23 juillet 2016

Les trois défis de l’Europe selon Pierre Lellouche

Par admin

 

Pierre Lellouche, député du parti dit « républicain » a récemment publié une tribune dans Valeurs Actuelles sur le Brexit et les leçons qu’il nous faudrait tirer selon lui de l’avenir de l’Union Européenne.

Pour ce député « républicain », ce ne serait pas seulement parce que l’Europe paye son fédéralisme, l’incompétence de sa bureaucratie et de ses institutions, mais aussi parce qu’elle aurait perdu de son substrat géopolitique. Un coup de balai sous le tapis sur ce qui dérange, ne mange pas de pain.

Quid du substrat ? Ce serait de la faute à l’histoire des peuples européens, des conséquences de la séparation de ces peuples, suite à la guerre froide, au mur de Berlin, à la glaciation des rapports des peuples de l’Ouest avec ceux des peuples de l’Est.

L’Europe s’est construite sur la base de peuples séparés, d’une Allemagne divisée. L’erreur, selon ma compréhension, serait de ne pas avoir pris en compte que les peuples nouvellement intégrés (venus de l’Est) n’ont pas la culture soumise des peuples de l’Ouest. Ils ne sont pas près d’accepter une nouvelle URSS à la sauce marchande et financière. J’ai presque envie de dire merci aux résultats de cette URSS mortifère d’avoir forgé des peuples vaccinés contre la dictature.

Il confirme que les « pères fondateurs », ceux que Philippe de Villiers appelle « les grands prêtres de l’Europe », avaient voulu une Europe soutenue par 300 000 soldats américains, dans le cadre de la Pax America et sous la protection du parapluie nucléaire. Voilà donc cette belle Europe, ah ! La belle affaire. L’Europe face à l’URSS reste donc le but premier, y compris et surtout face à la Russie de Vladimir Poutine. Un aveu de taille qui nous fait regarder avec un œil inquiet, la volonté de cette Europe sous l’OTAN et donc sous les ordres des États-Unis, d’encercler la Russie comme si celle-ci était encore l’ancienne URSS. Demain, c’est la Géorgie. Combien de temps la Russie acceptera-t-elle de se faire encercler ?

Nous pouvons désormais être sûrs que c’est bien la primauté d’une dictature au service des États-Unis, dans le but d’asservir la Russie, qui continue à être le but. La primauté du pouvoir américain, seul et unique, alors même que la Russie de Vladimir Poutine appelle à un monde multipolaire.

Le Monde a changé et les pays dit de l’Est, ne répondent plus tout à fait aux dirigeants de Bruxelles placés sous les ordres de l’OTAN. Non pas parce qu’ils ne craindraient pas la Russie, mais parce qu’ils refusent de jouer les supplétifs d’un pouvoir comme ils l’ont été autrefois avec l’URSS.

Le pouvoir de leurs dirigeants est d’essence démocratique, bien plus que dans les pays de l’Ouest, bien plus qu’en France dont, souvenons-nous toujours, un Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à mettre à la poubelle le référendum de 2005 pour faire avaler un traité de Lisbonne identique, mais voté en Congrès avec la complicité assassine des sénateurs et des Députés. Pierre Lellouche passe dessus sans s’attarder. Il est tout de même curieux qu’un député « oublie », en parlant de l’Union européenne, la part indigne que son parti a prise en se moquant d’un référendum.

Poursuivons… Il voit trois défis aujourd’hui et dans le futur : la démographie africaine ; les mouvements migratoires ; la montée de l’islamisme.

Si son parti n’est en rien responsable de la démographie africaine, il n’en est pas de même pour le reste ! Ce sont bien les décisions des dirigeants et acteurs politiques majeurs comme Nicolas Sarkozy et Alain Juppé à l’époque tous deux aux affaires, qui ont provoqué le chaos en Lybie. Ce sont bien ces dirigeants qui, au lieu de calmer le jeu au Moyen-Orient, ont impliqué la France dans un conflit qui a, aujourd’hui, des répercussions à travers les attentats terroristes. Les responsables socialistes avec François Hollande, ont aggravé la situation en cherchant à bombarder la Syrie.

Pierre Lellouche écrit sans creuser les responsabilités sur le fait que l’Europe et le Moyen-Orient forment désormais un seul et unique théâtre géopolitique. À qui la faute Monsieur Lellouche si le monde musulman est durablement déstabilisé par le totalitarisme islamique ?

  • Qui a fait assassiner les dictateurs nationalistes qui tenaient leurs peuples en main ?
  • Qui a fait croire que la démocratie occidentale pouvait s’exporter dans des pays musulmans où la force est naturellement la loi de Dieu depuis la nuit des temps et particulièrement depuis Mahomet ?
  • Utopie d’incultes politico-religieuse ou volonté de mettre la main sur les ressources pétrolières ?

Pierre Lellouche craint un effondrement de l’Union européenne et considère que ce n’est pas moins d’Europe qu’il faudrait, mais encore plus et à la carte. Une sorte de nouvelle Europe réduite à des États prêts à se « fédéraliser » sur des bases fiscales, sociales, et économiques. Donc, une « nouvelle Europe » du commerce, des banques et de la finance, mais en plus petit, en évacuant les récalcitrants en quelque sorte. Ils deviendront des États liés par une union douanière et quelques traités dans un deuxième cercle voire, un troisième.

En clair, ce député fait comme si son parti n’était en rien responsable comme nous l’avons vu.

Comme si, depuis quarante ans, lui et ses amis n’avaient pas voté, approuvé, sollicité, applaudi l’élargissement de l’Europe, quasi validé l’entrée de la Turquie, et apprécié cette Union européenne sous domination américaine. Pierre Lellouche aurait-il oublié la volonté de Nicolas Sarkozy d’intégrer le commandement de l’OTAN ?

Comme si, lui et ses amis de droite et de gauche ayant partagé le pouvoir depuis quarante ans, ne faisaient que prendre acte d’une situation où ils ne seraient en rien responsables et encore moins coupables.

Que conclure devant cette réaction effarante ? Ce n’est pas moi, c’est l’autre. Voilà des femmes et des hommes qui ont été élus depuis des années par le peuple de France, et qui affirment très tranquillement qu’en tant qu’élus du peuple, ils n’ont jamais été acteurs de rien, ne savaient rien… Par contre, après coup, ils s’autorisent à donner des leçons de maintien au petit peuple.

Si l’Union européenne doit s’effondrer, il est inutile de vouloir reconstruire la même Europe en plus petit. Ce qu’il faut, c’est une Europe des Nations qui inclue la Russie sur la base d’un partenariat clair et des échanges pacifiques. Bien loin de cette Europe aux ordres de l’Amérique et de l’OTAN. Loin de sa volonté d’hégémonie sur l’ensemble de l’Europe.

Aujourd’hui, nous avons besoin d’une femme, où d’un homme, qui dise NON à cette Europe ! Qui puisse dire NON à l’OTAN, et surtout OUI à l’Europe des cultures aux racines judéo-chrétiennes. Une Europe des nations souveraines et indépendantes.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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