21 mai 2020

Lorsque j’entends le qualificatif « démocratique »…

Par Jean-Pierre Brun

Dans une récente chronique, Richard Dessens s’interrogeait sur le sens que recouvre le mot « démocratique » tel qu’il est le plus souvent utilisé, notamment dans le domaine de l’information et de la communication.

Pour ma part, l’expérience aidant, il m’arrive, selon mon humeur, d’aller l’extraire du placard des accessoires « farces et attrapes » ou de l’armoire de substances vénéneuses à mettre hors de portée de politiciens aussi ambitieux que dépourvus de scrupules.

Le 5 juillet 1962, ma province natale devenait cette République algérienne démocratique et populaire qu’elle est encore.

À ce jour, l’Algérien dont l’humour inaltérable est plus que jamais la politesse du désespoir, ne manque pas de rappeler qu’il faut croire « bessif » en des lendemains meilleurs et en un avenir enfin dégagé puisque, comme chacun le sait, « l’horizon démocratique est une ligne imaginaire qui recule quand tu avances ».

Si l’Enfer est pavé de bonnes intentions, le planisphère est clouté de républiques aussi démocratiques que populaires.

Enfer pave bonnes intentions,

L’Afrique constitue un parc naturel de démocraties flamboyantes, aux greffes sauvages les plus inattendues. Qui pouvait imaginer la métamorphose constitutionnelle de la République centrafricaine, élaguée par un pépiniériste autodidacte, le capitaine Bokassa devenu, à grands coups de machette faut-il le préciser, un très original empereur-diamantaire. Et que dire de la République Démocratique du Congo à la ramure enchevêtrée, torturée, taillée dans le vif par un arboriculteur amateur passionné, garçon-boucher de formation, le très créatif Mobutu.

À l’autre bout du monde, le Kampuchea démocratique du botaniste Pol Pot ne manquait pas d’originalité. Cet écologiste philanthrope qui voulait le bonheur des Cambodgiens, malgré eux, avait repris à son compte le constat irréfutable de Jean-Louis Auguste Commerson préconisant la construction des villes à la campagne où la chlorophylle est la plus vivifiante. L’incompréhension de citadins butés refusant de reconnaître les bienfaits d’une telle hygiène sylvestre, devait coûter la vie à un million et demi d’entre eux.

En Europe, l’exemple le plus savoureux de ces savantes greffes fruitières reste la République Démocratique Allemande. Ses secrets ont longtemps été jalousement gardés par les pépiniéristes et les distillateurs de la Stasi dont les subtilités des schnaps au méthanol et des vodkas au glycol n’étaient plus à vanter.

Les délices conjugués d’une démocratie charpentée et d’un liant populaire particulièrement long en bouche, suscitèrent une telle convoitise chez leurs voisins de la RFA, que les autorités de Berlin-Est durent édifier un mur mitoyen pour se protéger de leur intrusion.

En Amérique latine, région où la culture intensive du coup d’État prédomine, la prudence des prétendants au pouvoir les incite parfois à une précaution sémantique que justifie peut-être l’œil prédateur du pygargue américain aussi acéré que son bec. C’est ainsi que la République Vénézuélienne des Chavez et Maduro, malgré les apparences, ne s’affiche ni démocratique, ni populaire. Elle se contente benoîtement d’être bolivarienne. Ça ne mange ni cachapas, ni empanadas (là-bas la baguette de pain est introuvable) mais ça rassure.

La République populaire démocratique de Corée constitue encore aujourd’hui l’avatar le plus abouti de cette démocratie que redoutait Platon. Pour l’Athénien à l’humour décapant mais difficilement compréhensible, elle ne pouvait que glisser vers la démagogie, clé de toutes les portes ouvrant sur la tyrannie (espérons que Kim Jong ne lira pas cette chronique, sinon nous ne serions pas à l’abri de ses missiles).

Voilà pourquoi, lorsque j’entends le qualificatif « démocratique », je reste prudemment confiné, avant même d’avoir pris connaissance des recommandations d’Édouard Macron et d’Emmanuel Philippe et du jugement impartial de Salomon.

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