28 février 2017

Fillon-Macron-Bayrou : ce trio daltonien

Par Nicolas Bonnal

 

La nullité de cette campagne ne connaîtra pas de limites. Il est vrai que depuis Ségolène-Sarko ou Sarko-Hollande (ex-conjoint d’icelle, dirait Rabelais), il faut être prêt à tout, ou plutôt à rien.

On a donc ce trio daltonien, pour dire comme Goscinny, composé de nos enfants de chœur Fillon-Macron-Bayrou. Bayrou, les bras m’en tombent. Je n’ai même plus la force de le mépriser, tant il m’épuise.

Je ne résiste jamais comme toujours à l’envie de citer Houellebecq (Soumission, p. 152) : « Ce qui est extraordinaire chez Bayrou, ce qui le rend irremplaçable, poursuivit Tanneur avec enthousiasme, c’est qu’il est parfaitement stupide, son projet politique s’est toujours limité à son propre désir d’accéder par n’importe quel moyen à la “magistrature suprême”, comme on dit ; il n’a jamais eu, ni même feint d’avoir la moindre idée personnelle ; à ce point, c’est tout de même assez rare. Ça en fait l’homme politique idéal pour incarner la notion d’humanisme, d’autant qu’il se prend pour Henri IV, et pour un grand pacificateur du dialogue interreligieux ; il jouit d’ailleurs d’une excellente cote auprès de l’électorat catholique, que sa bêtise rassure. »

Il n’y a rien qui rassure plus le catho-conciliaire que la stupidité. Regardez ce que disait Léon Bloy déjà du phénomène bourgeois façon François Fillon : « Autrefois, lorsque l’abolition du sens des mots n’avait pas encore été promulguée, l’honneur d’une famille consistait à donner des Saints ou des Héros, tout au moins d’utiles serviteurs de la chose publique. Cela, qu’on fût riche ou pauvre, qu’on eût des ancêtres illustres ou qu’on n’en eût pas. Dans ce dernier cas, on montait simplement et naturellement dans l’aristocratie, par la seule nature des choses.

Aujourd’hui l’honneur des familles consiste uniquement, exclusivement, à échapper aux gendarmes. »

Pour faire bonne mesure, citons Florian Philippot, toujours bon quand il s’agit de dénoncer les technocrates. Il résume ainsi le projet des trois lascars : « Les recommandations formulées par la Commission européenne dans le cadre de ses évaluations annuelles rappellent, s’il en était encore besoin, qui sont les candidats du système et de la soumission à l’Union européenne. Il suffit en effet de regarder les propositions de Messieurs Macron et Fillon pour s’apercevoir qu’elles sont un copié-collé nocif des recommandations de Bruxelles.

Avec eux, et comme l’exige la Commission, toujours plus de dérégulation du travail, de démembrement des services publics et d’augmentation des impôts dans le cadre d’une austérité qui a déjà fait tant de mal à la France. »

Cela n’empêchera pas la troïka papiste de se faire élire.

Je citerai pour terminer Léon Bloy dans ses œuvres verbales incomparables : « Et ce cortège est contemplé par un peuple immense, mais si prodigieusement imbécile qu’on peut lui casser les dents à coups de maillet et l’émasculer avec des tenailles de forgeur de fer, avant qu’il s’aperçoive seulement qu’il a des maîtres, les épouvantables maîtres qu’il tolère et qu’il s’est choisis. »

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Philippe Randa,
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