président américain au Président français et ensuite à la Chancelière allemande est certes flagrant, mais j’opte volontiers pour la dignité de cette dernière rencontre, plutôt que pour le faste bouffon de la première, La Chancelière a exprimé directement et sans fard, les questions qui posent problème.

Par son résultat décevant au regard de la mise en scène, la visite d’Emmanuel Macron s’inscrit en négatif. Aucune inversion ni infléchissement perceptible des positions trumpistes.

Le Président est resté de marbre, les radicalisant même, par vanité. Pas la moindre avancée sur le climat, après la sortie de Washington de l’accord de Paris. Quasiment rien sur les droits de douane et le commerce international. Raidissement sur l’accord de juillet 2015 signé avec l’Iran. Maintien du transfert de l’ambassade, des États-Unis à Jérusalem en violation du droit international. Triste bilan, face à un triste sire.

S’aligner, épouser toutes les querelles de notre grand allié transatlantique, au détriment de la Russie, demeure l’impératif de notre politique étrangère. Pour lui plaire, on n’hésite pas à maintenir des sanctions devenues obsolètes. Indolores pour les États-Unis, mais pénalisantes pour l’Europe et particulièrement nuisibles pour la France.

On s’acharne à sévir contre la Russie pour son annexion de la Crimée, en oubliant que cette dernière souhaitait massivement retrouver sa patrie d’origine, l’Ukraine lui étant étrangère. De même qu’il faudrait sacrifier nos intérêts pour Kiev, qui avance à reculons dans les réformes essentielles à sa réhabilitation et où règnent encore un régime douteux et un président plus corrompu que le précédent. Notre utilité nous commande de rechercher l’apaisement avec cette puissante nation russe, ce vaste pays du continent européen, qui après nous avoir tendu maintes fois la main, n’a plus envie de se faire constamment rabrouer.

Le charme d’une visite d’État semble avoir eu raison des grands principes qui animaient le candidat Emmanuel Macron. Oublier l’imperméabilité à toutes les vieilles pratiques et à l’ancien système.

Le Président Macron doit se ressaisir, car s’il est normal de rappeler les liens du passé, les combats pour la liberté, il n’est pas nécessaire d’être dithyrambique.

D’autant plus que, les années passant, les voies choisies par les États-Unis les ont conduits vers l’abaissement des idéaux fondateurs de leur pays. S’entretenir avec les gouvernants des différentes nations du monde est constructif, mais il convient de ne pas franchir certaines limites, quand la réputation de l’interlocuteur est sulfureuse. La proximité avec ce type de personnage n’est guère honorable.

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